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Viens, ma poule !

Les origines de l’homérique combat entre le software (industrie du logiciel) et le hardware (le matériel) se sont largement perdues. Certains estiment qu’elles remontent, pour grande…

Les origines de l’homérique combat entre le software (industrie du logiciel) et le hardware (le matériel) se sont largement perdues. Certains estiment qu’elles remontent, pour grande partie, à ce jour de 1982 où, n’écoutant que leur magnifique courage étatique, les socialistes français arrêtèrent les magnétoscospes à Poitiers. Ah ! Le petit couinement du VHS blessé à l’aube, dans son emballage, au beau milieu des marais poitevins… D’autres les font remonter encore plus loin, jusqu’à Abel soft et Caïn hard, voire même jusqu’à l’histoire de l’?”uf et de la poule (version or massif). On connaît bien ce raisonnement qui donne mal aux cheveux : qui, de la poule aux ?”ufs d’or ou des ?”ufs d’or, est arrivé le premier ? Sans la poule aux ?”ufs d’or, pas d’?”uf d’or.Mais, d’un autre point de vue, sans ?”uf d’or, pas de poule à cinquante carats et plus. Quelle guigne. Jouez uniquement la carte du hardware, c’est-à-dire de la poule, et vous risquez de vous retrouver sur la paille. Jouez uniquement la carte de l’?”uf software, sans songer à la poule, et vous tomberez aisément sur un os. Or, ce qu’on appelle communément le bizness n’est jamais que la manière toujours risquée, vaguement pascalienne, de trancher ce pari, cette indécidable affaire. Prenez par exemple l’actuel dilemme du copyright ?” ou comment protéger le software de la copie privée : tous ces petits cons de lycéens qui, au lieu de faire leurs devoirs, se prennent pour Vivendi Universal le soir dans leur chambrette, et gravent des CD pour les potes. Techniquement, on a trouvé la solution : en introduisant dans les programmes des puces antipiratage. Malheureusement, en introduisant ces puces policières, on limite les belles capacités de ces nouvelles poules hardware que sont le DVD ou le MP3, au risque de les tuer, waouh, dans l’?”uf ! Une aspirine, vite ! Ne reste plus alors, pour les businessmen, qu’à se rabattre sur la parabole de l’omelette. Vous savez, celle qui dit qu’on nen fait pas sans casser des… Okay, vous avez compris. Mais, euh, vous avez déjà mangé une omelette en or, vous ?* journaliste et essayiste

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Arnaud Viviant*