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Vivalaville : vent d’Est, vent d’Ouest

Le réseau de city guides développé par Le Télégramme de Brest, Le Républicain lorrain et L’Alsace ferme six sites sur les quinze existants. Dans la foulée, Vivalaville supprime quarante emplois et annonce le départ de son équipe dirigeante.

Un an après des débuts fulgurants ?” en termes de concurrence et d’investissements consentis s’entend ?”, les réseaux de city guides traversent une zone de turbulence qui pourrait causer la perte de plusieurs d’entre eux.Cas le plus le symptomatique de ces lendemains de fête aux allures de gueule de bois : lancée en avril 2000 par trois quotidiens régionaux (Le Télégramme de Brest, Le Républicain lorrain et L’Alsace). Le conseil d’administration de Vivalaville vient en effet de décider d’un sévère plan de restructuration.Quarante employés ?” sur les soixante-dix que compte l’entité ?” font actuellement l’objet d’une procédure de licenciement. ” Ces suppressions de postes concernent l’ensemble de la structure, et plus précisément les salariés qui travaillaient pour le compte des six sites qui sont arrêtés “, explique Laurent Malard, directeur financier et directeur général intérimaire de Vivalaville.Cette crise n’a pas épargné trois des quatre dirigeants de Vivaville qui sont ou s’apprêtent à partir. Principal victime : Francis Jaluzot, directeur général de la société qui quittera prochainement ses fonctions.

Six sites, six mois… six fermetures

Exit donc les sites VivaParis, VivaLyon, VivaLille, VivaMarseille, VivaMontpellier et VivaBordeaux, dont certains n’ont pourtant ouvert qu’au mois de janvier 2001. Vivalaville concentre désormais ses activités sur deux aires géographiques, l’Est (six sites) et l’Ouest (trois sites) de la France, qui correspondent également aux zones de diffusion du Télégramme de Brest, du Républicain lorrain et de de L’Alsace.Vivalaville n’ambitionne donc plus de couvrir un maximum de villes de l’Hexagone, contrairement à ce qui avait pu être annoncé par les anciens dirigeants en avril 2000.

80 % du chiffre d’affaires à l’Est et à l’Ouest

” Nous avons échoué à trouver de nouveaux partenaires dans le cadre du second tour de table, justifie Laurent Malard pour expliquer l’échec de Vivalaville ancienne mouture. Notre besoin de financement s’élevait à 30 millions de francs [4,57 millions d’euros] pour vingt-quatre mois. “En complément de cette somme, Vivalaville envisageait un chiffre d’affaires de 18 millions de francs (2,74 millions d’euros) sur vingt-quatre mois pour couvrir l’ensemble de ses dépenses.La société Internet n’aura cependant pas trop à souffrir de la disparition de six de ses quinze city guides. Ces derniers ne devaient générer que 20 % des 9 millions de francs de recettes (1,37 million d’euros) signés en 2001.Rétrospectivement, il est pourtant utile de s’interroger sur l’opportunité pour trois quotidiens régionaux d’étendre leur réseau de city guides au-delà de leur zone de diffusion traditionnelle.En avril 2000, Le Télégramme de Brest, Le Républicain lorrain et L’Alsace ont succombé au théorème qui veut que tout bon city guide doit justifier d’une implantation nationale. Le modèle économique basé à 65 % sur les recettes provenant de la vente despace et de packages commerciaux aux annonceurs locaux ?” contre 30 % pour la publicité nationale et 5 % pour la vente de contenu ?” laissaient pourtant supposer une forte implantation locale.

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Gérald Bouchez