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Uber : vos trajets vont vous coûter un peu plus cher, mais c’est pour le bien de la planète

À partir du 1er janvier 2021, les usagers des VTC Uber paieront 0,03 centimes de plus par kilomètre. Objectif : permettre aux chauffeurs de changer leur véhicule polluant par une voiture hybride ou électrique.

Quand Uber fait sa révolution écologique, ce sont ses clients qui la financent. En effet, pour inciter ses chauffeurs à changer pour des véhicules propres, le « leader mondial de la mobilité » a mis en place un vaste plan d’électrification de sa flotte qui met à contribution les utilisateurs du service. La « révolution électrique », du nom de ce projet de grande envergure, prévoit la réduction du nombre de véhicules diesel et leur remplacement par des voitures dites propres. L’objectif est clair : 0 voitures diesel en 2024, 50% de véhicules électriques d’ici 2025 et 100% des déplacements réalisés dans des véhicules zéro émission à horizon 2040. 

La guerre au diesel

Pour parvenir à ses résultats, Uber a mis en place un « plan d’actions complet, rigoureux et détaillé » selon Laureline de Serieys, la responsable de la marque pour la France. Celui-ci engage, en effet, tous les acteurs de la chaîne, que ce soit les chauffeurs, les services publics, certains partenaires privés, mais aussi les utilisateurs du service. L’investissement d’Uber est, lui, proportionnel à celui des ses clients, nous y reviendrons.

La première étape de ce plan de transition écologique consiste à accélérer la sortie du diesel. En la matière, la contrainte reste la solution la plus radicale mais aussi la plus rapide à mettre en place. De fait, dès le 1er janvier 2021, les chauffeurs de véhicules diesel neufs ne pourront plus enregistrer leur voiture sur l’application. En 2022 cette interdiction s’étendra aux véhicules d’occasion. Enfin en 2024, il ne sera tout simplement plus possible de déclarer une voiture diesel pour un chauffeur Uber.  

0,03 euro de plus par kilomètre

Pour les inciter à passer à des véhicules propres, le service a mis en place un dispositif d’accompagnement financier assez étonnant. D’une part, l’entreprise rappelle à ses chauffeurs l’existence des aides publiques (5000 euros pour les professionnels à cumuler avec les 6 000 euros d’aide de la région). Deuxièmement, Uber mettra à contribution ses clients en augmentant le prix de leurs courses de 0,03 euros par kilomètre. Le montant de cette augmentation sera versé à 100% aux chauffeurs. En contrepartie, l’entreprise s’engage à verser une somme identique aux frais générés par cette augmentation à ses chauffeurs s’ils achètent un véhicule hybride ou électrique d’ici 2025. Exemple : pour un chauffeur ayant travaillé 42 heures par semaine, Uber estime que le surplus généré par la hausse du tarif devrait rapporter quelques 2250 euros au bout de trois ans. Dès lors l’entreprise s’engage à doubler ce montant pour aboutir à une aide totale de 4500 euros. La transition énergétique de la flotte Uber sera donc co-financée par l’entreprise mais aussi par ses clients.

Mais à quoi correspondent vraiment ces 0,03 euros du kilomètre ? Pour un trajet classique dans Paris (5 km en moyenne), Uber estime le surcoût à 0,15 euros par course. Quant à un trajet Paris -centre vers l’aéroport d’Orly, il sera facturé 0,50 euros de plus sur le papier. 

Les chauffeurs Uber pourront acheter leur Zoé moins cher

Le dernier volet du plan électrique d’Uber concerne les constructeurs et les infrastructures de recharge. Le groupe californien annonce avoir conclu un partenariat avec l’Alliance Nissan Renault permettant à ses chauffeurs de bénéficier de tarifs avantageux sur les Renault Zoé et autres Nissan Leaf (deux modèles qui ne sont pas particulièrement prisés des services de VTC). Le montant des économies envisagées n’a pas été communiqué. Quant à la recharge, Uber annonce avoir obtenu un accord avec EDF et sa filiale Izivia ainsi qu’avec l’entreprise Power Dot. Celui-ci permettrait aux chauffeurs d’Uber de bénéficier de tarifs avantageux à la « pompe ». Plutôt incitative sur le papier, cette dernière mesure se heurte à deux freins. D’une part le retrait progressif d’Izivia qui vient de fermer une bonne partie du réseau Corri-Door. Mais aussi l’absence de bornes Power Dot. En effet, ce dernier ne démarrera l’installation de ces quatre premières bornes qu’à partir de décembre. 

S’il est louable, le plan d’électrification d’Uber s’accompagne d’une bonne dose de communication et de marketing. En effet, une grande partie de la révolution électrique voulue par Uber repose non seulement sur les aides publiques mais aussi et surtout… sur les utilisateurs du service.

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Dimitri Charitsis