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Wanadoo dope son chiffre d’affaires avec des acquisitions

Wanadoo affiche un chiffre d’affaires de 688,7 millions d’euros pour le premier semestre 2001. Pourtant, hors acquisitions, ce montant est inférieur à celui du second semestre 2000. La filiale de France Télécom est-elle capable de créer de la valeur en interne ?

Pour la première fois, Wanadoo intègre dans son chiffre d’affaires les résultats de Freeserve, d’Indice Multimedia et de FIT Productions. Grâce à cela, la filiale Internet de France Télécom présente pour le premier semestre des résultats séduisants, qui témoignent d’une très forte progression dans l’activité Internet grand public par rapport au premier semestre 2000 : accès (+108 %), portails (+109 %) et commerce en ligne (+63 %).En y regardant de plus près, on s’aperçoit néanmoins que les acquisitions de Wanadoo représentent une large part de cette croissance. A périmètre constant, pour la première fois, la seule véritable progression de Wanadoo par rapport au second semestre 2000 concerne l’accès à Internet. Inquiétant. Dans ce secteur, hors acquisitions, ses revenus se portent à 218 millions d’euros sur le premier semestre contre 171,2 millions d’euros.Au contraire, son activité portails a largement souffert. Si les revenus portails de Wanadoo sont stables par rapport au second semestre 2000 ?” près de 50 millions d’euros ?”, c’est grâce à l’apport des revenus de Freeserve et de FIT Productions. En dehors, Wanadoo enregistre une baisse de son chiffre d’affaires de plus de 20 millions d’euros, notamment à cause la crise publicitaire que connaît le marché depuis le début de l’année.La partie commerce électronique reste quant à elle plutôt stable, à 12,9 millions d’euros. C’est ainsi le seul secteur qui ne se développe pas par rapport au second semestre 2000, puisque c’est aussi le seul domaine dans lequel Wanadoo n’a pas réalisé d’acquisition.

Stratégie de fuite en avant ?

En ce qui concerne son activité professionnelle, Wanadoo connaît une assez forte baisse de son chiffre d’affaires, toujours en comparaison avec le second semestre 2000. De 421,5 millions d’euros, son chiffre d’affaires dans le domaine tombe à 379,4 millions d’euros, et ce, malgré l’apport de 11,8 millions d’euros d’Indice Multimedia sur l’activité annuaires. Cependant, ce fléchissement peut s’expliquer par le caractère saisonnier des revenus provenant des annuaires. Un domaine où France Télécom ne peut effectivement pas compter sur une croissance interne pour améliorer son chiffre d’affaires, tant il est déjà prédominant en France.Au total, à périmètre constant et ses deux pôles réunis, le chiffre d’affaires de Wanadoo baisse à 631 millions d’euros contre 655 millions au second semestre 2000.Les résultats du second semestre de Wanadoo montreront peut être les capacités de la filiale de France Télécom à générer de la croissance interne, puisque son directeur général, Nicolas Dufourq, déclarait en début d’année vouloir se focaliser sur la consolidation de ses activités, tout en déclarant ne pas prévoir de grosses acquisitions sur l’année.A moins que Wanadoo ne soit obligé, pour respecter la stratégie annoncée à son introduction, de réaliser de nouvelles acquisitions (en Allemagne ?) et atteindre les 10 millions de clients actifs en 2003. Quitte à augmenter ses pertes et adopter une stratégie de fuite en avant.Ces chiffres ont néanmoins été bien accueillis par les marchés puisque le cours en Bourse de Wanadoo gagnait 1,4 % en fin de journée. Il faut dire qu’il avait perdu plus de 33 % depuis le début de lannée.

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Frantz Grenier