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Visa déploie son système d’identification du cyber-acheteur

Le programme Verified by Visa empêche l’utilisation frauduleuse d’un numéro de carte bancaire sur Internet, et ce à l’insu de son propriétaire, en imposant la vérification de l’identité de l’internaute.

Dès juin prochain, les commerçants clients des Caisses d’Epargne pourront adhérer au programme Verified by Visa pour la sécurisation des paiements sur Internet. Un système qui devrait leur permettre de réduire considrablement la fraude.Il existe d’autres initiatives pour lutter contre la fraude en ligne, mais Verified by Visa protège à la fois le marchand et son client. Basé sur la technologie 3D Secure, ce système impose l’identification de l’internaute au moment de la transaction. Pour le commerçant, c’est l’assurance d’être payé, même en cas de contestation de la part du porteur de carte.Car, aujourd’hui, si un internaute s’aperçoit qu’un achat a été fait à son insu, avec son numéro de carte bancaire sur un site marchand, la loi impose à sa banque de le rembourser.En effet, ” 
contrairement à ce qui se passe dans le commerce traditionnel, c’est le cyber-marchand qui rembourse et non la banque du porteur 
“, explique Jacques Schuhmacher, responsable du commerce et des moyens de paiement électronique à la Caisse d’Epargne. Après contestation, la banque du porteur débite le compte du marchand qui est donc la victime finale de la fraude.

Protéger les marchands

” En 2001, cela [la fraude] a représenté selon le type de biens vendus de 1 à 5 % des paiements en ligne. Certains marchands ont mis en place des systèmes de vérification manuelle de l’identité de l’internaute pour éviter les risques de fraudes, mais cela augmente considérablement les frais de gestion “, ajoute-t-il.” Verified by Visa réduit le nombre d’interventions humaines grâce à la création automatique d’historiques informatiques des transactions “, affirme Emmanuel de Cazotte, directeur général de Visa France.Les consommateurs y trouvent également leur intérêt. En réduisant le risque de fraude à la source, l’internaute s’épargne des démarches fastidieuses et de longs délais de remboursement.Pour chaque achat, une vérification est lancée. Si ce n’est pas le porteur de carte qui est train de réaliser la transaction, cette dernière a ainsi très peu de chance d’aboutir (voir encadré ci-dessous).

La France en retard

Pour l’instant, les internautes français ne pourront pas profiter du système. Il faut attendre que le Gie Cartes Bancaires donne son accord.L’accord avec les Caisses d’Epargne ne s’applique donc qu’aux achats venant du reste de l’Europe. Et, bien entendu, cela ne sera valable que pour les sites marchands qui souscriront au programme.La démarche de Visa repose sur l’implication des marchands qui devront peu à peu faire des émules parmi leurs clients. ” Nous voulons que le commerce en ligne fonctionne comme le commerce traditionnel, et, à terme, rendre le paiement en ligne non répudiable “, résume Emmanuel de Cazotte.En revanche, la mise en place est elle à la charge des banques. ” Ce sera à la banque émettrice de la carte de mettre en place des solutions d’identification des porteurs “, précise Jacques Schuhmacher.Le service e-Carte Bleue récemment lancé par le GIE Carte Bleue-Visa devrait être compatible avec 3D Secure dès l’automne.Tous ces services ne seront pas gratuits. ” Les commerçants les paient sous la forme d’une commission plus élevée sur leur transactions “, détaille Emmanuel de Cazotte.” Pour les clients, cela pourrait faire l’objet d’un package bancaire, séparé ou inclus dans le coût de leur carte bancaire “, estime Jacques Schuhmacher.Si, pour les cyber-marchands, le bénéfice est immédiat, il faudra attendre que Verified by Visa soit déployé sur de nombreux sites marchands pour que les internautes en profitent vraiment.

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Karine Solovieff