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Un consortium pour remettre le peer-to-peer dans le droit chemin

Réunis au sein du CRF (Content Reference Forum), Microsoft, Macrovision, et Universal Music planchent sur un nouveau format pour transformer les réseaux de peer-to-peer en un véritable outil commercial.

Comment transformer les KaZaA, eMule et autres Morpheus, en autant de plates-formes d’échange de fichiers économiquement rentables pour les producteurs de contenus, tout en restant populaire dans le c?”ur des internautes ?Pour relever le défi, Microsoft, Macrovision, Universal Music Group, NTT, Verisign ont décidé d’unir leurs forces au sein du Content Reference Forum (CRF). Ce consortium, formé au printemps dernier, s’est donné pour objectif de
développer une solution technique capable d’allier tout à la fois, une certaine interopérabilité (au niveau de l’échange des fichiers), une protection des contenus diffusés, et par-dessus tout leur commercialisation sur les réseaux peer-to-peer.Un premier volet de spécifications a été rendu public la semaine dernière. Dans le cadre d’une classique recherche de musique sur KaZaA, le nouveau format remplacerait les chansons et les films par des liens mettant en contact
l’internaute avec l’ordinateur où se trouve l’?”uvre désirée.Ce dispositif permettrait en fait de protéger efficacement les contenus contre le piratage, d’adapter automatiquement le format du fichier au matériel ou au logiciel de lecture finale, et d’intégrer au passage un système de gestion des
droits numériques et de paiement en ligne.Sur le papier, pour les éditeurs et les distributeurs (comme Universal), l’intérêt est double. Les maisons de disques pourraient, d’une part, tirer un profit économique massif de la musique en ligne et, d’autre part, oublier une bonne
fois pour toutes les questions de logistique (comme la gestion d’une plate-forme technique de téléchargement). La diffusion, voire la commercialisation, de la musique étant assurées par les internautes eux-mêmes.Reste une inconnue de taille. Comment persuader les internautes d’abandonner un système gratuit, qui repose largement sur l’échange illégal de fichiers protégés par les droits d’auteur, pour une solution payante ? Réponse à la
mi-2004, date de sortie et d’évaluation annoncée pour ce nouveau format.

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Philippe Crouzillacq