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Test Sony Alpha A7R : des photos ultra détaillées mais un autofocus mou du genou

Son grand capteur 24 x 36 garni de 36 millions de pixels en fait LE champion du détail. Mais l’autofocus est en retrait.

L'avis de 01net.com

Sony Alpha A7R

Qualité photo

5 / 5

Qualité vidéo

5 / 5

Réactivité

3 / 5

Ergonomie et finition

4.5 / 5

Appréciation générale

4 / 5

Autres critères et mesures

4.5 / 5

Note de la rédaction

Note publiée le 30/01/2014

Voir le verdict

Fiche technique

Sony Alpha A7R

Monture (baïonnette) Sony E
Format de capteur Plein format 24 x 36
Définition du capteur 36.3 Mpx
Type de capteur CMOS Exmor
Sensibilité ISO min 100
Voir la fiche complète

Sony Alpha A7R : la promesse

Avec la disparition de la dénomination NEX, tous les appareils Sony à optique interchangeable sont réunis sous l’appellation « Alpha », qu’ils soient hybrides ou de type reflex. Les premiers appareils à illustrer ce changement de nomenclature sont les Alpha 7 et Alpha 7R, les premiers hybrides au monde à intégrer un capteur plein format 24 x 36 (enfin, après les Leica, mais ce n’est pas tout à fait la même chose). Le premier appareil à tomber entre nos mains est donc l’Alpha 7R, la version haut de gamme de ces hybrides de nouvelle génération dont le capteur est, comme le D800, garni de 36 millions de pixels. De quoi voir les images en très grand…

Sony Alpha A7R : la réalité

Alpha 7 et Alpha 7R partagent la même tête : un design germanique, tout en arrête, légèrement adoucit par la rondeur du grip. Moche ou rétro, selon les goûts, ce design simple, avec un fort aplat sur le « prisme » du viseur électronique, facilite la banalisation de l’appareil : un coup de chatterton ou – mieux – de gaffer (le scotch magique des photographes) et l’appareil devient passe-partout, un plus pour les amateurs de discrétion. Ce dernier point est encore amplifié par un atout majeur des Alpha 7/7R : leur extraordinaire légèreté.

Poids plume

Avec son capteur plein format de 36 millions de points, l’Alpha 7R est en concurrence frontale avec le Nikon D800. Non seulement l’Alpha 7R est plus petit, mais il est surtout bien plus léger : quand le modèle de Nikon pèse 1000 g nu (avec batterie et carte mémoire), l’Alpha 7R pèse moitié moins — 535 g ! A la plus grande légèreté des boîtiers s’ajoute aussi celle des optiques, nécessairement moins volumineuses de par l’absence de miroir. Au final, un A7R avec un 35 mm f/2.8 pèse 655g quand l’équivalent chez Nikon (avec le 35 mm f/2 D) pèse 1205 g.

Des images qui impressionnent !

36 mégapixels au compteur : autant dire que les images fourmillent de détails ! Équivalent à un D800 en version « E », c’est à dire sans le filtre passe-bas (chargé de lissé les images et corriger le moiré) l’Alpha 7R est une machine à traquer les détails. La comparaison entre cet Alpha 7R et le reflex professionnel le plus défini du moment n’est pas vaine : l’A7R offre exactement la même qualité d’image que son concurrent de chez Nikon. Même si ce dernier est un peu plus à l’aise dans les très basses lumières, à partir de 6400 ISO, le bruit du Sony est moins bien contrôlé. L’absence de filtre passe-bas permet à ce capteur d’offrir un piqué d’image délirant (avec la bonne optique), bien supérieur à celui des capteurs conventionnels.

Énorme potentiel des fichiers

La grande définition du capteur offre un potentiel de recadrage énorme. En plus de cela, il faut ajouter que la plage dynamique — la capacité à enregistrer les informations simultanément dans les hautes et basses lumières — des fichiers RAW est très large : on peut récupérer de nombreux détails dans les ombres et les ciels sans trop dégrader la qualité. Notons que Sony a encore du boulot à faire pour donner du cachet à ses fichiers Jpeg, dont le rendu est encore trop numérique par rapport à ce que peut produire Fujifilm par exemple.
Vous l’aurez compris, paré d’une bonne optique, la qualité d’image de l’Alpha 7R est à se décrocher la mâchoire ! Mais le hic se trouve justement du côté des optiques…

Manque d’optiques

Avec trois optiques disponibles, c’est peu de dire que le système E plein format est balbutiant. Ce n’est pas vraiment un problème en soi si on se souvient que Fujifilm, avec sa gamme X, est parti de 3 optiques en 2012 pour arriver à 12 optiques début 2014 (et d’autres optiques arriveront dans l’année). Mais Sony n’a pas jugé bon de communiquer un plan de lancement d’optique précis pour rassurer les photographes, ce qui devrait limiter la quantité de photographes à se lancer dans ce nouveau système. Ce n’est pas le médiocre 28-75 mm f/3.5-5.6 qui va les séduire. Il faudrait vraiment que Sony se dépêche de sortir non seulement les 24-70 mm et 70-200 mm f/4 promis, mais aussi qu’elle réfléchisse à des optiques vraiment lumineuses. À l’heure actuelle, seul le 55 mm f/1.8 rentre dans cette catégorie.

35 mm f/2.8 : qualité et légèreté

Si on regrette son relatif encombrement au regard de son ouverture modeste (f/2.8 ce qui n’en fait pas la focale fixe la plus lumineuse du genre) il n’empêche que le Sonnar FE 35 mm f/2.8 signé Zeiss est une optique excellente. A pleine ouverture, seuls les coins sont un peu doux et un peu moins exposés (vignettage), mais le piqué est déjà là, pour exploser dès f/3.5 !
La qualité d’image est secondée par un autre atout : la légèreté (120 g). Mais quitte à choisir, nous aurions préféré soit un format extra-plat (pancake, Canon y arrive bien sur un 40 mm) ou une ouverture plus généreuse (f/2 serait déjà pas mal).

Équipement complet et bonne prise en main

Avec son viseur OLED haute définition, son écran orientable, l’intégration du Wi-Fi et du NFC, mais aussi sa griffe flash numérique (MI, Multimedia Interface) et ses entrées/sorties sonores, l’Alpha 7R est un appareil super équipé. Son potentiel vidéo est excellent (notamment avec un adaptateur MI vers XLR) dès lors qu’on privilégie la mise au point manuelle, car l’autofocus, un peu lent en photo, est mou du genou en vidéo.
A cet équipement haut de gamme et exhaustif s’ajoute une très bonne ergonomie. Les deux molettes de contrôle ouverture/vitesse fonctionnent à ravir et, de manière subjective (il s’agit d’un ressenti personnel après tout), la rigidité de la molette d’exposition est parfaite. Seuls les photographes amateurs de leviers mécaniques (AF/MF, etc.) regretteront le faible nombre de commandes mécaniques.
La bonne prise en main de l’appareil devient vraiment excellente dès lors qu’on lui adjoint l’excellent (mais cher) grip en option — un grip dont le design renforce encore plus le côté « tank russe » de l’appareil.

Un peu lent et bruyant

Si d’un côté Panasonic arrive à proposer des obturateurs électroniques totalement silencieux pour ses appareils récents (G6, GM1, GX7), Sony est aux antipodes avec son Alpha 7R, dont l’obturateur s’apparente plus à un reflex argentique russe des années 70. Le gros « clotch-clotch” aux résonnances mécaniques est aux antipodes de la conception ultra-moderne de l’appareil !
Bruyant, l’Alpha 7R est aussi un peu lent à la mise au point car, contrairement à l’Alpha 7, le capteur 36 Mpix du 7R ne dispose pas du double autofocus « détection de phase + détection de contraste ». Bilan : l’A7R n’est pas assez réactif pour la photo de rue (bien plus lent que le prototype de l’A7 doté du capteur 24 mpix que nous avons eu rapidement en main lors de son annonce). L’Alpha 7R se destine donc plus à un public de photographes urbains, de paysage, etc. qu’à des photographes d’action.

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