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Patrimoine en 3D

Pour protéger le patrimoine architectural français, une vaste campagne de reconstitution en trois dimensions des monuments a été lancée. Premier château à profiter d’un programme complet de sauvegarde numérique : Chambord.

En 16 minutes, les visiteurs du château de Chambord peuvent désormais se faire une idée de l’architecture ­ pourtant complexe ­ de l’édifice emblématique de la Renaissance française. C’est en effet le temps qu’il faut pour regarder
une vidéo particulière, qui fait appel à des représentations en 3D du château. Grandes étapes de son édification et de son évolution au fil des siècles, gros plans sur des détails invisibles du sol ou inaccessibles, examen complet du donjon ou de
l’escalier à double révolution : tout devient clair. Ces images sont non seulement réalistes, mais exactes sur le plan scientifique. Le château, dans ses moindres détails architecturaux, est ainsi conservé, à jamais. Et la reconstitution est
tellement précise qu’il serait possible de reconstruire le château à l’identique ! Chambord n’est pas une exception. Il constitue la première réalisation concrète de la politique de numérisation des monuments historiques lancée en juillet 2003
par la Commission interministérielle pour la société de l’information (Cisi). Le Centre des monuments nationaux est bien sûr en première ligne, au rythme de deux projets par an. Les numérisations en 3D du château comtal de la Cité de Carcassonne et
des grandes scènes allégoriques de l’Arc de triomphe, à Paris, sont en cours. Celles du site archéologique de Glanum, à Saint-Rémy-de-Provence, et du château de Vincennes devraient suivre.

Chantiers pharaoniques

Mais ces maquettes numériques coûtent très cher, car elles font appel à des métiers très différents : géomètre, photographe, équipe de tournage sur le site, puis chef de projet, infographistes, programmeurs, développeurs pour la
conception et la réalisation informatique. Selon la configuration de l’édifice ou l’ambition du projet, elles peuvent même nécessiter l’emploi d’outils spécifiques, comme un scanner laser 3D ou un drone radiocommandé pour la prise de vue aérienne.
Il reste que, pour parachever l’?”uvre de connaissance entreprise, les maquettes en 3D, pour l’instant limitées à l’extérieur des édifices, devront en explorer l’intérieur.

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Véronique Balizet