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Les objets parlent aux objets

Venus de toute l’Europe à l’appel de France Télécom et du CNRS, quelque 250 chercheurs, participant au deuxième salon des objets communicants, avaient aussi apporté leurs inventions et leurs rêves d’un futur où tout sera connecté.

Les objets vous en disent plus sur eux-mêmes

Lors du dernier marathon de Lyon, le 30 mars, les familles des participants ont pu suivre en temps réel, sur le Web, la progression de leur champion. Mieux, chaque concurrent est reparti avec une cassette vidéo de son arrivée, privilège jusqu’alors réservé aux têtes d’affiche. Tout cela grâce à une puce radio émettrice appelée RFID, fixée sur la cheville du coureur. Ce dispositif de marquage numérique a été imaginé par le département Recherche et développement de France Télécom. A chaque passage devant une borne de contrôle, la puce radio est activée et transmet l’identité du coureur. Selon France Télécom R&D, ces puces RFID trouveront leur utilité presque partout, des portiques d’accès aux transports en commun jusqu’au marquage des produits de grande consommation. Dans le cas d’un vin, vous pourriez ainsi connaître sa température moyenne de stockage depuis sa mise en bouteille

L’armoire à pharmacie sait lire les notices des médicaments

En combinant l’utilisation de marqueurs numériques placés sur les boîtes des médicaments et une connexion à Internet, cette armoire à pharmacie ‘ intelligente ‘ est capable de vous avertir par un message court (SMS) que vous vous apprêtez à utiliser ensemble deux médicaments incompatibles ou de vous rappeler la dose prescrite, les précautions d’emploi ou l’heure de la dernière prise. Non contente de vous prévenir, cette armoire à pharmacie saura aussi conserver ces informations en mémoire, histoire, par exemple, de dresser la liste des médicaments à renouveler

L’analyse de votre regard remplace la souris

Avant même de cliquer sur un bouton ou un lien, nous fournissons une information que nos ordinateurs ne savent pas exploiter : la direction de notre regard. Pour que nos micros puissent en tirer parti, les chercheurs du CNRS ont imaginé de placer une petite caméra à infrarouge à la base de l’écran. Ce dispositif analyse la forme de vos pupilles pour déterminer la partie de l’écran que vous fixez. Les pupilles sont plus ou moins rondes ou ovales selon la direction de votre regard. A l’écran, un personnage animé attend que vous lui confirmiez oralement que l’icône ou le lien pointé est bien celui sur lequel vous voulez cliquer. Attentif à votre regard, il ne vous répondra pas si vous quittez l’écran des yeux. Pour vous faire obéir de votre PC, il vous faudra à l’avenir le regarder droit dans les yeux !

La vision sur le bout de la langue

La langue est l’un des organes les plus sensibles au toucher. C’est pourquoi, selon les travaux d’une équipe de chercheurs américains, elle seule peut se substituer à l’?”il pour identifier les obstacles proches comme un mur ou une bordure de trottoir. Depuis cinq ans, le ‘ TDU ‘, pour Tongue Display Unit (écran lingual), est expérimenté par des non-voyants aux Etats-Unis. En France, ce système, composé d’une lamelle sur laquelle sont fixés des contacts électriques et un boîtier de contrôle, est adapté par le CNRS aux besoins des chirurgiens qui, lorsqu’ils opèrent, ne peuvent regarder en même temps leurs écrans de contrôle et leurs instruments. L’envoi d’un courant électrique de 5 à 15 volts produit, à des points précis de la langue, des picotements indolores mais perceptibles. Au bout d’une dizaine d’heures d’apprentissage, le cerveau apprend à ordonner ces stimulations et à en déduire une image mentale. Pour un chirurgien, il s’agit de ne pas traverser la paroi d’une artère. Le non-voyant, lui, pourra s’aider de ce système pour marcher seul dans la rue et même, si l’on en croit une expérience américaine récente, pour prendre sa voiture !

Vos gestes sont reproduits en temps réel à l’écran

Transformez une règle de niveau et une boussole en puces électroniques miniatures que vous attachez à votre poignet : vous voilà capable de capturer en temps réel une partie des mouvements du corps humain. Ce système, qui suscite déjà l’intérêt de fabricants de périphériques, permet de donner la position angulaire par rapport au centre de la terre et au pôle nord magnétique. Il ne rend pas compte des déplacements, ni verticaux, ni horizontaux, mais ouvre déjà de nombreuses possibilités, d’autant qu’il coûte moins de 20 euros à fabriquer, alors que les prix des systèmes spécialisés dépassent souvent les 10 000 euros. Une fois débarrassé du câble qui le relie encore au micro, ce capteur de mouvement pourra être utilisé pour faciliter la création d’images en 3D et pour les jeux de réalité virtuelle

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Paul Philipon-Dollet