Passer au contenu

Trader.com mise sur les messageries

Le redressement financier opéré en 2001 permet au leader des journaux de petites annonces de revenir dans l’internet.

Si les messageries ont fait le succès du Minitel, pourquoi les petites annonces ne finiraient-elles pas par payer sur internet ? Trader.com, leader mondial des journaux de petites annonces (éditeur de La Centrale), peut désormais en faire la démonstration, après les errements coûteux de la folie dot.com.

Un canal, pas un marché

Trader.com, société d’édition canadienne transformée en valeur internet, avait en effet frisé le scandale financier, avec une introduction en Bourse au plus haut (introduction parrainée par Ernest-Antoine Sellière et la société CGIP) réalisée à la veille de l’e-krach du printemps 2000. L’année s’était terminée dans le rouge, avec une perte d’exploitation de 40 millions d’euros pour les seuls investissements en ligne.John MacBain, le président du directoire, avait renoncé aux deux années de salaires qui suivaient pour contribuer personnellement au retour à la profitabilité. “L’erreur a été de considérer internet comme un marché et non pas comme un canal”, reconnaît aujourd’hui Didier Breton, directeur général de Trader.com.Après une année 2001 placée sous le signe du redressement financier, la croissance, grâce à internet, est de nouveau à l’ordre du jour : “Notre objectif est de constituer autour de nos marques des plateformes payantes de mise en relation”, annonce Didier Breton. Pour La Centrale, principale marque gérée par la filiale française, cela signifie la mise en place systématique du couplage publicitaire pour une diffusion des offres sur les différents supports, du papier au net (carrefour de trafic comme Yahoo, MSN ou Voila compris), en passant par le Minitel, les bouquets satellitaires (TPS et bientôt Canal Satellite) et enfin la messagerie mobile avec les alertes SMS.La Centrale facture ainsi 80 euros l’insertion d’une annonce qui sera diffusée pendant trois semaines sur tous ces canaux. À ce jour, la moitié du chiffre d’affaires des petites annonces transite par internet. Côté consultation, La Centrale mettra en place dans le courant du mois de mai un système de lignes téléphoniques payantes, qui permettra à l’acheteur d’être mis en relation avec le vendeur, sans que soient communiquées ses coordonnées sur internet. L’accès à l’offre sera donc facturé à la minute, sur le principe du Minitel. Depuis, le mois de septembre 2001, l’accès payant aux offres s’est progressivement généralisé, d’abord pour les deux premiers jours de publications, puis étendu à toute la semaine.

Croissance des résultats

Les moyens de paiement ont eux aussi quelque peu évolué. Les réglements par carte bleue ont laissé la place au service Audiotel. Cette dernière étape marque en fait l’entrée du spécialiste des petites annonces dans les métiers de la messagerie. Désormais, il garantit à la fois l’accès payant aux offres et la confidentialité que recherchent les vendeurs.En fait, pour le groupe, ce modèle s’avère fortement rémunérateur et devrait permettre à Trader.com d’augmenter rapidement son chiffre d’affaires internet,qui s’élevait lors de l’exercice 2001 à 25,5 millions d’euros, pour un chiffre d’affaires total de quelque 419 millions deuros.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Sébastien Fumaroli