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Windows se fait une petite place sur Mac

Utiliser facilement XP, voire Vista, est possible sur un ordinateur Apple à processeur Intel depuis six mois. Un premier bilan montre un impact faible, sauf pour certains professionnels.

Depuis six mois, on peut
utiliser Windows XP sur son Mac Intel, avec un confort inégalé. Cette ouverture pose la question de l’impact réel de cette possibilité, tant auprès des personnes que des
entreprises. Les adeptes du genre se montrent enchantés ; il est en revanche difficile de les dénombrer.

Des particuliers convertis… sans Windows

Dans son discours d’ouverture de la conférence développeurs d’août dernier, Steve Jobs, a indiqué que les 157 Apple Store à travers le monde avaient accueilli 17 millions de visiteurs au cours du deuxième
trimestre 2006. Selon lui, parmi tous ces visiteurs, la moitié de ceux qui ont acheté un Mac venaient du monde du PC, Windows et Linux confondus. A la Fnac de Tours, un conseiller nous indiqué que ‘ les gens qui achètent un
Mac pour installer Windows viennent du monde du PC ‘.
Soit, mais tous les ‘ switchers ‘ souhaitent-ils utiliser Windows sur leur Mac, même à temps partiel ? Et dans quelle mesure la perspective d’évoluer dans les deux environnement
a-t-elle influencé ce changement ? Chez CLG, à Marseille, on indique ‘ qu’une machine sur trois, est destinée à recevoir Boot Camp en vue d’un switch ‘. Et de citer l’exemple
d’un acheteur qui voulait utiliser Windows et qui a choisi un Mac ‘ parce que c’est beau ‘. D’autres revendeurs, dans la région de Tours, nous ont confirmé que les perspectives
offertes par les nouveaux Mac à base de processeurs Intel étaient génératrices de nouveaux clients, principalement venus du monde du PC.Pour autant, impossible de juger de l’étendue du phénomène. Elie Abitbol, directeur de l’Apple Center MCS à Nice, fait remarqué que s’il perçoit une progression de ses ventes de Mac, le phénomène n’est pas
nouveau et le lien avec Boot Camp, pas évident : ‘ Les utilisateurs de PC viennent nous acheter des Mac depuis quelques années déjà. ‘ Et d’ajouter : ‘ Ils sont
surtout attirés par l’absence de virus. ‘
En plus de la sécurité, la simplicité d’utilisation et la richesse de Mac OS X peuvent aussi constituer un facteur d’achat.Les motivations des utilisateurs de PC passés au Mac grâce à Boot Camp ou à Parallels Desktop sont variées. Pour l’un, il s’agit de faire fonctionner ‘ un logiciel professionnel qui ne sera jamais
porté sur Mac ‘,
pour l’autre, il est question de ‘ faire des choses que je ne peux pas faire sur Mac, comme utiliser un périphérique incompatible, ou jouer à certains jeux qui n’existent
pas sur Mac ‘.
Mais on trouve aussi des utilisateurs de PC pour qui Boot Camp n’était qu’une présence rassurante au moment de sauter le pas.Ainsi, Patrick Leroy, un informaticien bordelais habitué au PC depuis 1983, a acheté un Mac au printemps dernier pour sa femme. Lui-même s’y est converti, appréciant de disposer à la fois d’un système d’exploitation
à l’interface graphique moderne et conviviale et de la puissance d’un Unix accessible en ligne de commande. Patrick Leroy a bien installé un second système ?” un Unix, pas Windows ?” en double démarrage mais y a
renoncé pour ne plus n’utiliser que Mac OS X.Auprès des professionnels, et jusqu’aux petites entreprises, l’ouverture à Windows semble avoir un double effet : attirer de nouveaux utilisateurs ; mais également retenir des aficionados qui risquaient
d’être contraints à migrer. Dans des proportions ici aussi relativement difficiles à quantifier. Chez CLG à Marseille, les utilisateurs ‘ pro ‘ de Windows sur Mac font principalement appel au système
d’exploitation de Microsoft pour leurs logiciels de comptabilité et de gestion. Chez Apply Informatique, en banlieue tourangelle, un conseiller a cité l’exemple d’une directrice d’école recourant à Boot Camp pour
utiliser, sur son iMac, son logiciel Windows de gestion administrative.Bernard Virevialle, un professionnel du domaine paramédical, est venu au Mac il y a quelques mois attiré notamment par le ‘ look des machines ‘. Il a installé Windows XP avec Boot Camp
pour s’assurer une migration en douceur. Aujourd’hui, il ‘ découvre le bijou qu’est Mac OS X ‘ et n’utilise plus guère Windows que pour mettre à jour son site Web réalisé
avec FrontPage, déplorant au passage l’incompatibilité de son hébergement avec iWeb. Dans le cabinet de chirurgie dentaire Odonto?”Gourgues de Bordeaux, où l’informatique fonctionne avec Mac OS, Parallels fait tourner le logiciel
de modélisation en 3D Simplant, disponible uniquement sous Windows. Et le Docteur Chanseau, associé du cabinet, d’expliquer que les nouveaux Mac ‘ nous ont permis d’accéder à ce logiciel ‘
parce qu’il n’était ‘ pas envisageable de faire passer notre informatique sous Windows… ‘.

Des entreprises trop frileuses

Dans les moyennes et grandes entreprises, l’ouverture à Windows semble avoir un impact marginal. Ainsi, Econocom, qui gère à Vendôme la maintenance de parcs de Mac en entreprise, n’a pas encore eu à assurer de support pour
des Mac équipés de Windows. Chez Apply Informatique, dans la banlieue de Tours, on ne relève que, marginalement, un client du monde du bâtiment qui soit intéressé par l’opération. Même constat chez Archipel avec un client qui dispose
d’un PC en suivi de production et envisage de le remplacer par l’un des nouveaux Mac.Pierre?”Gilles Caumon, PDG du groupe PMS, un éditeur spécialisé dans les applications notariales, apporte un élément d’explication à cette frilosité à travers le cas particulier de l’application de télétransmission
des actes notariés qu’il a développée. Cette application a été testée avec Boot Camp ; mais la question n’est pas de savoir si elle fonctionne ou pas : ‘ Nous avons développé une application pour PC
avec Windows. Nous ne pouvons pas nous engager à la supporter sur un Mac doté de Windows avec Boot Camp alors même qu’Apple n’offre aucun support pour Boot Camp. En cas de problème, nous aurions toutes les peines du
monde. ‘
En clair, le risque est jugé aujourd’hui trop élevé au regard de la faiblesse des bénéfices escomptés.Dans un autre registre, Thierry Méchain, qui a installé Simplant avec Parallels Desktop pour le cabinet Odonto-Gourgues de Bordeaux, se souvient de l’air dubitatif du représentant de l’éditeur de ce logiciel en
France : ‘ Il a débuté sa démonstration sur son PC. […] Avant de consentir à employer le MacBook qu’allaient utiliser les chirurgiens et tout a fonctionné de manière impressionnante et
rapide. ‘
Dans ce contexte de défiance, le marché remporté par l’Apple Center MCS de Nice fait quant même figure d’exception : ‘ Nous allons livrer des centaines de MacBook pour les
étudiants de l’Université de Nice. Ils seront équipés de Mac OS X, de Windows XP et de Linux. Ce marché ne nous aurait jamais été ouvert avant le passage des Mac aux processeurs Intel et l’ouverture à Windows qui en a
suivi. ‘
S’il est vraisemblablement trop tôt pour juger de l’impact de cette nouvelle ouverture au monde du PC, tous les espoirs ne sont pas perdus.

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Valéry Marchive