Pour parvenir au quai, il faut suivre les couloirs sombres et bruissants des oubliettes du château. Dans l’obscurité, on progresse entre deux claquements de grilles. Puis on embarque dans les wagons pour un parcours qui promet des rencontres avec les ‘ esprits maléfiques ‘. Certes, les adultes n’éprouveront pas le grand frisson, car les esprits et autres sorcières sont plutôt bon enfant. Mais les bambins, eux, frémiront à la vue du plafond qui menace de s’effondrer et du carrousel de squelettes tournoyant. Dans le TransDemonium, on joue à se faire peur ! Et l’on est d’autant plus effrayé qu’on a impression d’être seul à bord. Au gré des sinuosités du parcours, qui dure près de quatre minutes, on ne voit en effet ni la voiture de devant, ni celle de derrière.
Seul au milieu de la foule
En réalité, ce ne sont pas moins de 1 500 visiteurs par heure qui empruntent ce tortillard d’enfer aux heures de pointe ! La sensation de solitude, c’est l’informatique qui permet de la produire. Chacun des treize véhicules en service, composés de deux wagons de quatre places chacun, est autonome et ‘ intelligent ‘ : il gère sa vitesse, ses contrôles de sécurité et les effets spéciaux.Durant le parcours, les véhicules circulent à des vitesses différentes selon les portions du trajet. En gare, la vitesse est d’environ 1 km/h afin de laisser les voyageurs embarquer et débarquer. Mais dans la descente finale, elle dépasse 21 km/h. Entre les deux, accélérations et décélérations rythment le voyage. Toutefois, quelle que soit la vitesse, le temps qui s’écoule entre le passage de deux véhicules est de 20 secondes. Les véhicules étant indépendants, il est parfois difficile de les régler précisément. Au même endroit, certains roulent à 21,6 km/h, d’autres à 20,7 km/h, d’autres encore à 21,7 km/h. Bien qu’infimes, ces différences pourraient altérer le bon fonctionnement de l’attraction. C’est pourquoi les véhicules se remettent dans le rythme au passage de certains capteurs.
La sécurité omniprésente
Pour parfaire la sécurité, tous les capteurs sont systématiquement doublés. A l’intérieur de l’armoire informatique embarquée dans chaque wagon, un premier automate gère et contrôle les différentes actions, et un deuxième vérifie que tout se passe bien. Par exemple, le véhicule est informé du changement de zone en passant sur un capteur posé sur les rails : il adapte alors sa vitesse et vérifie qu’il est bien positionné en envoyant un récapitulatif du nombre de dents de la crémaillère qu’il a franchies. Il expédie en même temps un message à l’ordinateur du véhicule précédent afin que ce dernier vérifie que ses capteurs anticollision fonctionnent.C’est aussi le passage sur certains capteurs qui déclenche les effets spéciaux : fumée, projection vidéo sur les parois, mise en mouvement de personnages, musique et bruitages d’ambiance, etc. A chaque tour, à son passage en gare, le véhicule est contrôlé par un autre système informatique qui gère le parcours complet, vérifie le bon fonctionnement de tous les capteurs du véhicule et les passages délicats par exemple, qu’il n’y a qu’un seul véhicule à la fois dans la partie rapide. Si tout va bien, il donne l’autorisation de départ. Sinon, il envoie à l’opérateur installé dans la cabine de pilotage un message d’alarme et peut arrêter automatiquement l’attraction.Le système informatique du TransDemonium a été conçu pour faciliter l’aide au dépannage. Le personnel de maintenance peut agir directement sur un véhicule grâce à une petite console qui se branche directement sur le côté du wagon. S’affichent alors de nombreuses informations sur le véhicule : nombre de tours, vitesse, historique des défauts et des pannes, etc. Il est aussi possible de pratiquer un autotest. Cette même console permet de programmer un véhicule qui sera mis en service en cours de journée de manière à ce qu’il règle automatiquement ses paramètres en fonction de son point d’entrée sur le circuit.
Bientôt en pleine ville ?
L’informatique est essentielle dans le bon fonctionnement de ce train fantôme. Hors panne, l’opérateur du ‘ manège ‘ se contente de le mettre en marche et peut concentrer son attention sur la surveillance des passagers. ‘ Depuis l’ouverture du TransDemonium, nous n’avons eu aucun souci, à part l’arrachage de quelques décors. Les rares incidents ont pu être réglés très rapidement grâce au dispositif informatique ‘ résume Laurent Courtois, qui s’occupe notamment de la maintenance.Ces petits véhicules intelligents fonctionnent tellement bien qu’ils vont probablement être installés comme moyen de transport collectif urbain. C’est ce sur quoi planche la société anglaise WHG qui a conçu l’attraction. Et on parle de l’adoption du système par une grande capitale européenne. Entièrement automatisés et donc sans conducteur, ces mini-tramways pour quatre passagers pourraient entrer en service dici 2007. Le TransDemonium, les effets spéciaux en moins !www.parcasterix. fr
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