Passer au contenu

Microsoft essuie une nouvelle plainte à Bruxelles

Des grands noms de l’informatique se plaignent du manque d’interopérabilité d’Office. Ce qui pourrait aggraver la tension entre Microsoft et la Commission européenne.

Fin mars 2004, la Commission européenne
punissait sévèrement l’éditeur américain, d’une amende de près de 500 millions d’euros, pour abus de position dominante concernant son système d’exploitation et son logiciel
Windows Media Player. Deux ans après, des armées d’avocats en sont encore à se poser la question de savoir si, oui ou non, la société de Steve Ballmer a appliqué la décision communautaire.Le 15 février, Microsoft a en effet annoncé s’y être intégralement conformée. ‘ Des centaines de salariés Microsoft ont travaillé plus de 30 000 heures pour mettre au point près de 12 000 pages
de documentation technique détaillée ‘,
expliquait ainsi le géant du logiciel dans un communiqué.La Commission européenne juge, elle, que ces chiffres ne correspondent pas à ses demandes. A quoi Microsoft répond que la Commission n’a pas vraiment lu les documents fournis et n’a de toute façon pas défini clairement ce qu’elle
voulait. Un jeu de ‘ c’est pas moi, c’est lui ‘ qui risque de durer longtemps.

Questionnaire sur Vista

Surtout que l’association ECIS vient d’en ‘ rajouter une couche ‘. Le Comité européen pour des systèmes interopérables a en effet, selon Reuters, déposé auprès de la Commission européenne une nouvelle plainte
pour concurrence déloyale. Dans ce groupement figurent des adversaires connus de Microsoft, comme IBM, Nokia, Oracle, RealNetworks, Sun ou Red Hat. Ils ‘ regrettent profondément que l’application des lois antitrust soit la
seule manière d’empêcher Microsoft de continuer à faire preuve d’un comportement anticoncurrentiel ‘,
selon Reuters.Cette fois, l’association, qui avait déjà soutenu Bruxelles dans la précédente plainte, s’intéresse de près aux
formats de fichiers d’Office. Pour l’ECIS, leur faible interopérabilité avec d’autres suites bureautiques serait problématique. Microsoft s’en servirait comme d’une barrière à
l’entrée du marché, pour limiter la montée en puissance de concurrents d’Office.A Bruxelles donc de décider si oui ou non la Commission veut se saisir du dossier des suites bureautiques. D’autant que celle-ci a déjà du pain sur la planche. Thomas Vinje, l’avocat de l’ECIS, a en effet déclaré à Bloomberg que la
Commission avait envoyé un questionnaire à Microsoft et à ses concurrents au sujet de Vista.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Ludovic Nachury