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Test : Leica X, un compact expert qui séduira surtout les nostalgiques

Si le design et la qualité de fabrication sont bien de la partie, de nombreux défauts limitent cet expert au look de Leica M.

L'avis de 01net.com

Leica X (Typ 113)

Qualité photo

3.5 / 5

Qualité vidéo

3.5 / 5

Ergonomie et fonctionnalités

4 / 5

Appréciation générale

3 / 5

Note de la rédaction

Note publiée le 21/11/2014

Voir le verdict

Fiche technique

Leica X (Typ 113)

Définition du capteur 16 Mpx
Ouverture max en grand angle 1.7
Zoom optique 0 x
Ecran (diagonale) 7.6 cm
Voir la fiche complète

Leica X (Typ 113) : la promesse

Dans le domaine des compacts, Leica a deux lignes : les Panasonic commercialisés sous les noms de D-Lux et V-Lux, et la gamme X. Cette dernière gamme est réellement développée par Leica aus Deutschland et s’appuie sur des capteurs ASP-C, le même genre de capteurs qui équipe les reflex/hybrides grand public. Dans la lignée de la refonte de ses noms où le nouveau Leica M ne s’appelle plus M10 mais M, le nouvel X ne s’appelle pas X3 mais simplement X. Nous avons passé une semaine avec lui pour savoir ce qu’il avait dans les tripes.

Leica X (Typ 113) : la réalité

L’un des arguments majeurs de ce Leica X est son optique, un équivalent 35 mm (23 mm au format APS-C) qui ouvre à f/1.7. Une optique bien plus lumineuse que celle de son prédécesseur, le X2, qui ouvrait à f/2.8. Avec une ouverture de f/1.7, la nouvelle mouture reçoit la prestigieuse appelation « Summilux » quand l’ancienne se contentait d’un « Summarit ». Mais là où le bât blesse c’est que cette optique ouvre à f/1.7… quand elle le veut, c’est-à-dire quand les sujets sont suffisamment éloignés. De 2m à l’infini, pas de soucis, l’appareil ouvre bien à f/1.7. Mais lorsque l’appareil doit faire le point en dessous de cette distance, le diaphragme se ferme progressivement jusqu’à f/2.8 pour les plus gros plans. Selon les différentes explications qui circulent, ce choix de la firme allemande est lié au fait que dans les grandes ouvertures, l’optique n’offrait pas le même niveau de qualité dans les mises au point rapprochées. Leica a donc privilégié la qualité d’image en forçant la fermeture du diaphragme. Si cela n’est pas techniquement inacceptable – il est louable de maintenir un bon niveau de qualité – maintenir la mention « f/1.7 » sur son optique est tout simplement mensonger. Carton rouge à Leica pour cette drôle de communication.

Bon bloc optique

Le bloc optique offre une très bonne ergonomie. Outre le fait qu’il n’a pas à se déployer comme celles des X1 et X2 (ce qui fait gagner un temps précieux), il permet un débrayage rapide de la mise au point manuelle. Quand la bague est calée à droite, la mise au point est automatique et un simple mouvement vers la gauche la passe en mode manuel. Regret cependant : il n’y a pas d’assistance à la mise au point tel que le focus peaking (mise en exergue à l’écran des zone nettes) ni d’échelle de profondeur de champ. La qualité de construction et le toucher du bloc optique sont excellents, et l’ensemble donne l’impression d’avoir une « vraie » optique contrairement au feeling du X100T, son plus féroce concurrent. Ce dernier ne dispose pas d’une bague mécanique mais électronique.

Limitée à f/2.8 en gros plan, l’optique permet tout de même d’obtenir de très beaux flous d’arrière-plan, le savoir-faire de la marque dans le bokeh (l’autre nom du flou d’arrière-plan) n’étant plus à faire. Le seul reproche technique est finalement la perte de luminosité. Le piqué de l’optique est très bon et met bien en valeur les détails et contours des sujets : les cheveux se détachent bien, mais pas de manière agressive comme sur un Ricoh GR, le capteur équipé de filtre passe-bas du X (lire ci-dessous) adoucissant le rendu. Certains aimeront, d’autres moins, mais cela fait partie du rendu Leica.

Capteur du Leica T

Le capteur CMOS qui équipe le Vario X est le même que celui du Leica T. Pas de révolution donc, il rejoint la horde (X100, X100S, X100T, Ricoh GR, X1, X2, DP1 Merill, DP2 Merrill, DP3 Merrill, etc.) des compacts experts à capteur APS-C dotés de 16 Mpix. Cette définition est selon nous tout à fait suffisante, mais nous aurions préféré que Leica propose un capteur sans filtre passe-bas comme celui du Ricoh GR (une question de goût) voire mieux, un capteur sans filtre mais capable de le simuler au besoin comme le Pentax K-3. Dans tous le cas la montée en ISO est convenable – 3200 ISO tranquillement – d’autant plus que le rendu est assez argentique.

Rendu des couleurs : tout dépend de l’éclairage

Le Leica X1 proposait une excellente balance des blancs, sans doute la meilleure de son époque. Or ce Leica X n’est pas tout à fait dans sa lignée : le rendu des couleurs nous a paru moins bon, notamment sous des éclairages au néon, où l’image manque cruellement de rouges. Heureusement, Leica pourrait corriger cela de manière logicielle via la mise à jour du microprogramme de l’appareil (firmware). Espérons-le en tous cas. En plein jour et dans les autres situations (ombragé, éclairage tungstène, etc.) le rendu des couleurs est bon en mode vivid. Mention particulière au mode noir & blanc contrasté, plutôt réussi.

Bel écran et vidéo Full HD

Les écrans des X1 et X2 n’étaient pas raccords avec leur prix : 230 000 pixels pour des boîtiers à 2 000 euros, ça faisait mauvais genre. Avec le X, Leica offre enfin un bon écran à son compact expert à grand capteur puisqu’il est équipé d’une dalle de 921 000 points plutôt lumineuse. Il n’est pas tactile comme celui du Leica T, mais cela ne gêne en rien.
Le mode vidéo se met enfin à la page : on ne parle pas ici de 4K comme chez les derniers Panasonic, mais bien de Full HD à 30 images par seconde. Ce n’est pas la révolution mais c’est le minimum requis de nos jours.

Le viseur, ce grand absent

Si l’on vous dit « Leica », « 35 mm lumineux » et « look de M » vous vous imaginez tel un reporter l’appareil à l’œil en train de… arrêtez-vous de suite, il n’y a pas de viseur. Ou plutôt si, mais en option (450 €), à brancher au milieu de l’appareil. Il est donc absent de base et quand il est là, il sabote l’esthétique soignée de l’ensemble. Que cela soit pour une raison technique, de design ou de coût, cette décision est absurde. Tandis que toute l’industrie des compacts experts se tourne vers des viseurs intégrés (Fujifilm X30, Panasonic LX100, Sony RX100 MkIII, etc.) à mesure que le marché de la photo se recentre vers les passionnés, Leica passe à côté d’une tendance dont son histoire en fait pourtant l’un des acteurs majeurs, les viseurs télémétriques de Leica étant pour certains photographes « un graal ».

L’ombre du Fujifilm X100T

Avec le X100 premier du nom, Fujifilm a réussi à relancer le look rétro… « à la Leica », ce qui est un comble. Le hic pour le Leica X dans son match contre le X100T, dernière mouture du boîtier de Fujifilm sorti ce mois-ci, c’est que ce dernier lui est supérieur dans bien des points : il est 50% moins cher, il est plus léger, plus endurant, il offre une excellente qualité d’image, de plus belles couleurs et un grand choix de rendus type « pellicule ». Et surtout un excellent viseur et un très bon autofocus ! Si le Leica X offre un toucher très pro, une excellente qualité de finition et une vraie optique à bague manuelle légèrement plus piquée, le verdict du match entre les deux boîtiers est sans appel : c’est Fujifilm qui l’emporte.

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