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Les majors américaines laissent tomber leur mouchard antipiratage

La RIAA ne fera plus appel à la société MediaSentry pour repérer les téléchargements illégaux sur Internet. Un partenaire très contesté…

Les maisons de disques américaines semblent bien résolues à changer de stratégie antipiratage en 2009. Peu de temps après avoir
renoncé aux poursuites judiciaires à tout va, la Recording Industry Association of America (RIAA) a décidé de se passer des
services de MediaSentry, le prestataire qui se chargeait de piéger les internautes soupçonnés de téléchargement illégal.Pointée du doigt par les défenseurs de la vie privée, cette société rachetée par
SafeNet est devenue un partenaire trop encombrant pour les majors.La RIAA a fait part de sa décision dans le
Wall Street Journal du 4 janvier. Aucune raison officielle n’a été communiquée. Mais une chose est sûre, les méthodes un peu trop cavalières de MediaSentry pour
chasser le pirate ont fini par desservir les majors devant les tribunaux, voire leur faire perdre des procès.

LimeWire comme appât

Ses pratiques ont été révélées par le
site du Chronicle of Higher Education. Pour repérer les pirates sur le Net, MediaSentry utilise les mêmes outils, à savoir des logiciels de peer to
peer
courants, tel que LimeWire. Le système simule ensuite le comportement d’un internaute lambda qui rechercherait certains fichiers à l’aide de ce client P2P, mais pas n’importe lesquels : en l’occurrence, une liste de chansons
protégées, fournie par la RIAA.MediaSentry ne repère pas les ordinateurs qui téléchargent ces fichiers, mais ceux qui les mettent à disposition sur le réseau. Une fois les fichiers repérés, MediaSentry compare leur ‘ empreinte ‘ avec celle
des chansons protégées, récupère l’adresse IP des machines qui les proposent et en profite pour espionner tous les fichiers partagés de l’ordinateur. Autant d’éléments ensuite fournis à la RIAA, pour alimenter ses poursuites judiciaires.

DtecNet prend le relais

L’accumulation de poursuites erronées, notamment à l’encontre d’une personne décédée, a néanmoins jeté la suspicion sur la qualité des ‘ preuves ‘ apportés par MediaSentry. Certains avocats de la défense se
sont engouffrés dans la brèche, voyant dans MediaSentry le talon d’Achille de la RIAA. Pari réussi : plusieurs juges ont reproché à la société de ne pas posséder la ‘ licence d’enquêteur ‘ requise pour utiliser
certaines de ses pratiques.Si la RIAA se sépare de MediaSentry, elle n’abandonne pas pour autant sa chasse aux pirates. Selon le Wall Street Journal, l’association utilisera désormais les solutions de DtecNet Software, une société située au
Danemark, dont les méthodes ne sont évidemment pas détaillées publiquement.Ce nouveau prestataire aura de toute façon d’autres objectifs si, comme le promet la RIAA, il n’est plus question de poursuivre en justice des milliers d’internautes chaque année (35 000 depuis 2003). Seuls les gros
pourvoyeurs de fichiers protégés, moins nombreux mais plus difficiles à repérer, seraient maintenant visés.

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Julie de Meslon