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Mondes parallèles

Tout le monde a entendu parler de Second Life, ce fameux monde virtuel en ligne où les internautes s’inventent une nouvelle vie. Un univers où l’on…

Tout le monde a entendu parler de Second Life, ce fameux monde virtuel en ligne où les internautes s’inventent une nouvelle vie. Un univers où l’on se crée un personnage de toute pièce (de préférence avec un physique avantageux), où
l’on peut visiter des expositions, assister à des concerts, faire des rencontres, discuter (y compris politique, certains partis y ayant installé des antennes) et même commercer puisque l’argent, bien réel, y a désormais cours et que des banques y
ont ouvert des succursales !Certes, le concept n’est ni nouveau (Le Deuxième Monde en avait posé les bases dans les années 90…), ni unique (entre World of Warcraft, There, Entropia Universe et autres The Sims
Online
, il existe des dizaines d’espaces virtuels sur Internet). Si Second Life fascine autant, c’est parce qu’en tant qu’univers immatériel, il autorise toutes sortes de rêves ?” de fantasmes ? ?” en donnant une illusion
de liberté, mais aussi, et surtout, parce qu’il apparaît de fait comme un monde parallèle. Un univers superposé à la réalité, dans lequel évolue une véritable communauté. Les réseaux de relations virtuels ne sont pas l’apanage de Second Life ;
entre les forums de discussion, les sites de rencontres, les plates-formes de partage, les moyens de se rassembler par affinités sont nombreux sur le Net. Inutile, pourtant, d’aller sur le Web pour découvrir des mondes parallèles. Qu’il s’agisse de
catégories sociales, de corporations professionnelles, de milieux culturels, nous vivons déjà dans des univers compartimentés entre lesquels les échanges se limitent le plus souvent au strict nécessaire, chacun préférant rester avec ceux qui lui
ressemblent. Ce n’est pas par hasard si certaines élites placent leurs enfants dans des établissements choisis ou si la cooptation reste le meilleur moyen de trouver un emploi… Tous les jours, dans la rue, dans le bus, dans les magasins,
voire dans les entreprises, nous nous croisons par milliers sans établir le moindre contact. Et les cloisons sont parfois tellement étanches que certains de ces univers adjacents, bien que réels, restent à jamais virtuels…

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Félix Marciano