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VESA lance une certification pour mettre de l’ordre dans les écrans à rafraîchissement variable

Si la technologie variable refresh rate (ou VRR) est désormais bien répandue, la certification Adaptive Sync Display CTS du consortium VESA va permettre de choisir des écrans aux compétences validées par une autorité indépendante. Et mettre fin, on l’espère, à la guéguerre FreeSync/G-Sync d’AMD et Nvidia.

L’association technologique américaine VESA veut mettre de l’ordre dans les écrans compatibles avec le Variable Refresh Rate (taux de rafraîchissement variable) et publie aujourd’hui son programme de certification. L’entité qui regroupe de nombreux industriels – Microsoft, Samsung, LG, Lenovo, Intel, Apple, etc. – rend public ce jour son programme « Adaptive-Sync Display Compliance Test Specification » ainsi que les logos permettant de choisir les écrans qui ont passé avec succès une batterie de tests.

Le but : permettre au public d’acheter un écran ou un téléviseur qui gère parfaitement l’adaptive sync et sa fonction phare : le variable refresh rate (ou VRR).

Le VRR, qui doit être pris en compte à la fois par la source (carte graphique) et par l’écran, permet d’éviter des artéfacts visuels (saccades, déchirements d’image) quand les deux ne sont pas en phase. Une scène plus gourmande en calcul dans un jeu vidéo 3D fait souvent non seulement apparaître un ralentissement, mais aussi des décalages d’affichage dans l’image.

Le hic, c’est que pour l’heure, c’est la jungle des certifications. Ce manque de standard commun nuit au développement des technologies de synchronisation adaptative comme le VRR et limite donc leur diffusion. Or, les standards, c’est justement le dada de VESA. Un consortium à l’origine – entre autres – de la norme de connecteur DisplayPort ou du DisplayHDR.

De la transparence pour mettre AMD et Nvidia d’accord

L’Adaptive Sync Display CTS n’est pas une technologie, mais un circuit de validation et certification des produits qui a le bon goût d’être agnostique et transparente. Ce qui manque cruellement à l’heure actuelle : d’un côté on a droit aux FreeSync (ouvert) d’AMD et de l’autre on a le G-Sync de Nvidia (propriétaire), les deux protocoles s’entendant peu ou mal.

Et le plus ancien et le plus puissant des deux (G-Sync) est peu transparent – Nvidia parle de 300 tests, mais sans les dévoiler. La nouvelle norme de VESA détaille très précisément ses protocoles de test en les expliquant (moyenne de plusieurs mesures de gris à gris, protocole effectué à température ambiante, etc.) 

Pour le consommateur, les futurs logos apposés sur les boîtes sont aussi la garantie d’une certification par un tiers plutôt que d’une simple auto-certification, trop souvent la norme dans cette industrie.

Deux normes pour deux usages

Le VESA a accouché de deux niveaux de norme : « MediaSync » en entrée de gamme pour garantir une partition vidéo impeccable (plage de 48 Hz à 60 Hz) en corrigeant notamment les sauts de compression. Et d’une norme plus haut de gamme, destinée aux gamers : « AdaptiveSync ».

Plus exigeante en termes de latence, c’est évidemment celle-ci qui sera la plus prisée par les joueurs exigeants. Recouvrant toutes les exigences de MediaSync, son logo reflètera la fréquence maximale de rafraîchissement de la dalle – à partir de 144hz et au-dessus. Et quand on parle de fréquence maximale, c’est sans surcadençage (overclock) : seule la fréquence maximale native de la dalle peut être qualifiée. De quoi limiter les ardeurs marketing qui vendent souvent des écrans surcadencés, mais affichant parfois des parasites visuels.

Uniquement pour le Display Port

Une des limites de cette norme tient dans l’organisme de certification lui-même : VESA étant responsable du standard DisplayPort, c’est uniquement au travers de cette interface que les écrans sont certifiables et certifiés. Point donc de possibilité de garantir les mêmes performances via une prise HDMI, qui dépend d’un autre consortium.

Si cela est assez peu gênant pour les PC avec carte graphique dédiée, cela pourra ennuyer les détenteurs de cartes intégrées aux CPU ou aux détenteurs de PC portables limités à une sortie HDMI. Idem pour les téléviseurs. Mais de manière objective, le DisplayPort est très répandu dans le monde informatique et peu de consommateurs devraient se retrouver bloqués par le HDMI. Même les écrans TV gamer de type HP Omen X Emperium sont équipés de prises DP.

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Il reste désormais aux constructeurs à commencer à faire certifier leurs produits (ce qui a un coût) avant de les voir arriver dans les semaines et mois qui viennent. Il est important de noter que la norme Adaptive Sync Display CTS est disponible non seulement pour les écrans externes, mais aussi pour les écrans de PC portables. Les laptops gamers devraient donc, eux aussi, profiter de cette nouvelle validation technique.

Sources : communiqué VESA, via AnandTech et The Verge

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