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Free veut aller plus loin dans la mutualisation des réseaux mobiles

Maxime Lombardini souhaiterait que les opérateurs partagent davantage leurs infrastructures pour accélérer le déploiement des réseaux mobiles sur tout le territoire.

« Ce que je vais dire va peut-être trancher avec les positions des autres opérateurs », a prévenu d’emblée le directeur général d’Iliad Maxime Lombardini lors d’un atelier sur le très haut débit au salon des maires et collectivités locales ce 22 novembre. « Nous souhaitons pousser beaucoup plus fort la mutualisation des réseaux mobiles qui sont construits en concurrence entre opérateurs, même dans les zones de pénurie », a-t-il déclaré. « Les pouvoirs publics n’ont jamais osé prôné une forme de volontarisme de la mutualisation. Pourtant, cela permettrait d’utiliser les sites de manière optimale et d’accélérer la couverture sans que cela se fasse au détriment de la diversité ».

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SFR réticent

SFR*, lui, s’est montré très réticent sur le sujet. « Nous ne sommes pas partisans d’une mutualisation des réseaux mobiles plus poussée. D’accord pour partager les infrastructures mais pas les équipements actifs », a souligné Lionel Recorbet, le directeur général de SFR Collectivités. Grossièrement, les infrastructures désignent ici les pylônes et câblages ; les équipements actifs, les boîtiers et les antennes.

Le secrétaire d'Etat à la Cohésion des territoires Julien de Normandie.
01net.com – Le secrétaire d’Etat à la Cohésion des territoires Julien de Normandie.

La mutualisation est déjà mise en place actuellement notamment pour résorber les zones blanches en s’appuyant sur un financement public pour apporter une couverture de base (voix et internet mobile) dans des zones non couvertes. Des exceptions ont aussi été accordées à Free pour bénéficier du réseau 3G d’Orange en itinérance et à SFR pour utiliser celui le réseau 4G de Bouygues Telecom. Mais ces deux cas sont temporaires et en voie d’extinction. Il existe bien, en revanche, un accord de mutualisation conclu entre Bouygues Telecom et SFR. Cela n’allège en rien, par ailleurs, les objectifs de couverture propre au niveau national imposées par le gendarme des télécoms. 

Le gouvernement y réfléchit

Aller vers davantage de mutualisation ? Le gouvernement y réfléchit. Le secrétaire d’Etat à la Cohésion des territoires Julien Denormandie n’a pas exclu cette option lors de ce même atelier. Il s’est montré plus prudent, en revanche, à l’idée d’une itinérance qui permettrait de faire basculer un abonné automatiquement sur un autre réseau lorsque celui de son opérateur serait déficient. Les députés Laure de la Raudière et Eric Bothorel avaient ainsi proposé au mois de septembre dernier  un système d’itinérance nationale sur le modèle de ce qui existe déjà au niveau européen.

« Il faut trouver un juste équilibre entre davantage de mutualisation et le maintien de la concurrence. Il ne faudrait pas que cela ait pour conséquence d’augmenter le prix des forfaits mobiles », a prévenu Julien Denormandie.

(*) 01net.com est édité par une filiale de NextRadioTV, elle-même propriété à 49% de SFR Media.

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Amélie Charnay