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Une initiative globale pour relancer l’internet nomade

Faute d’entente entre opérateurs de téléphonie mobile, le développement du WAP a été pénalisé. Mais le web mobile n’est pas mort, assure la GSM Association, qui a réuni un groupe de travail dédié.

Au mois de juin 2001, la GSM Association (GSMA), représentant 425 opérateurs dans le monde, lance Mobile Services Initiative (M-Services). Objectif : définir des critères pour normaliser le développement des services internet qui seront déployés sur les nouvelles générations de réseaux mobiles, GPRS (Genral Packet Radio Service) puis UMTS (Universal Mobile Telecommunications System). La GSMA entend ainsi apporter une réponse au désintérêt pour le net mobile.À l’origine de la désaffection pour le WAP, le manque d’entente entre les opérateurs sur des technologies communes. D’où une absence de compatibilité entre les plateformes et une difficulté accrue pour les développeurs à créer des applications performantes. Ainsi, la première version du service WAP de consultation de comptes bancaires de la Société Générale n’était compatible qu’avec les mobiles du constructeur Nokia.

Une tentative pour pallier au manque dergonomie des interfaces

Du point de vue de l’utilisateur, la GSMA relève aussi le manque d’ergonomie des interfaces, qui rend la navigation fastidieuse. Ces conditions ont abouti à un fractionnement du marché des services internet sur mobile, dépendant des offres proposées par chaque opérateur. Une situation que M-Services entend modifier.Face à ce manque de coordination, l’association a formulé des critères qui visent à établir de nouvelles spécifications pour uniformiser les plateformes de développement et les services internet. Un acteur a relevé le défi, l’Américain Openwave, éditeur de solutions pour infrastructures de communication IP.Premier à présenter une offre logicielle conforme aux critères de M-Services, Openwave propose d’ores et déjà des licences gratuites de sa propre plateforme. L’éditeur s’engage en outre à publier les spécifications de sa solution à l’intention des développeurs. “M-Services doit permettre d’une part de créer une navigation plus attractive pour l’utilisateur et, d’autre part, de mettre à sa disposition des services de téléchargement sécurisé compatibles avec les téléphones des acteurs supportant l’initiative : sonneries, images et fonds d’écran, explique Boris Lacroix, directeur marketing produit d’Openwave. Il ne s’agit pas de remplacer le WAP, mais de l’adapter aux besoins actuels. “

Nouveaux modèles de tarification

Openwave propose une interface graphique, en couleur, reprenant l’ergonomie des navigateurs internet classiques, avec boutons et icônes. Ce navigateur intègre aussi un logiciel de téléchargement qui permettra dans un premier temps de télécharger des fichiers légers ?” fonds d’écran, sonneries ?” puis, par la suite, des applications plus lourdes ?” jeux et programmes Java.Le téléchargement d’applications et de services s’inscrit dans une stratégie des opérateurs sur les modèles de tarification. L’utilisateur ne paiera plus selon son temps de consommation, à la durée, mais pour chaque service demandé. “L’alignement de ces facteurs clés, une interface plus conviviale, le paiement à l’utilisation d’un service, semblent être de bonnes voies pour développer le marché de l’Internet sur mobile. C’est du moins la conclusion à laquelle est parvenue la GSMA sur la base de la réussite de ce modèle, qui a fait preuve de son efficacité au Japon [avec le succès de l’I-mode, ndlr]”, conclut Boris Lacroix.En juillet prochain le premier téléphone doté d’une interface M-Services, élaboré par le constructeur allemand Siemens, sortira sur le marché. Il sera compatible avec la technologie GPRS. Les opérateurs français devraient proposer leurs premiers packs pour Noël 2001.

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Alaric Mestre de Laroque