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La micro en macro

On la croit souvent réservée aux insectes et aux plantes, mais la macrophotographie peut également prendre pour objet des composants électroniques. Le projet du photographe reste toujours le même : dégager une esthétique de
l’infime, en offrant aux regards les détails extraordinaires d’objets ordinaires.

Ce n’est pas un hasard si nos ordinateurs sont qualifiés de micros : la plupart des éléments qui les constituent sont effectivement minuscules. Pour observer certains d’entre eux, il faut un microscope. Pour d’autres, on peut se
contenter d’un dispositif optique à fort grossissement, comme ceux que l’on utilise pour faire de la macrophotographie.Le principe de base de cette technique est simple : on éloigne l’objectif de la pellicule (ou du capteur) pour augmenter le taux de grossissement de l’objet et permettre la mise au point alors que ce même objet est placé très
près de l’objectif ; la profondeur de champ ?” zone nette de l’image ?” étant alors très réduite.Pour réaliser les clichés qui illustrent ces pages, le photographe a utilisé un objectif de 30 mm monté sur un boîtier numérique par l’intermédiaire d’un soufflet de 14,5 cm (en extension maximale). Certaines de ces photos
ont été obtenues en assemblant plusieurs prises de vue, à l’aide d’un logiciel spécialisé, pour recréer une plus grande profondeur de champ.Le résultat donne des images surprenantes. A cette échelle (le millimètre, voire le dixième de millimètre), les composants d’un ordinateur, d’un graveur, d’un écran ou d’une imprimante sont forcément très différents de ce que l’on en
voit à l’?”il nu… Parfois d’ailleurs, ils ne sont pas visibles sans qu’il faille d’abord démonter le matériel. Une opération qui peut prendre des allures de sacrifice : ouvrir un disque dur, par exemple, c’est le mettre définitivement
hors-service…

Un ?”il sur les données

Suspendu au-dessus de la diode laser, ce petit bloc optique ne cesse de bouger pendant le fonctionnement du lecteur-graveur de CD/DVD. C’est grâce à ses mouvements incessants que le laser reste en permanence focalisé sur la spire du
disque. La lentille a un diamètre de 5 millimètres. Et l’ensemble ne pèse que 0,65 gramme !

Noyé dans la masse

Au c?”ur d’un graveur de CD, une petite platine plaquée or de 8,16 x 4,8 mm. L’élément qui émet le rayon laser (une diode) a été isolé dans la photo à droite. Quasiment invisible à l’?”il nu, il mesure à peine 0,25
millimètre de côté et 0,09 millimètre d’épaisseur…

Têtes chercheuses

En haut, la tête de lecture d’un disque dur posée sur la surface, polie comme un miroir, du plateau où les données sont stockées (l’épingle posée à côté donne une idée de l’échelle). A droite, le bobinage qui transmet au bras de
lecture les mouvements qui, en une fraction de seconde, déplacent la tête d’une piste à l’autre sur le disque.

Tous encreurs !

On la remarque à peine sous les cartouches : c’est la tête d’impression d’une imprimante à jet d’encre couleur. Cet élément regroupe les orifices d’où jaillissent les minuscules gouttelettes d’encre reproduisant sur papier les
photos et les documents. Ici, chacune des trois encres (jaune, magenta, cyan) dispose de deux rangées de 32 orifices : soit au total 192 buses d’éjection sur une surface d’à peine 15 x 4,4 millimètres.

Vitrail cristallin

Quand on regarde un écran LCD à distance normale, on voit des petits points de toutes les couleurs. De près, on s’aperçoit que ces jolis pixels sont formés de minuscules cellules lumineuses rouges, vertes et bleues : c’est la
matrice de l’écran à cristaux liquides, dont on distingue nettement le maillage en macrophotographie (on compte cinq pixels par millimètre). Chaque cellule colorée est contrôlée par un transistor (la partie échancrée). C’est la juxtaposition de ces
cellules qui engendre les différentes couleurs.

Circuit surimprimé

Les circuits imprimés que l’on trouve dans tous les appareils électroniques ont une autre allure quand on les examine de très près. La surface photographiée ici mesure moins d’un centimètre carré. Et ce qui paraît parfait à l’?”il
nu semble grossier à cette échelle. Longs de 1,5 millimètre, les composants discrets, marron, présentent un aspect quasi minéral. On voit bien les soudures sur les pattes du circuit intégré, et on distingue l’épaisseur des inscriptions sérigraphiées
sur la carte.

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Sophie Brageac