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VeriSign rachète Network Solutions

Le spécialiste des échanges sécurisés renforce son positionnement sur Internet Mais la finalité de l’acquisition laisse les analystes perplexes

Une fois encore, un David rachète un Goliath. VeriSign (84,8 millions de dollars de chiffre d’affaires en 1999, 88,5 millions d’euros) veut acquérir Network Solutions (220,3 millions de dollars de chiffre d’affaires, 230 millions d’euros) pour la somme de 21 milliards de dollars (21,9 milliards d’euros). L’opération s’effectuera par échange d’actions. VeriSign, dont la capitalisation dépassait de peu 21 milliards de dollars, propose 2,15 actions contre une action Network Solutions. Auparavant, le 10 mars, VeriSign aura doublé le nombre de ses actions. Les actionnaires devront ensuite donner leur accord. Malgré un terrain commun, Internet, les deux entreprises ont des profils différents. Ainsi, Network Solutions a bâti son empire sur le monopole que lui avait octroyé le gouvernement américain pour l’enregistrement des noms de domaine de premier rang (. com, . net, . org). Cette exclusivité a pris fin en 1999, mais Network Solutions a pu se constituer un énorme fichier clients (8,1 millions d’enregistrements). VeriSign commercialise, quant à lui, des systèmes de sécurisation et de certification des transactions électroniques. Pour Stratton Sclavos, PDG de VeriSign, la fusion des deux entreprises est logique : “Il y a longtemps que nous travaillons ensemble. En combinant nos compétences, nous allons pouvoir fournir à nos clients des services complets de e-commerce.” Ce point de vue n’est pas partagé par les analystes, pour qui le montant de la transaction est beaucoup trop élevé par rapport à la réelle valeur ajoutée de Network Solutions. En une journée, le cours de l’action VeriSign a d’ailleurs baissé de près de 20 %.Situation intéressante : si l’action VeriSign n’évolue pas bientôt à la hausse, la transaction prévue n’aura pas lieu. En effet, le 8 mars, la capitalisation de VeriSign était inférieure à 20 milliards de dollars, et toujours orientée à la baisse. D’autre part, les deux entreprises vont devoir très vite préciser leur projet, peut-être un portail de commerce B-to-B.

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FLORENCE PUYBAREAU