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Vus à la télé, mais pas par les financiers français

Les inventeurs d’un procédé de compression d’images, réperés par les médias, peinent pourtant à trouver des investisseurs.

Problème classique et douloureusement banal. Les trois fondateurs de la start up bordelaise 3D Production Multimédia, Xavier Delas, informaticien de 40 ans, Eric Dubois, ancien professionnel de l’import de 41 ans,et Loïc Cruché, développeur de 29 ans, doivent y faire face. Tous trois ont inventé un procédé d’une ampleur exceptionnelle : un algorithme qui sait passer par les petits tuyaux de l’Internet des images vidéo fluides (25 par seconde), en plein écran et synchronisées par rapport au son. Presque aussi important que le cinéma des frères Lumière ! Résultat : cinq reportages télé, quinze en radio et trente en presse en moins d’une semaine !

“Cela représente à la fois beaucoup de sueur, de technique et de chance”, explique Eric Dubois. La chance, c’est d’avoir découvert presque par hasard l’algorithme magique de décompression et de synchronisation sur codec (codeur-décodeur) permettant de s’affranchir de la lenteur du réseau Internet. Autrement dit, on obtient le flux vidéo avec une faible bande passante.
Mais le bonheur du découvreur ne va pas de pair avec celui de l’homme d’affaires. “Nous n’avons même pas les moyens de déposer le brevet. Et tous les développements n’en sont qu’aux trois quarts du chemin. Jusqu’ici, nous avons tout autofinancé sur nos fonds personnels. Et notre société 3D Production Multimédia vient tout juste de démarrer. Mais, du côté des institutions françaises, rien ne bouge”, regrette, amer, Eric Dubois. “L’Anvar (Agence nationale pour la valorisation de la recherche accepte de nous avancer 20 MF… à condition d’en avoir déjà autant ! Ce n’est pas notre cas. Comment faire ?”

De plus, Bordeaux devient un centre très important pour des patrons américains des plus grands groupes électroniques, logiciels ou Internet. “Nous préférerions rester à Bordeaux. Mais nous n’attendrons pas cent ans”, reprend Eric Dubois, qui a dû fermer son site Web, car les hackers ont essayé de piller les machines de l’entreprise. “Nous avons dispersé nos machines et détruit notre documentation. Tout est dans nos têtes !”

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Erick Haehnsen