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Le caméscope dans tous ses états

Chaque vidéaste a son mode d’emploi du caméscope. La palette des usages et des réalisations possibles dépasse de très loin le traditionnel et bien souvent soporifique film de vacances. Webcam, magnétoscope, caméra d’animation ou à usage sportif, le caméscope est sur tous les fronts. Nous avons rencontré des utilisateurs de caméscopes venus de tous les horizons. N’hésitez pas à piocher quelques idées dans leurs pratiques.

En vingt-cinq ans, la vidéo a connu de profondes mutations qui ont modifié notre façon de filmer. Comme avec l’appareil photo numérique, on ne filme plus l’?”il collé au viseur, mais en suivant le sujet sur un écran déplié latéralement, le caméscope tenu à une vingtaine de centimètres du visage. Un écran qui a pris une telle importance que certains modèles ne possèdent même plus de viseur. L’accroissement des longues focales a rendu le stabilisateur d’image indispensable. Si la cassette miniDV reste le support roi, de nouveaux caméscopes apparaissent qui correspondent à un autre usage de la vidéo.Le DVD permet d’aller directement du caméscope au lecteur de salon sans passer par la case ordinateur ; les cartes mémoire, et plus récemment les disques durs, offrent une plus grande souplesse pour obtenir une vidéo numérique (finie la fastidieuse étape du dérushage, le fichier est désormais directement accessible) et une meilleure compatibilité avec les appareils multimédias. Parler de caméscope en 2005, c’est aussi évoquer des modes photo avec des capteurs atteignant cinq millions de pixels, la possibilité d’utiliser le caméscope comme une webcam ou encore la conversion analogique/numérique. Tout ça ? Oui, mais encore faut-il en avoir l’utilité et en maîtriser la technologie. Car si le passage au numérique a permis au caméscope d’offrir une meilleure image et la compatibilité avec les ordinateurs, peu d’usagers l’utilisent autrement que pour filmer une naissance, un mariage, une fête ou un voyage. Ils sont encore moins nombreux à effectuer du montage, et ce, bien que le prix des logiciels spécifiques ait fortement baissé.

Le caméscope en balade

L’événement qui déclenche l’achat d’un caméscope est bien souvent la naissance d’un enfant. Mais ce premier pas vers la vidéo est rarement suivi d’autres pratiques pour affiner cette première capture d’images. Après avoir filmé bébé dans tous ses états et sous toutes les coutures et entassé des heures de rushes sur bande, peu de vidéastes se soucient du montage ou cherchent à perfectionner leurs prises de vues, souvent par manque de temps.Michel et Isabelle ont entrepris, l’année dernière, un voyage à la voile autour du monde avec leur petite fille. Chaque semaine, ils filmaient une étape de leur périple qu’ils mettaient en ligne sur leur site Internet. Ce journal de bord audio-visuel avait pour efficace de rassurer leur famille et en même temps passionnait leurs amis qui voyageaient par procuration grâce à eux. ‘ L’idée de diffuser nos vidéos sur un site Internet est venue tout naturellement. C’était aussi une façon pour nous de garder le contact avec nos proches et de partager notre voyage ‘, commente Isabelle.Récemment débarqué sur le marché de la vidéo, le caméscope DVD a rapidement trouvé son public. Lionel, 38 ans, a assisté au mariage d’un collègue équipé de son caméscope Sony DCR-DVD91 sorti en 2004. Il a pu filmer vingt minutes composées en quatre parties de cinq minutes : la mairie, l’église, le vin d’honneur et la soirée. ‘ J’ai offert le DVD aux mariés à la fin de la journée ! ‘, se réjouit-il. Son caméscope filmant directement sur un DVD de huit centimètres, la vidéo était lisible immédiatement sur la platine de salon des mariés. ‘ Il n’y avait aucun montage à effectuer et le système de chapitrage du DVD est automatique ‘, explique Lionel. Aujourd’hui, le succès de ce concept ne se dément pas : 10 % des ventes en valeur de caméscopes, en France, se réalisent avec le caméscope DVD.

Vidéo sur la toile

À l’instar de l’univers des jeux ou de l’environnement Mac, la vidéo rassemble une communauté de passionnés qui communiquent régulièrement sur les forums Internet, véritables lieux de discussions où échanger des idées et trouver des solutions à ses problèmes. Les questions les plus récurrentes concernent le choix entre différents modèles (‘ Lequel acheter ? ‘), un souci d’utilisation (‘ Comment ça marche ? ‘), ou une aide ponctuelle pour réaliser un effet sur un logiciel (‘ Comment fait-on ? ‘).Parfois, ces discussions aboutissent à des rencontres et débouchent sur la réalisation de films amateurs : ‘ J’ai recruté une maquilleuse et deux acteurs en passant une annonce sur le site
www.dvforever.com
pour mon court-métrage ‘, se souvient Julien, un étudiant en cinéma. Il ajoute que ‘ Internet est un moyen rapide et pratique de toucher un maximum de personnes animées par la même passion ‘.Enfin, les annonces sur le web permettent également de revendre son matériel d’occasion (caméscope, ordinateur ou moniteur). ‘ Mon caméscope Sony DCR-VX2100 n’avait presque jamais servi et j’avais besoin d’argent pour acheter le nouveau modèle en haute définition ‘, raconte Pascal, 28 ans. Il est parti en quinze jours au prix de 2 000 euros grâce à une annonce passée sur le site www.repaire.net

Les professionnels adoptent le DV

Le caméscope DV a aussi fait des adeptes chez les professionnels. Les journalistes des chaînes télévisées ou encore les cadreurs des sociétés de production utilisent souvent des caméscopes de poing dont la compacité assure discrétion et aisance dans leurs déplacements : ‘ Il y a quelques années, nous utilisions systématiquement des caméscopes d’épaule béta-numériques pour des raisons de qualité, mais aussi de crédibilité vis-à-vis du client ‘, commente Éric, cadreur dans une société de production. ‘ Aujourd’hui, nous n’hésitons plus à filmer avec des caméscopes DV dont la qualité d’image est suffisante pour des rubriques news. De plus, l’arrivée de caméscopes haute définition à 6 000 euros (Sony HVR-Z1) nous permet d’obtenir une qualité d’image équivalente à celle d’un béta-numérique. ‘

Prises tous risques

Les amateurs de sensations fortes, eux, n’hésitent pas à couvrir leurs exploits en VTT ou en moto en fixant un caméscope sur leur casque. C’est le cas de Bruno, un chirurgien dentiste passionné de VTT et qui, chaque année, participe à des raids dans différents pays. Il est parvenu à bricoler un système de prise de vues audacieux pour filmer ses aventures : ‘ J’ai fait l’acquisition d’un caméscope vertical Sony DCR-PC330 que j’enferme dans une petite valise étanche. Ensuite, je le relie par un câble composite à une micro-caméra que j’attache à mon casque de VTT. J’obtiens ainsi des images au c?”ur même de l’action. ‘Certains travailleurs indépendants comme les architectes ou les médecins enregistrent leurs travaux en vidéo. Les cinéastes se mettent également au DV pour filmer leurs longs-métrages. David Lynch (auteur, entre autres, de Elephant Man) a notamment commencé à tourner en DV son prochain film (Inland Empire, avec Laura Dern et Jeremy Irons) dans la ville industrielle de Lödz, en Pologne. Il déclare être ‘ tombé amoureux ‘ de ce support et affirme qu’il lui rappelle les premiers temps de la pellicule 35 mm, qui ne présentait pas cette texture lisse d’aujourd’hui. Il ajoute : ‘ Quand vous avez une image à la définition plus pauvre, il y a davantage de place pour le rêve. ‘ Voilà donc un éventail d’utilisateurs à la mesure de cet objet multiforme, plein de promesses et de richesses qu’est devenu le caméscope. Du petit caméscope à carte à la définition pauvre, mais que l’on peut toujours emporter avec soi, avec un usage proche de l’appareil photo numérique, au triCCD (l’appareil possède trois capteurs CCD) doté de nombreux réglages manuels, idéal pour tourner un film soigné, voire un court-métrage, la palette des usages est devenue aussi vaste que… votre imagination.

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Édouard Maire