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Eau et fibre à tous les étages

Alors que de nombreux foyers français n’ont toujours pas droit au haut débit de l’ADSL, quelques privilégiés profitent déjà du très haut débit dans certaines villes où les opérateurs comme France Telecom commencent à déployer leur
réseau de fibre optique.

A n’en pas douter, 2007 sera marquée par l’émergence de la fibre optique dans les foyers : le FTTH (Fiber To The Home, ou fibre jusqu’à l’abonné). Réservé jusque-là à quelques clients d’Erenis ou de
Citéfibre, ce type de liaison au Net va s’étendre et se démocratiser en France grâce aux efforts conjugués des principaux opérateurs, à savoir France Telecom (et sa filiale Orange), Neuf Cegetel et Free. Avec, à la clé, un débit supérieur à celui de
l’ADSL (pouvant aisément atteindre les 100 Mbit/s), qui ouvrira la voie à de nouveaux services telle la réception simultanée de plusieurs chaînes de télé en haute définition (en plus du téléchargement très rapide). La vitesse n’est toutefois
pas le seul atout de la fibre optique par rapport au fil de cuivre utilisé pour le téléphone et l’ADSL ; les opérateurs apprécient aussi qu’elle résiste aux intempéries, soit insensible aux interférences et n’affaiblisse quasiment pas le
signal. Bien entendu, le FTTH impose de déployer à la fois un réseau de fibres et des équipements adaptés entre les locaux techniques des opérateurs et leurs abonnés. Un chantier qui va occuper les FAI durant plusieurs années…En attendant que l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep) fixe les règles du jeu, à l’automne, France Telecom a commencé à poser ses fils de verre dans le sous-sol de Paris et de sa banlieue
ainsi qu’à Lyon, Marseille, Toulouse, Poitiers, Lille. L’opérateur a choisi une technologie ‘ passive ‘, le GPon (Gigabit Passive Optical Network), qui permet d’atteindre des débits
de 2,5 Gbit/s en ‘ descendant ‘ (en réception de données) et de 1,2 Gbit/s en ‘ montant ‘ (en émission). Ce procédé limite les équipements actifs
aux seules extrémités de la fibre : l’OLT (Optical Line Terminal) au niveau du n?”ud de raccordement optique (NRO) et, à l’autre bout, le terminal optique chez l’abonné. Entre les deux, aucun apport d’énergie
(électricité) n’est nécessaire, le déploiement du réseau et sa maintenance s’en trouvant ainsi simplifiés.Mais la bataille de la fibre promet d’être rude : car si Orange propose déjà une formule à 70 euros par mois, Neuf Cegetel a aussi lancé son offre dans certains arrondissements de la capitale, en région parisienne et à Pau (29,90
euros par mois pour un débit jusqu’à 50 Mbit/s partagé entre les voies montante et descendante) et Free devrait prochainement lancer sa formule (29,99 euros par mois pour 50 Mbit/s en émission comme en réception).

Répartiteur concentré

France Telecom a déjà déployé la fibre optique à Boulogne (92), en banlieue limitrophe de Paris. Les locaux techniques de l’opérateur abritent le n?”ud de raccordement optique (NRO), beaucoup moins encombrant que le n?”ud de
raccordement abonnés (NRA) classique de l’ADSL (en fil de cuivre), hébergé dans une autre salle. Avec la technologie optique, un espace de 3 m3 suffit pour gérer quelque 20 000 abonnés.

Arbres à fibres

Du NRO qui abrite le terminal optique (OLT) partent deux ‘ arbres ‘ optiques, chacun composé de 144 fibres. Leur tronc dessert des points de distribution de zone (PDZ) dans les quartiers
de la ville, en parcourant les ouvrages de génie civil souterrains. De chaque PDZ naissent les ramifications du réseau : les fibres sont réparties dans des ‘ points d’éclatement ‘ placés dans des
cavités dissimulées sous les plaques de fonte des rues, puis amenées jusqu’au pied de chaque immeuble, au ‘ point de raccordement d’immeuble ‘ (PRI).

A la vitesse de la lumière

La technologie choisie par France Telecom, le GPon, permet d’atteindre 2,5 gigabits par seconde en descendant et 1,2 gigabit par seconde en montant. Mais pour l’heure, les abonnés disposent de 100 Mbit/s en réception et de
10 Mbit/s en émission de données, les mieux lotis, de 100 Mbit/s symétriques.

Chambre sur rue

Les ‘ points d’éclatement ‘ contiennent des boîtes d’épissure (l’équivalent d’une soudure de deux fibres) protégées par un manchon. Un prisme divise la lumière qui arrive dans chaque brin
en huit faisceaux, ce qui permet de porter de 8 à 64 le nombre de fibres, et donc de desservir jusqu’à 64 abonnés.

Caves à brins

L’armoire abritant le point de raccordement d’immeuble (PRI) se trouve dans la cave. Les fibres optiques provenant du point d’éclatement de la rue sont amenées via le tuyau noir. Elles sortent de l’armoire par le tuyau blanc qui
emprunte le conduit technique de l’immeuble. En cas de besoin, le surplus de fibres est enroulé au fond du couloir. Pour laisser de la place aux autres opérateurs, France Telecom n’occupe que le tiers de l’armoire.

Du palier à l’appartement

A chaque étage, un point de branchement situé sur le palier dessert les différents appartements. La fibre de chaque abonné part vers l’appartement concerné où un technicien vient installer une prise murale. L’abonné n’a plus qu’à
connecter sa box (avec ou sans adaptateur optique, selon le FAI) pour profiter du très haut débit.

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Véronique Balizet