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Samsung enquête sur les conditions de travail dans ses usines chinoises

Après les géants américains, China Labor Watch s’intéresse aux conditions de travail des ouvriers chez les sous-traitants de Samsung. Le fabricant coréen a décidé de collaborer avec l’ONG en menant sa propre enquête.

Apple a souvent été épinglé sur les mauvaises conditions de travail des ouvriers qui fabriquent ses produits en Chine. C’est désormais au tour de Samsung d’être sur la sellette. À la différence des fabricants américains, les unités de production chinoises du coréen lui appartiennent en totalité ou en partie précise le rapport de China Labor Watch : « Samsung dispose d’un réseau de douze usines qu’elle possède et exploite directement en Chine. Il y a aussi d’innombrables usines sous contrat, mais qui font partie de la chaîne d’approvisionnement de Samsung ». Parmi ces entreprises, l’usine HEG Electronics a été dénoncée « pour abus du travail des enfants ».

De mai à août 2012, China Labor Watch a réalisé une enquête sur « huit usines, dont six magasins qui sont directement gérés par Samsung ainsi que deux usines de sous-traitants ». Le bilan est alarmant, comme on pouvait s’y attendre. Pour CLW, « le traitement des travailleurs d’usine chinois de Samsung est loin d’être modèle ».

L’ONG a constaté de nombreuses violations : plus de 100 heures de travail supplémentaires forcé par mois, travail non rémunéré, station debout pendant 11 à 12 heures sans pause, travailleurs mineurs, manque de sécurité des travailleurs, violence verbale et physique.

Samsung va prendre des mesures

Pour Samsung, cette situation doit changer. L’entreprise a mené sa propre enquête pour confirmer les informations de CLW. Elle a mené des audits auprès de plus d’une centaine de ses sous-traitants. Le travail des enfants n’a pas été constaté, mais Samsung affirme que si de tels cas se vérifiaient, elle romprait le contrat avec l’usine concernée.

Par contre, les autres problèmes pointés par l’ONG ont été confirmés par l’enquête de Samsung. L’entreprise s’est donc engagée à prendre des mesures pour se mettre en conformité avec des règles de travail plus humaines. Qualifiant « d’inappropriées » les pratiques de ses sous-traitants, le fabricant veut s’attaquer aux heures supplémentaires pour revenir dans un cadre légal dans les deux prochaines années.

Les responsables des sites de production ont été informés des responsabilités qu’ils prendraient en cas de non-respects des règles internationales. Pour les salariés, une ligne téléphonique a été ouverte pour déposer d’éventuelles plaintes.

Pour le moment, les ONG sont sceptiques sur la capacité de Samsung à réaliser une enquête sincère et objective. Le fabricant va-t-il les convaincre de sa bonne foi ?

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Pascal Samama