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Petit spectacle

Proposés à prix attractifs, les vidéoprojecteurs d’entrée de gamme ne sont pas tous adaptés au home cinéma, malgré les promesses des constructeurs.

Le cinéma à domicile n’est plus réservé à une élite fortunée ; pour moins de 1 000 euros, on peut aujourd’hui s’offrir un vidéoprojecteur capable d’afficher une image de deux mètres de diagonale. Aux dires des fabricants,
les modèles à petit prix sont tous parfaitement adaptés au home cinéma, c’est-à-dire à la projection de DVD-vidéo dans le salon familial. La réalité est, hélas, bien plus nuancée, comme nous avons pu le constater lors de nos tests. Des sept
appareils sélectionnés pour ce comparatif, seuls deux modèles sont réellement adaptés à ce type d’utilisation. Conçus essentiellement pour afficher des présentations dans des salles de réunion très éclairées, les autres s’avèrent trop lumineux pour
projeter des films dans une pièce sombre, comme au cinéma. Accentuant les hautes lumières, ils sont incapables de produire un noir profond, et se contentent généralement d’un gris foncé.Ce n’est pas leur seul défaut. Prévus pour le 4/3 (le format traditionnel des écrans informatiques et des téléviseurs classiques), ces modèles à vocation bureautique ne sont pas bien adaptés au 16/9, typique du DVD-vidéo, qu’ils
affichent avec des bandes noires, en haut et en bas de l’image. Ce problème de format ‘ natif ‘ est en outre accentué par le traitement interne que chaque vidéoprojecteur fait subir au signal vidéo
qu’il reçoit. Pour adapter l’image à la définition de sa matrice (800 x 600 points sur les 4/3, et 854 x 480 points sur les 16/9), le vidéoprojecteur est équipé d’un circuit interne chargé de la remettre à l’échelle et de la
recadrer (on parle de rééchantillonnage). Un traitement assez lourd, que le processeur vidéo ne gère pas toujours parfaitement, et qui se traduit souvent par des images pixélisées ainsi que des saccades dans les scènes d’action. Aucun des modèles
testés ici n’échappe à ces défauts qui, sans être disqualifiants, gâchent un peu le plaisir du spectacle. De quoi se demander s’il n’est pas préférable d’économiser un peu : pour 300 à 500 euros de plus, on trouve des vidéoprojecteurs (comme le
ScreenPlay 4805 d’Infocus ou le ThemeScene H30 d’Optoma, par exemple) offrant une qualité d’image sans commune mesure avec celle des modèles d’entrée de gamme.

Le DLP offre de meilleurs résultats, sauf si…

Tout en étant parfaitement conscient de ces limitations, on peut heureusement se contenter d’un appareil à petit prix ; nous avons d’ailleurs trouvé deux modèles convaincants dans notre sélection. Si nous recommandons
exceptionnellement deux modèles, c’est parce qu’ils sont basés sur des technologies différentes, le LCD et le DLP, chacune présentant des défauts pouvant être rédhibitoires pour certains spectateurs. Ainsi, avec les modèles LCD, on voit souvent sur
l’écran la grille qui sert de matrice à l’image ­ ou, à défaut, des lignes horizontales ­ au point que l’on a parfois l’impression de regarder le film à travers un fin grillage… De leur côté, les modèles DLP engendrent chez certaines
personnes un effet ‘ arc-en-ciel ‘ très désagréable : les images rouges, vertes et bleues, projetées successivement par le projecteur pour composer l’image définitive, se forment en différents
endroits de la rétine, ce qui entraîne la perception de lumières parasites. Les modèles récents atténuent ce problème, mais si on est sensible au phénomène ­ ce qu’il vaut mieux vérifier avant l’achat, en faisant un test en magasin ­, il faut
impérativement faire le choix d’un modèle LCD.

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Philippe Fontaine