Passer au contenu

Interview : Halo Reach, à peine sorti, déjà fini !

Dibo, 35 ans, graphiste, et Tropicana, 39 ans, vendeur, ont été parmi les premiers en France à avoir terminé le nouveau Halo, qui est sorti hier. Ils racontent.

01net. : Comment avez-vous eu l’opportunité de jouer à Halo Reach ? Dans quel état d’esprit étiez-vous ?
Dibo : Je suis sur un newsgroup où nous échangeons des jeux piratés, souvent plusieurs semaines avant leur sortie. Pour faire simple, je ne suis absolument pas un fan de la saga Halo, et pourtant la perspective de jouer à cette franchise avant les autres, c’était vraiment trop excitant. Risquer un bannissement ne pèse pas lourd dans la balance. C’est donc avec un a priori assez négatif que je lance le jeu, d’abord en solo puis en multi avec une bande de potes assez timbrés pour tenter le « online » avec moi [c’est online que Microsoft peut détecter les consoles pucées, NDLR].

Oh le beau Covenant...
Oh le beau Covenant… – Oh le beau Covenant…

Tropicana : Je travaille pour une grande enseigne de jeu vidéo, dont je ne dirai pas le nom. On l’a reçu au boulot lundi matin tôt, du coup on a passé toute la journée de lundi dessus et la matinée de mardi. J’étais impatient bien sûr parce que j’ai une attitude très « fanboy » à l’égard de Halo, par contre j’avoue que je n’ai pas apprécié vraiment les conditions de jeu : obligé de le faire vite alors que moi je musarde beaucoup en jouant d’habitude, jouer au boulot alors que j’aurais voulu le faire chez moi, à mon rythme, avec mon installation, etc. Du coup, j’ai le sentiment d’avoir un peu raté le coche et je suis impatient de pouvoir me le refaire à la maison, tranquille, comme je veux, comme il le mérite

Quelles ont été vos impressions sur le jeu, alors ?
Dibo : Graphiquement, c’est bien au delà de ce que Halo a pu nous proposer jusqu’alors. La transition entre ODST et Reach est violente. Le premier stage est immense, on est héliporté avec une troupe de soldats sur une mission de secours. C’est très beau ! Presque cinématique. La map est grande, mais surtout sur plusieurs niveaux de hauteur. Alors que l’héliporteur se pose, on touche le sol, et là, je me demandais à quelle sauce j’allais être mangé. La bonne surprise, c’est que le héros répond vite et bien, et surtout le sprint est là ! Et ça change tout ! Pour le côté histoire, scénario, tout est cohérent avec la saga, on sent bien que l’on est dans une préquelle, et l’histoire tiens la route. J’ai même l’impression que l’on prend plus le temps que dans les autres Opus de la franchise. Du tout bon.

« Envie de pleurer comme un gamin »

Tropicana : Dans la mesure où je connaissais la signification de Reach dans la mythologie Halo, j’ai senti quelque chose de solennel dans un premier temps et quelque part ça m’a accompagné tout le long. Je ne sais pas, je me sentais comme en mission, responsable. Bien sûr il y avait aussi la part d’excitation fanboy d’avoir enfin Halo Reach, découvrir comment tout à commencé, etc. Mais c’est quand même l’émotion qui a dominé c’était quelque chose d’un peu crépusculaire, à la fois beau et puissant mais triste aussi. Ça m’a fait penser à une phrase que j’avais lue une fois : « le chant du cygne d’un combattant de la liberté c’est le râle qu’il pousse lorsqu’il est abattu par le peloton d’exécution d’une tyrannie ». Il faut finir Reach pour comprendre ça. Mais à la fin si j’avais pas été au boulot, j’aurais pleuré comme un gamin.

Grattage de dos...
Grattage de dos… – Grattage de dos…

Qu’avez-vous pensé des fusillades, des cartes de jeu, du jeu online, toujours très attendus dans un Halo ?
Dibo : Pour ce qui est des sensations au combat, pas de surprise, des vagues de covenants, largués par paquets de 12, On tire, on grenade, on crosse, et grosse nouveauté, on réalise des exécutions furtives (stealth kill) avec une belle animation qui nous donne l’impression d’être un vrai « ouf » des jeux vidéo. Les maps sont très différentes les unes des autres, et on retrouve même une phase de combat spatial contre les aliens du jeu, les covenants, à la réalisation très léchée !! Les cinématiques avec le moteur du jeu sont bluffantes, on est loin du rendu des précédents opus. Le mode « story coop » apporte un vrai plus au jeu, mais n’importe quel jeu avec un story coop est sympathique, quand je pense avoir fini Kane and Lynch 2 tout est dit ! Le mode multi est très réussi, et la nouvelle maniabilité et vitesse du perso est vraiment plaisante. Mention spéciale au stealth kill en multi qui prend vraiment toute sa dimension !

Tropicana : Alors déjà le mode multi, j’ai pas eu le temps de l’essayer, ça sera pour plus tard, j’ai juste regardé les modes de jeu, etc. Les sensations lors des combats m’ont paru plus nerveuses que sur les précédents Halo. Comme si on sentait l’influence de Call of Duty. Halo ça a jamais été « ultra punchy » au niveau du feeling des armes, et avant on s’en fichait un peu, mais depuis Modern Warfare leur importance est devenue claire pour tout le monde, et ça se sent dans le jeu.

« Dommage que cela soit la dernière cartouche de Bungie sur cette licence »

Après, sur la construction, j’ai trouvé que ça se rapprochait pas mal de Halo 1, ODST avait déjà amorcé ce retour aux sources, mais là c’est assez clair. C’est souvent des larges cartes, des véhicules, et toi au milieu qui fais ta sauce comme t’as envie, c’est très libre, très tactique du coup. Je ne l’ai fait qu’en Héroïque (le troisième niveau de difficulté sur les quatre) pour le moment et j’ai l’impression que l’intelligence artificielle, pourtant toujours très bonne dans Halo, est encore un chouia plus travaillée, bon sauf les coéquipiers qui sont toujours aussi idiots mais les Covenants ont des réactions hyper impressionnantes, encore plus qu’avant. Au global j’ai retrouvé des sensations très proche du 1, à la limite on a l’impression que c’est l’épisode qui fait la synthèse de toutes les directions empruntées par Halo.

Halo Reach clandestinement...
Halo Reach clandestinement… – Halo Reach clandestinement…

Au final, vous pensez que c’est un bon cru, vous le conseillez, donc ?
Dibo : Oui, cet opus de Halo m’a vraiment pris par surprise ! Quelle claque visuelle et narrative, et comme en plus l’action elle-même tient la route : quel bonheur ! Le jeu n’est pas super long en coop, mais conserve une excellente durée de vie en solo. Il faut y jouer de toute urgence, même et surtout en cas d’allergie à la saga Halo, la faute à des opus tout pourris comme ODST ou autre !!! Dommage que cela soit la dernière cartouche de Bungie sur cette licence, on sent que les gars du studio se sont lâchés, et c’est nous les joueurs qui en profitons !

Tropicana : A chaud là comme ça, parce que je n’ai pas encore assez de recul, je trouve que c’est l’épisode le plus touchant de la série, le plus abouti forcément puisqu’il synthétise dix ans de boulot sur Halo. Après, le 1 restera mon épisode fétiche parce qu’il a tout déclenché, mais sur l’affectif pur je crois que Reach tape juste. Quand tu le finis t’as qu’une envie, te taper tous les Halo donc c’est vraiment qu’il tape juste.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


William Audureau