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Une petite éclaircie dans un ciel gris

Serions-nous cernés par des bombes à retardement ?

Sur les murs d’Uunet, l’ex-filiale de WorldCom, on pouvait lire : “Dans la vie, on ne peut compter que sur trois choses : la mort, les impôts et les services Internet.” Rétrospectivement, une telle lucidité, ou impudence, fait frémir… à la vue du gigantesque trou de 7 milliards de dollars laissé dans la caisse de l’opérateur. On ne peut vraiment que se poser des questions sur le fantastique rachat du géant MCI, deuxième opérateur américain, par le nain WorldCom, dirigé, il y a peu encore, par Bernie Ebbers.À qui profite la chute de tels empires ? À ceux, bien sûr, qui ont maquillé pendant des mois les comptes – comme Scott Sullivan, l’ancien directeur financier de WorldCom, ou David Myers, son ex-contrôleur financier -, afin de mieux vendre leurs actions avant leur effondrement. Mais leurs bénéfices sur ces ventes, respectivement 10 et 2 millions de dollars, étaient facilement repérables… Même si les chiffres effrayent, l’entreprise maigrira et s’en remettra : les millions d’abonnés ne s’évanouiront pas du jour au lendemain. Ce constat rassure, en fait, tous ceux qui scrutent avec effroi l’endettement de bon nombre d’opérateurs. Serions-nous cernés par des bombes à retardement ? La crise de 1929 renaîtrait-elle ? Il suffit de voir, en France, la conjonction des élections prud’homales, des débats à l’Assemblée sur les baisses d’impôts, des modifications de statut des entreprises publiques et des 35 heures pour se rendre compte que la rentrée sociale sera sûrement explosive, animée par le jusqu’au-boutisme syndical.Tout n’est cependant pas négatif. Selon l’étude Ipsos France cadre actif, 01 Réseaux est le nouveau numéro deux de la presse informatique professionnelle, derrière 01 Informatique. Avec 291 000 lecteurs cadres sur 6 278 500 en France, notre mensuel devance des titres généralistes comme IFM ou LMI. Dans l’actuelle récession économique de notre secteur, il pourrait paraître malvenu de se réjouir. Mais, dans la mesure où notre objectif nétait pas de nous frotter aux concurrents généralistes, comment ne pas apprécier cette petite éclaircie dans un ciel économique bien gris ?

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Thierry Outrebon