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Xerox dans la tourmente

En attendant la publication, le 24 octobre, des résultats du troisième trimestre, les analystes envisagent la vente de morceaux de l’empire. Une solution pour réduire l’endettement global, qui atteint plus de 14 milliards de dollars.

Tout va de mal en pis pour Xerox. En attendant la publication des résultats du troisième trimestre, prévue pour le 24 octobre, les analystes de l’agence de notation du crédit Moody’s s’affairent de nouveau autour des comptes de la compagnie… pour voir s’ils doivent réduire sa note, une seconde fois. Et, par là même, rendre plus difficiles et plus chères les conditions d’emprunt du groupe.En ligne de mire : le manque de cash disponible : ” Les interrogations sur la liquidité du groupe se font de plus en plus pressantes “, écrit Jonathan Rosenzweig, analyste de la société de Bourse Salomon Smith Barney, dans son étude sur Xerox.
Cependant, il ne croit pas vraiment que l’entreprise doive” bientôt se réfugier sous la protection du chapitre 11 [celui-ci protège les entreprises en banqueroute, NDLR] “.Mais le manque de liquidités invite les analystes à demander avec insistance la vente de morceaux de l’empire pour réduire l’endettement global de plus de 14 milliards de dollars.

L’emblématique Palo Alto pourrait être vendu

Nulle branche n’est intouchable. Ben Reitzer, l’analyste de Paine Webber évoque la possible cession des imprimantes et photocopieurs. Xerox n’aurait plus alors qu’à se réinventer en marchand de ” solutions “, se concentrant sur le design et la maintenance de systèmes.Jonathan Rosenzweig évoque, lui, le Palo Alto Research Center (Parc), d’où sont sortis l’idée de la puce et celle d’Ethernet. L’impact symbolique de cette vente serait terrible. Mais “la société rentabilise trop lentement ses découvertes “, constate l’expert de Salomon Smith Barney. Et la cession pourrait rapporter 1 milliard de dollars.
Si l’on croit le quotidien New York Times, la direction de Xerox aurait d’ailleurs déjà contacté certains capital-risqueurs californiens, tel Accel Partners.Les analystes ont aussi pensé au possible abandon de l’activité de financement. Et ils ont enfin imaginé la vente des parts de l’américain dans le joint-venture asiatique FujiXerox.Allégée d’une partie de ses dettes, la société disposerait alors de quelques mois pour se retourner. Mais la tâche sera rude. Il faudra bien attendre “le milieu de l’année 2001 pour voir se concrétiser les résultats substanciels d’un nouveau plan de redressement “, avertit Jonathan Rosenzweig.Car la cote de Xerox auprès de ses clients est au plus bas. La maison, autrefois reine de la photocopie, a vu arriver sur son marché des rivaux de plus en plus sérieux. Hewlett-Packard lui a taillé des croupières du côté des imprimantes bon marché destinées aux petites et moyennes entreprises. Tandis qu’IBM, Canon, Ricoh, et de nouveau Hewlett-Packard, s’attaquaient au créneau haut de gamme des photocopieurs.
Lempire Xerox est assiégé.

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Caroline Talbot, à New-York