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Un manuel d’instructions ? Pour quoi faire ?

Fournir une notice d’emploi avec tout appareil vendu est obligatoire. Mais beaucoup de constructeurs ne fournissent qu’une documentation sur CD ou en téléchargement sur leur site Web. D’autres, enfin, n’hésitent pas à la supprimer tout
simplement.

Si vous suivez depuis quelques années l’évolution de la micro-informatique, une tendance ne vous a sans doute pas échappé : le peu de soin que les concepteurs de matériel apportent à la réalisation des notices d’instruction en
général.Or, faut-il le rappeler, la loi impose à tout fabricant de fournir un manuel d’utilisation détaillé ?” et en français ?” avec le matériel qu’il commercialise, qu’il s’agisse d’un percolateur, d’une perceuse
multifonction ou d’un baladeur MP3.Une loi que certains, semble-t-il, interprètent d’une façon très particulière. On m’objectera que, pour les appareils liés la micro-informatique et pour les logiciels, la présence d’un manuel imprimé s’impose moins que pour un robot
ménager multifonction.Forts de ce constat, des constructeurs, toujours en plus nombre, réduisent à une ou deux pages la documentation imprimée et fournissent le manuel complet sur le CD qui accompagne l’appareil. C’est mieux que rien, certes, mais ce manuel
virtuel ne remplace pas toujours la véritable documentation imprimée, disponible et consultable en permanence et en tout lieu.Jusque-là, rien à dire : l’utilisateur curieux ou exigeant pourra toujours imprimer la documentation livrée sur le CD. La loi est respectée. En revanche, certains constructeurs poussent la désinvolture jusqu’à vendre des appareils dotés
de fonctions dont la documentation ne dit mot, faute de place.Exemple : le baladeur MP3 ZicPlay MegaKey II, vendu dans de nombreux magasins spécialisés. Assez complet, cet appareil est fourni avec, en guise de documentation, un simple dépliant comportant une unique page d’instruction, imprimée en
plusieurs langues, avec une orthographe et dans un style plus que fantaisistes.Plusieurs fonctions incorporées au lecteur ont disparu de cette ‘ documentation ‘, comme la possibilité de créer plusieurs dossiers pour y classer les titres musicaux. Pour un lecteur équipé de 1 Go de
mémoire, donc capable d’héberger plus de 200 titres de chansons, c’est pourtant la moindre des choses !Ayant constaté que l’appareil était fourni avec un CD, j’ai cherché, sur ce dernier, la documentation complète. Perdu ! Je n’y ai trouvé qu’un fichier PDF : la copie du dépliant précité !Le phénomène touche également le monde du logiciel et concerne aussi bien les jeux (aucun manuel n’est fourni pour le best-seller Half Life 2) que les programmes professionnels. Là, la documentation, quand elle
existe, est généralement disponible sur CD, ou bine c’est sur le site Web de l’éditeur que vous devez la télécharger.Pourquoi la documentation sur papier est-elle devenue le parent pauvre du matériel informatique ? Les manuels coûtent cher, plaident les constructeurs. N’est-ce pas un argument de mauvaise foi ? Comparé au coût d’élaboration
d’un matériel, pour lequel il faut ajouter le choix des spécifications, le dessin du boîtier, la construction et l’intégration des composants, les étapes de mise au point et la rédaction du firmware (le logiciel interne qui pilote les fonctions de
l’appareil), le prix d’un manuel de quelques pages, rédigé de façon vaguement compréhensible, peut être considéré comme quantité négligeable…* Rédacteur en chef adjoint de l’Ordinateur IndividuelProchaine chronique vendredi 18 février

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Etienne Oehmichen*