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Un serveur à la maison, enfin !

Disposer de 1 To pour stocker ses données, c’est bien. Mais en réseau, c’est encore mieux. Pour centraliser toute sa vie sur un seul support.

Des dizaines de vidéos mais aussi 15 265 photos, 540 morceaux de musique (légale), 165 documents administratifs numérisés, le tout réparti entre 141 CD, 21 DVD sans oublier les disques internes de mon PC de bureau, de mon ultraportable et de mon netbook… Plus les centaines de photos stockées dans mon smartphone et une demi-douzaine de cartes mémoire. J’ai beau me forcer à centraliser régulièrement toutes ces données en un seul endroit, je n’y arrive pas. J’ai essayé pourtant, comme la fois où j’ai installé dans mon PC de bureau ce disque d’un téraoctet pour mener cette recentralisation à bien. Faute de temps, et de patience, ce fut un échec. Non, la solution est ailleurs, dans un disque dur réseau, tout simplement !J’y avais déjà pensé, bien sûr, mais les tarifs de ces appareils magiques étaient alors trop élevés pour mon budget. La situation a bien changé depuis que les fabricants de disques durs externes ont renforcé leur présence sur ce marché.

La promesse d’un accès unique

Comptez ainsi 200 euros environ pour ce Wireless Space 1 To de LaCie, par exemple. À ce prix, on me promet un accès facilité à mes données depuis n’importe quelle machine connectée au réseau local, la compatibilité DLNA/UPnP pour diffuser des contenus sur les périphériques compatibles, et en prime, l’appareil peut faire office de routeur Ethernet et Wi-Fi. Le top quoi, du moins sur le papier. Depuis le temps que je manipule des gadgets high-tech en tout genre, je me dis que l’installation de l’engin ne devrait pas prendre plus de dix minutes. Je déballe le disque et ses accessoires et je le connecte sans me poser de questions à ma Freebox V5 en Ethernet. J’allume mon ultraportable, ouvre le Poste de travail de Windows 7 (Ordinateur, plus exactement), et clique sur Connecter un lecteur réseau pour faire apparaître le disque parmi mes autres périphériques de stockage. Rien ne se passe malgré les cinq tentatives. Je me résous donc à ouvrir le mode d’emploi et je découvre qu’il faut installer l’appareil via le disque fourni. Soit, mais comment faire lorsqu’on dispose d’un ultraportable dépourvu de lecteur optique ? Je pourrais aussi l’installer depuis mon PC de bureau, mais il est dans une autre pièce, relié à ma Freebox via un kit CPL. Et je crains que ce détail ne nuise à la procédure d’installation. Je n’ai plus qu’à remonter de la cave le lecteur HD-DVD externe de ma Xbox 360 – un collector –, qui peut aussi fonctionner comme lecteur externe pour PC. J’insère le disque, et salue au passage la clarté de l’énoncé de chaque étape et des conséquences qui découlent de mes choix. Un compliment qui ne s’applique guère à l’ultime étape, celle qui doit mettre en relation le PC avec le disque réseau. J’avais connecté le disque réseau à l’un des ports Ethernet de ma Freebox (logique) et non pas à celui de mon PC (illogique), contrairement à ce que tentait de m’expliquer (maladroitement) l’énoncé de cette fameuse ultime étape.

Compiler sa vie : essai réussi

La procédure d’installation terminée, je parcours rapidement les nombreuses fonctions du disque réseau via l’interface de gestion accessible dans le navigateur. Et dans la foulée, je monte le Nas (petit nom donné aux serveurs domestiques) sous Windows 7 parmi mes autres périphériques de stockage, pour y accéder plus facilement. Je découvre deux espaces distincts, MyShare et OpenShare, et m’aperçois rapidement qu’ils sont régis par des règles de sécurité bien différentes et non modifiables. Cas pratique : je télécharge une vidéo avec le client BitTorrent intégré au Wireless Space. Le fichier est stocké dans un dossier de l’espace MyShare, mais seul OpenShare peut être vu par les périphériques DLNA/UPnP. Il me faut donc obligatoirement déplacer le fichier d’un espace à l’autre avant de pouvoir en profiter sur ma télé. Bref, pas très pratique.Une fois les disques montés sur mon portable, je fais de même sur mon PC de bureau, centre névralgique de mes données. Je transfère quelques dossiers sur le Nas et les débits sont très satisfaisants bien qu’ils soient bridés par l’interface Ethernet 10/100 de ma Freebox (et non Gigabit comme mon PC et le disque réseau de LaCie). Environ 1 h 15 min pour transférer 70 Go de photos, c’est convenable. Après avoir copié l’ensemble de mes données, j’ai naturellement envie de pouvoir y accéder aussi de l’extérieur. Il a suffi pour cela d’attribuer une IP locale fixe au Nas via son adresse Mac, et de rediriger les ports 20, 21 et 80 depuis la console de gestion en ligne de Free. Les deux premiers pour accéder au disque en FTP depuis l’extérieur, et le troisième pour avoir la main sur l’interface de gestion du Nas avec n’importe quel navigateur connecté à Internet. Tout fonctionne parfaitement, depuis mon PC au bureau, mon smartphone ou même mon iPad. Seul bémol, le débit montant de ma ligne ADSL, très faible, ralentit considérablement les transferts de données de chez moi vers l’extérieur. Vivement la fibre optique.À l’usage, je me rends compte aussi qu’il manque à ce Nas un accès aux données en HTTP, ce qui permettrait de les modifier à distance sans avoir à les copier d’abord en local. C’est aussi le cas des photos et des vidéos, que je n’ai pas pu visualiser à distance, en streaming. Il manque enfin à l’appareil un gestionnaire de comptes utilisateurs et surtout la possibilité de ne partager qu’un seul dossier avec un mot de passe et des droits d’accès spécifiques. Mais en dehors de ces détails, je n’ai aucune raison valable de me séparer de ce disque dur magique. Surtout depuis que j’y ai mis toute ma vie.

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Christofer Ciminelli