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Test : Le futur des reflex passe peut-être par le G1, mais le concept est à améliorer

Avec son G1, Panasonic redéfinit l’appareil à objectifs interchangeables sans aller au bout de ses ambitions.

L'avis de 01net.com

Panasonic Lumix DMC-G1 + 14-45 mm

Les plus

  • + Le format du capteur
  • + La taille de l'appareil
  • + Les objectifs interchangeables
  • + La bague d'adaptation de «vieux» objectifs

Les moins

  • - L'absence de mode vidéo

Appréciation générale

4 / 5

Note de la rédaction

Note publiée le 08/12/2008

Voir le verdict

Fiche technique

Panasonic Lumix DMC-G1 + 14-45 mm

Format de capteur 4/3
Définition du capteur 12.1 Mpx
Type de capteur Live MOS
Sensibilité ISO min 100
Voir la fiche complète

Panasonic Lumix DMC-G1 + 14-45 mm : la promesse

Le voici donc le premier appareil de la famille Micro 4/3. Avec sesobjectifs interchangeables et sa petite bosse sur le dessus, on pourrait aisément le prendre pour un reflex, c’est un peu ce quesouhaite Panasonic au fond. Mais il n’en est rien ! Le format développé par Olympus est justement novateur en ce sens que les contraintes liées à la présence du prisme ont disparu. Foyer optique rapproché, encombrement diminué et poids en baisse par rapport à unreflex, les arguments en faveur du G1 sont nombreux. Alors, est-ce l’avenir de la photo expert, une niche d’appareils en devenir ou une expérience ratée ?

Le voici donc le premier appareil de la famille Micro 4/3. Avec ses objectifs interchangeables et sa petite bosse sur le dessus, on pourrait aisément le prendre pour un reflex, c’est un peu ce que souhaite Panasonic au fond. Mais il n’en est rien ! Le format développé par Olympus est justement novateur en ce sens que les contraintes liées à la présence du prisme ont disparu. Foyer optique rapproché, encombrement diminué et poids en baisse par rapport à un reflex, les arguments en faveur du G1 sont nombreux. Alors, est-ce l’avenir de la photo « expert », une niche d’appareils en devenir ou une expérience ratée ?

 Panasonic Lumix DMC-G1 + 14-45 mm : la réalité 

Au premier abord, ce Panasonic G1 ressemble sacrément à un reflex qui aurait oublié de grandir, notamment à cause de la petite bosse, caractéristique depuis des décennies, de la présence d’un pentaprisme dans les appareils dotés de ce type de visée. Coquetterie esthétique ? « Il s’agissait d’effectuer la transition en douceur : séduire des personnes à la recherche d’un appareil photo plus évolué qu’un compact, mais moins difficile d’accès qu’un reflex. Le symbole de la photo expert est le reflex [la bosse, donc, ndlr]. Nous avons conservé ce design afin de rassurer les utilisateurs », nous confiait Luc Saint-Elie, responsable de la communication pour Panasonic en France, lors de la présentation du G1, la veille de l’ouverture de la Photokina à Cologne, en Allemagne.

Au-delà du compact, en marge du reflex : un appareil spécial

Comme on l’a vu au travers de différents articles, le format Micro 4/3 est une évolution intéressante dans le domaine de la photographie et met à portée de main le fantasme du compact à optiques interchangeables. Premier représentant d’une –qui sait ? – grande famille, le G1 est un vrai hybride qui reprend plein de bonnes recettes. Commençons par l’écran, amovible, impressionnant de réactivité en pleine lumière, qui confère à l’appareil une grande souplesse d’utilisation, entre un Canon PowerShot et un Olympus D3 (seul réflex à disposer d’un tel type d’écran). Viennent ensuite le sélecteur de modes sur le dessus et la molette en façade qui, d’une pression, passe de l’ouverture au temps d’exposition en mode manuel. Entre les deux mondes, le G1 dispose d’une ergonomie qui lui est propre.

Atypique jusqu’au bout

Cette marginalité il la pousse jusqu’au bout. D’une part, pour être le seul appareil à objectifs interchangeables à exister en couleur. Si Canon sort généralement son entrée de gamme (300D, 350D, 400D, 450D) en gris et noir, les couleurs bleue et rouge sont sans doute une première pour ce type d’appareil. Vient ensuite la qualité des matériaux, made in Japan comme la grande majorité des appareils Panasonic, le G1 bénéficie d’un revêtement unique : son plastique est en effet très doux, comme recouvert d’un léger duvet. Si ça ne fait pas « photographe baroudeur qui revient du Vietnam », c’est en revanche agréable à l’usage.

Qualité des images : Panasonic dans ce qu’il peut faire de mieux

La marque, nouvelle venue dans la photo au regard des Canon, des Nikon ou des Pentax, est pourtant l’une de celles qui a su bâtir, rapidement, ses lettres de noblesse. Si elle avait tenté, avec son L10 (un reflex aux ventes confidentielles), de mettre un pied dans le monde des  grands», il est clair que le G1 est la première réalisation avec des revendications sérieuses. Car la qualité des images est là : avec les objectifs de base (14-45 mm et 45-200 mm respectivement équivalents à un 28-90 mm et un 90-400 mm en 24 x 36), le résultat est de très bonne qualité. Non seulement le capteur 4/3 fait un bon travail, l’électronique est aussi au niveau. On sent que tout le travail effectué dans la réactivité et le traitement du bruit dans les hautes sensibilités pour le LX3 n’ont pas servi à rien. Les clichés sont propres, nets, le travail du Venus Engine plus discret –comprendre que le grain est plus doux, le traitement des pixels moins agressif.

Le poids qui fait rêver les photoreporters

En fin de carrière, le photojournaliste a mal au dos. Car il s’est trimbalé, des années durant, des boîtiers reflex gros et lourds, capables d’encaisser une charge de CRS comme une longue attente d’un ministre sous la pluie. Aussi, le poids du G1, les photoreporters en rêvent même au bout de la première année de carrière. Car il est léger, sacrément léger. S’il n’encaissera sans doute pas trop de manifestations, ni de traitements trop violents, il soulagera bien des épaules.

Une nouvelle gamme d’objectifs, compatibilité avec la gamme Olympus

L’intérêt de l’appareil étant son poids et son encombrement réduits, et compte tenu qu’il n’a pas de prisme, il est donc tout à fait naturel qu’il bénéficie d’objectifs dédiés. Il faudra donc passer par la case achat si on veut s’équiper. Or l’appareil étant pour l’instant seul sur le marché, investir dans des optiques dédiées, pour un format d’appareil dont on ne sait s’il est pérenne, peut paraître risqué. Deux facteurs viennent limiter ce risque : d’une part, Panasonic ne se lance pas seul mais précède Olympus, pourtant père du format, qui va aussi y aller de sa batterie d’objectifs dédiés.
D’autre part, les objectifs actuels de la gamme Olympus sont compatibles moyennant l’achat d’une bague adaptateur. Si les optiques Olympus sont à la fois de très bonne facture et plus compactes que leurs homologues Canon, Nikon, Pentax et Sony-Zeiss, il n’empêche qu’on préférera les optiques Micro 4/3dédiées, encore plus petites.
Note incroyable : une société allemande (Novoflex) prépare une bague adaptateur afin d’installer les optiques Leica de la série M. Ou comment mettre un Summilux 50 mm f/1,4 à 2600 euros sur autre chose qu’un M8 à 4500 euros… On attend de voir !

Pas de vidéo, design discutable : un concept inachevé

Parfait ce G1 ? Non, pas vraiment. Tout d’abord en ce qui concerne le design, ce n’est pas un reflex et pourtant il leur ressemble trop. Snobisme de journalisme ou de photographe averti, on ne peut que regretter qu’il ne ressemble pas plus à… un Leica. Pas uniquement pour la classe, mais pour son apparence plus discrète. Pour faire plus simple : pourquoi ne pas avoir fait un LX3 à objectifs interchangeables ? Sur le plan de la forme de l’engin, comme nous vous en avions parlé dans ce billet du blog des experts, nous préférons l’approche d’Olympus en terme de design. Reste à voir si leur électronique sera au niveau de celles de Panasonic.

Ensuite, hérésie dans ce monde d’éternels insatisfaits, le G1 ne fait pas de vidéo. Il aura fallu des années aux fabricants de reflex pour intégrer la vidéo (voir le Nikon D90 ou le Canon EOS 5D Mark II). Or ce G1 n’est pas un reflex, il n’y a pas la barrière du pentaprisme, il n’y a donc, à notre connaissance, pas de limitation physique qui empêchait son implémentation. Les ingénieurs japonais que nous avons rencontrés en Allemagne n’ont trouvé aucune explication à nous fournir, offrant en guise d’excuse, que le G2 lui, aurait un mode vidéo. Quand à poser la question à Panasonic France : « Mais pourquoi diable ce G1 n’a-t-il pas de mode vidéo », la réponse est « Parce qu’il n’a pas de mode vidéo ». Les voies des ingénieurs sont parfois impénétrables…

Le détail qui fait mal : le prix

En cette période de vie chère et tandis que Panasonic annonce vouloir séduire les utilisateurs qui ont peur de passer au reflex, le prix de ce G1 est de 700 euros avec son objectif de base – un 14-42 mm équivalent à un 28-84mm en 24 x36. Un prix un peu élevé pour un appareil sans mode vidéo. Mais comme on l’a vu l’appareil est léger, discret, performant, agréable à l’usage. Le vrai problème, au-delà du prix, c’est qu’il fait face à une concurrence féroce. Plus petit que la majorité des appareils, il se retrouve affiché à un prix bien supérieur à un Nikon D80 par exemple, qui dispose du même nombre de pixels.
Difficile alors de comprendre qu’il est classé dans les reflex, mais que cela n’en est pas un, qu’il est différent, qu’il a un capteur Micro 4/3, etc. Dans l’état actuel des choses, seule sa petite taille et son écran amovible sont en mesure de séduire un utilisateur prêt à mettre 700 euros. Le défi va donc être de taille pour cette première mouture.

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