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Vincent Taupin (Fimatex) : ” Boursorama plus sexy que Fimatex “

Fimatex va s’appuyer sur la marque Boursorama, rachetée il y a trois mois, pour développer ses activités de courtage en ligne. Le président du courtier en ligne, Vincent Taupin, évoque les pistes possibles de synergie avec le premier site dinformations boursières français.


Le Nouvel Hebdo : Fin mars, Fimatex rachetait Finance Net, société éditrice de Boursorama. Celle-ci ne risque-t-elle pas de perdre son indépendance éditoriale dans l’opération ?
Vincent Taupin : Soyons clairs ! Fimatex n’a pas dépensé 44 millions d’euros pour détruire un site qui gagne. Nous ne sommes pas masochistes ! Nous ne toucherons pas à l’indépendance éditoriale du site. La marque Fimatex disparaîtra-t-elle ? Le choix n’est pas encore défini. Nous étudions la valeur de nos deux marques. Nous évaluons ce que pèse notre nom auprès de nos clients, mais aussi auprès des non-clients. C’est vrai, ” Fimatex ” ce n’est pas très sexy et, surtout, le nom reflète mal notre métier de courtier en ligne. Et puis, avec 7 % de notoriété spontanée, la marque Boursorama passe mieux que la marque Fimatex, qui a une notoriété de 1,6 %. Quand la fusion sera-t-elle achevée ? Du point de vue financier, elle sera terminée fin juin. Ce qui signifie que la restructuration de notre capital aura été menée à bien. Au terme de l’opération, la Société générale possédera 65 % de Fimatex (76 % actuellement), les propriétaires de Finance Net 12 % et le reste sera constitué du flottant en Bourse. Mais la fusion financière n’est pas tout : actuellement, 27 groupes de travail planchent sur l’harmonisation des deux entités. Avec pour objectif de relancer un site fin septembre et une nouvelle politique de facturation. Fin décembre, toutes les synergies devraient être réalisées. Au total, nous prévoyons de réaliser 17 millions d’euros de synergies de coûts et 26 millions d’euros net de synergie de revenus. Le rachat de Boursorama est intervenu à un moment où Fimatex semblait encore en mesure de racheter le courtier en ligne allemand Consors, finalement cédé à Cortal. Aviez-vous les moyens d’avaler les deux proies ? Non. Cela dit, nous savions à peu près clairement que nous étions hors course dès le mois de février. En parfait accord avec notre actionnaire majoritaire (la Société générale), nous avions fixé un prix prenant en compte les synergies réalisables avec Consors. Mais nous n’étions manifestement pas dans la cible. Il nous a semblé cependant qu’aller au-delà ne serait pas créateur de valeur. Quelle somme étiez-vous disposé à payer pour Consors ? Cette donnée est confidentielle…Boursorama était-il un choix par dépit ? Non ! Nous sommes très contents d’avoir acquis Boursorama. Pas de cadavres dans les placards et que de bonnes surprises. Les compétences informatiques par exemple. Et puis, n’oubliez pas que 77 % des internautes cherchant une information boursière passent par notre site !Avez-vous déjà commencé à exploiter la gigantesque base de données de Boursorama ? Pas vraiment, non. Mais nous n’allons plus tarder à exploiter ce formidable potentiel ?” Boursorama revendique près de 900 000 membres aujourd’hui ! ?” notamment en développant la communication financière. Actuellement, 26 sociétés du CAC 40 diffusent de l’information (payante) sur notre site. Avec notre base de données, nous pouvons en plus leur proposer des actions d’e-mailing très ciblées, par exemple en direction des seuls membres de Boursorama qui possèdent des actions d’une société déterminée.Et en ce qui concerne la publicité, comment voyez-vous l’avenir ? Les commandes d’espaces publicitaires affluent : IBM, AGF, Mercedes, etc. Toutes ces entreprises sont attirées par l’énorme potentiel que leur offre le portail Boursorama/Fimatex : 1,4 million de visiteurs par mois et, surtout, 300 000 visiteurs uniques par jour. Par comparaison, Les Échos se vendent à environ 170 000 exemplaires par jour.Les visiteurs et les clients du site Boursorama ne rechignent-ils pas face aux volumes importants de publicité présents sur le site ? Les visiteurs de Boursorama/Fimatex regrettent qu’il y ait trop de publicité mais, en même temps, ils en comprennent la nécessité. Cela dit, les volumes de publicité dépendent aussi du statut de l’internaute par rapport à notre société. Les simples visiteurs (1,4 million d’internautes chaque mois) sont exposés aux volumes de publicité les plus élevés, tout en n’ayant accès qu’à une partie de l’information disponible sur le site. Les ” membres ” accèdent, eux, à davantage de fonctionnalités (forum, panier d’actions, etc.) mais ils sont exposés à moins de pub. Quant à nos ” clients ” [Fimatex comptait quelque 73 000 comptes en France à la fin du mois de mars, ndlr] du courtage en ligne, ils bénéficient de services nettement plus pointus (accès aux cours de Bourse en temps réel, fonctions graphiques plus développées, informations boursières plus vastes, etc.) et aussi d’un environnement nettement moins habité par la pub.

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Propos recueillis par Michel Gassée