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Chassez la poussière… Il n’est pas sûr qu’elle revienne !

Parmi les petits fantasmes des photographes, qu’ils soient professionnels ou bien simples amateurs, le système de protection contre les poussières (efficace) caracole en tête des technologies les plus attendues. Sigma et Olympus, en précurseurs, avaient présenté des systèmes relativement performants fin 2002 (Sigma SD9) et mi-2003 (Olympus E-1). Il faudra attendre 2006 pour voir apparaître d’autres procédés innovants sur les boîtiers concurrents. Entrons dans les entrailles de ces systèmes.

Les poussières ont toujours été les compagnons indésirables du photographe. Dans les temps ‘ immémoriaux ‘ de la photo argentique, celles-ci étaient facilement éliminées, entraînées par le déplacement de la pellicule lors de l’armement. Aujourd’hui, les boîtiers reflex numériques doivent faire face à deux problèmes. Devant le capteur est placé un filtre dit ‘ passe-bas ‘ destiné à limiter la résolution optique du capteur. Or, l’électricité statique attire irrémédiablement les particules légères sur la surface de ce filtre. En outre, l’absence de mouvement interne n’élimine aucunement les poussières lors du fonctionnement de l’appareil. Agglutinées sur le filtre passe-bas, les poussières forment une ombre sur le capteur, et donc sur l’image, plus ou moins opaque selon les conditions de prise de vue. Presque invisibles à grande ouverture (F:2,8), les taches apparaissent de plus en plus clairement en diaphragmant. Les macrophotographes sont donc très souvent atteints par ce véritable fléau. Une fois le problème identifié sur les images, la seule solution consiste à les retoucher une à une. Certains logiciels automatisent le procédé à partir d’une image cartographiant les poussières. À défaut d’être élégant, le principe est parfois très efficace, mais oblige à une certaine rigueur (il ne faut pas oublier de réaliser une photographie témoin à blanc). Pour pallier le problème, les constructeurs ont adopté différentes stratégies visant à protéger le capteur des intrusions de particules. L’un des tout premiers fut Sigma qui, sur son reflex SD 9, plaça un filtre de protection hermétique entre l’objectif et la chambre noire. Efficace contre les poussières externes, le filtre n’apporte aucune solution contre les particules grasses. Amovible, il permet un nettoyage manuel en cas de nécessité, une opération qui doit s’effectuer en environnement propre pour éviter toute intrusion de poussières lorsqu’on le remet en place. Ce filtre supplémentaire n’affranchit pas le photographe d’un petit coup de chiffon au moment de la mise en place de l’objectif. Les autres constructeurs, Olympus notamment, ont préféré protéger le capteur au plus près avec un système de vibration qui chasse les poussières à l’allumage ou à l’extinction de l’appareil. Depuis, les différents acteurs du marché, à l’exception de Nikon, ont développé des mécanismes similaires pour contrecarrer les assauts permanents des particules. Les problèmes des particules grasses provenant des différents mécanismes internes ne sont pas concernés par ces systèmes antipoussières. Les nettoyages manuels à l’aide de brosses humides ont donc encore de beaux jours devant eux.

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Julie d'Ascain