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Partage des réseaux SFR et Bouygues : les clés pour comprendre

En dévoilant l’accord de partage de leurs antennes, soumis à leur direction respective, SFR et Bouygues Telecom vont inévitablement faire réagir leurs rivaux et les régulateurs.

Pour la première fois depuis que la téléphonie mobile existe comme marché, deux grands opérateurs s’allient pour investir ensemble dans leur réseau d’antennes plutôt que de se faire concurrence.

C’est tout l’enjeu du premier accord de mutualisation que présentent ce jour SFR et Bouygues Telecom à leur conseil d’administration respectif. Un accord qui consiste à se répartir les régions du pays : chaque opérateur construira ou acquerra des sites pour y héberger aussi son partenaire.

Ainsi, il devient possible de mutualiser les équipements passifs (locaux, climatisation) ou actifs (commutateurs liés aux antennes-relais sur les points hauts) voire se partager les fréquences.

Le but premier est d’éviter de dupliquer l’installation d’équipements, ce qui sera source d’économies pour les deux opérateurs engagés dans cette alliance, surtout dans un contexte hyper-concurrentiel.

La mutualisation a été encadrée par l’Autorité de la concurrence

Ce projet d’accord, qui a la bénédiction de l’Arcep, est toutefois encadré par un avis de l’Autorité de la concurrence publié en mars 2013. Et les deux régulateurs devront donner leur accord pour qu’il soit validé.

Les deux alliés jouent une partie serrée. Cet avis contient des réserves et des conditions précises à propos de la mise en oeuvre de cette mutualisation.

« Afin d’éviter que des effets restrictifs de concurrence importants ne se produisent, l’accord de partage de réseaux peut être mis en œuvre dans le cadre d’une entreprise commune, en charge de l’exploitation du réseau partagé » suggère le gendarme de la concurrence.

« Un accord national portera nécessairement en lui des risques concurrentiels substantiels » ajoute l’Autorité. Si dans les zones peu denses du territoire, elle semble envisager tous les modes de mutualisation, elle examinera à la loupe le partage de fréquences « dans la mesure où il réduit sensiblement l’autonomie décisionnelle des partenaires ».

Orange et Free fourbissent leur réponse

Une fois les détails de l’accord connu, Orange et Free, par ailleurs liés par un accord d’itinérance jusqu’en 2018, devraient monter au créneau.

Selon le quotidien économique Les Echos, Free comme Orange sont prêts à envisager de porter cet accord de mutualisation devant les autorités européennes en charge de la concurrence.

SFR ne l’avait-il pas déjà fait, fin 2012, pour dénoncer l’accord de mutualisation 3G entre Orange et Free ? Il prétextait une prise de contrôle de fait du second par le premier, mais il a été débouté quelques mois après.

Au-delà de ces réactions épidermiques, l’accord initié par Bouygues et SFR oblige leurs deux grands rivaux à chercher des options alternatives pour partager le coût de l’investissement dans le déploiement de leur réseau mobile.

Free, a exprimé son souhait d’entrer dans l’accord de mutualisation de réseau en cours de finalisation. Il est donc partisan, sur le fond, d’un telle alliance sur les infrastructures. De son côté, Orange, selon Les Echos, examinerait l’hypothèse d’un accord de cofinancement pour de futur déploiement d’antennes-relais avec Free.

 Lire aussi :

Mobile : Bouygues Telecom et SFR finalisent le partage de leurs réseau (publié le 27 janvier 2014)

Free Mobile veut rentrer dans l’accord de mutualisation SFR/Bouygues (publié le 28 novembre 2013)

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Frédéric Bergé