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UltraViolet : des DRM censés faciliter la consommation de films

Une armée d’entreprises technologiques et de contenus lève le voile sur UltraViolet. Avec ce label, il deviendrait plus simple d’accéder sur différents supports aux contenus multimédias que l’on a achetés.

Non, les DRM (1) ne sont pas morts ! Et, à en croire les industries de la culture et les entreprises technologiques, ils vont même vous rendre la vie plus facile. Voilà en tout cas l’idée derrière UltraViolet, une marque qui nous sera peut-être demain très familière, affichée sur nos lecteurs de DVD, Blu-ray, smartphones, etc.

UltraViolet, c’est un nouveau label soutenu par 58 entreprises, venues à la fois de l’univers des technologies (Microsoft, Intel, Nokia, Sony et bien d’autres) de la distribution (Netflix, Best Buy) et du monde des contenus (Warner Bros, Sony Pictures, NBC, Universal…). Il est présenté comme un système de protection de contenus qui permettra néanmoins au consommateur d’accéder aux films et aux émissions de TV qu’il a achetés sur toutes les plates-formes (téléphone, logiciel PC, console de jeux…) affichant son logo. Voici quelques questions-réponses pour tenter d’y voir plus clair sur cette initiative aux contours encore flous.

Comment fonctionnera UltraViolet ?

Lorsque vous achèterez votre premier contenu frappé du logo UltraViolet, vous serez invité à créer gratuitement un compte sur Internet pour obtenir un « casier à droits numériques » dans lequel seront consignés tous vos achats. Ensuite, pour lire votre contenu sur un matériel compatible, il vous faudra juste vous connecter avec votre identifiant UltraViolet.

« Pour les téléchargements, les émissions de TV et films UltraViolet seront proposés par de multiples magasins en ligne et services. Peu importe où vous les achèterez, ils pourront être joués sur tous les appareils UltraViolet », précise le site officiel. « Concernant les DVD et disques Blu-ray, UltraViolet a été conçu pour laisser les consommateurs démarrer par un achat de média physique, puis débloquer l’expérience UltraViolet [soit la possibilité de regarder le film sur n’importe quel appareil, NDLR], en ajoutant le titre à leur compte UltraViolet. » 

En clair, vous pourrez disposer de multiples copies d’un même film (UltraViolet proposera également une option de compte familial partagé) verrouillées par DRM et lire également vos contenus en streaming depuis des services Web compatibles. Votre identifiant et votre mot de passe vous permettront de vous connecter à votre bibliothèque de contenus sur n’importe quel appareil.

Quels matériels seront compatibles ?

Le consortium comprend de grands noms de l’électronique grand public, tels que Panasonic, Philips, Sony ou Toshiba. On peut donc compter sur ces marques pour proposer, à terme, des télévisions ou des lecteurs de médias compatibles. Mais, dans un premier temps, UltraViolet ne sera disponible que sous la forme d’un logiciel. Un lecteur de médias UltraViolet fera donc d’abord son apparition sur les consoles de jeux, les ordinateurs et les smartphones.

Faudra-t-il forcément être connecté à Internet ?

Ce n’est pas clair dans la description de la technologie, mais il semblerait bien que oui, tout au moins lors de l’activation d’un nouveau contenu. On l’a vu avec la technologie de DRM employée par Ubisoft dans ses derniers jeux vidéo : cette nécessité de se connecter peut se révéler très contraignante.

Cela dit, UltraViolet pourrait plutôt s’inspirer de techniques de DRM plus souples, comme celle employée par Spotify sur son application mobile, qui, une fois les morceaux de musique téléchargés sur le téléphone, ne nécessite plus de connexion à Internet durant un mois.

Quels acteurs ne participent pas à cette initiative ?

Un grand nom de la high-tech ne figure pas dans la liste des membres développant UltraViolet : Apple. C’est, à vrai dire, logique : ce DRM va à l’encontre de la stratégie de la firme de Steve Jobs, qui propose déjà un écosystème numérique complet comprenant les appareils (ordinateurs, iPod, iPhone, iPad…) et le service de téléchargement de contenus qui va avec (iTunes Store).

Côté contenus, on remarque aussi la flagrante absence de Disney. La major travaille en effet à une technologie concurrente très proche, baptisée Keychest.

Quelle est la prochaine étape ?

Nous ne sommes pas près de voir débarquer le label UltraViolet. Le consortium devrait livrer les spécifications exactes de la technologie avant la fin de l’année, tout comme les modalités et le prix d’accès pour les entreprises qui souhaitent participer. Ensuite, les consommateurs pourraient créer gratuitement leur compte, avant même que les premiers contenus ne soient disponibles.

1. Digital rights management : « gestion des droits numériques ».

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Eric Le Bourlout