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Netflix vs Free : pour l’Arcep, le FAI tient ses engagements

Alerté par des abonnés se plaignant de ne pouvoir accéder au service de streaming vidéo, le gendarme des télécoms a commencé à enquêter mais n’a pas trouvé d’irrégularité de la part de l’opérateur.

Nouveau rebondissement dans l’affaire qui oppose Netflix et Free. Alors que les abonnés de l’opérateur se plaignent de ne pouvoir accéder dans de bonnes conditions au service, l’Arcep intervient dans le débat. « Nous avons commencé à enquêter et les premiers résultats montrent qu’il n’y a pas d’irrégularités de la part de Free », nous a déclaré en exclusivité son président Sébastien Soriano, en marge du MWC.

Free avait attaqué le site l’année dernière devant le tribunal de commerce comme l’avait révélé le site de BFM Business. En cause, le baromètre Netflix ISP Speed Index, qui classe l’opérateur bon dernier en France pour sa vitesse de connexion à la plateforme.

Naturellement, le premier réflexe est d’incriminer Free qui n’offre pas suffisamment de bande passante pour bénéficier d’un service majeur ayant le mérite de proposer l’offre légale la plus abondante du marché. Mais l’opérateur était-il allé plus loin en bridant carrément le débit ?  Y avait-il une atteinte possible à la neutralité du Net ? L’Arcep assure donc que non.

Sébastien Soriano, le président de l'Arcep.
ERIC PIERMONT / AFP – Sébastien Soriano, le président de l’Arcep.

« La balle est aussi dans le camp de Netflix »

Depuis que l’autorité a lancé le site J’alerte l’Arcep, qui permet de faire remonter des problèmes rencontrés avec son opérateur, de nombreux abonnés Free ont fait part de leurs difficultés pour utiliser Netflix.
« Il semble fort probable que ce soit un problème d’interconnexion à résoudre entre Free et Netflix. Il serait donc injuste de rejeter la faute uniquement sur Free. La balle est aussi dans le camp de Netflix pour mettre fin à cette situation », nous a précisé Sébastien Soriano. Rappelons que le mois de janvier a été particulièrement douloureux pour les abonnés Free avec un débit moyen de seulement 1,39 Mbit/s au Netflix ISP Speed Index.

L’affaire fait évidemment écho à un problème similaire survenu entre Free et YouTube et qui s’était résolu par un accord de peering non payant, d’après Xavier Niel mais qui comportait probablement des contreparties de la part de Google qui a accordé la primeur d’Android TV en France à la Freebox mini 4K.
De son côté, Netflix propose un programme Open Connect qui consiste à déployer des serveurs vidéo intégrés et/ou à interconnecter ses sites. Mais Free a refusé pour le moment d’y souscrire contrairement à Orange, Bouygues Telecom et SFR. Une chose est sûre, les négociations sont complexes : elles ne portent pas que sur l’interconnexion mais aussi sur le fait de proposer le service directement depuis les Freebox. C’est peut-être le point d’achoppement des discussions.

L’Arcep reviendra sur le sujet lors de la publication de son rapport sur l’Etat de l’Internet en France à la fin du printemps prochain.

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Amélie CHARNAY