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Tout menus, très joueurs et en plus bons bosseurs

Les mini-PC détonnent : performances surprenantes, esthétique proche de l’électronique grand public et, désormais, vraie compatibilité vidéo. Le Petit Poucet sauvera-t-il l’industrie du PC ?

A première vue, c’est une minichaîne Hi-Fi. Les dimensions d’abord : 20 cm de large, un peu moins en hauteur et 28 cm de profondeur. De couleur bleutée, en aluminium brossé, l’objet ne dépare pas au côté d’un magnétoscope ou d’un lecteur DVD de salon. Mais, contre toute attente, c’est bel et bien d’un PC qu’il s’agit. Plus exactement d’un mini-PC ou encore barebone.Le principe de ces machines est de posséder sur leur carte mère le maximum de composants intégrés. Un barebone peut ainsi gérer ?” sans ajout de cartes, donc à prix économique ?” la vidéo, l’audio, des ports USB, Firewire, audio numérique ou Ethernet (réseau). Dès lors, il suffit de lui adjoindre un processeur, de la mémoire vive, un disque dur, un lecteur CD et un moniteur pour disposer d’un PC fonctionnel. Chez les passionnés de PC, le SS51G est le dernier sujet à la mode. Grâce à ce modèle, Shuttle, fabricant taïwanais de cartes mères, est peut-être en train de gagner un pari que bien d’autres ont perdu jusqu’à présent.Car imposer un PC économique tout en un n’est pas une idée très récente. Tous les grands constructeurs ?” Compaq, Hewlett-Packard et récemment Dell ?” l’ont envisagé depuis 2 ans pour accroître le taux d’équipement des foyers. Sans succès. En Asie, Via, fabricant de cartes mères, a été le premier à se risquer avec bonheur sur ce marché, en faisant la promotion dès l’année 2000 de l’Information PC. Mais son succès ne s’est pas répercuté en Europe. Sur ce marché, les performances des machines ont toujours été jugées insuffisantes par les utilisateurs. Au grand dam d’équipes marketing insistant sur leur faible coût. Dès lors, le marché professionnel est vite devenu la première cible des mini-PC : entreprises à la recherche de postes de travail peu coûteux, peu encombrants, tout à fait capables d’assumer l’exécution d’applications peu gourmandes, de type bureautique.Mais, depuis un an, Shuttle a pris le parti de l’esthétisme pour imposer ses barebones sur le marché grand public. Boîtiers soignés en aluminium, couleurs différentes de l’éternel gris-crème des boîtiers de PC : l’extérieur de la machine a de quoi séduire. De nouveaux jeux de composants ?” ou chipset?” renforcent désormais l’intérieur et propulsent le mini-PC sur le devant de la scène. Le SS51G est ainsi doté d’un chipset SiS (651/962 l) acceptant des processeurs Intel Pentium IV jusqu’à des fréquences de 2 GHz. De plus, il gère un port AGP, qui permet à ce modèle de barebone d’accueillir les cartes graphiques 2D/3D de dernière génération, alors qu’auparavant, seules des cartes graphiques sur port PCI, relativement dépassées en termes de performances, pouvaient équiper ces mini-PC.Pour certains observateurs du marché, le bond technologique pourrait bien créer une rupture d’usage des PC. “Mon souhait serait de voir des mini-PC en grande surface, aux côtés de lecteurs DVD, télés et magnétoscopes”, s’enthousiasme Stéphane Quentin, consultant chez Nvidia. Un v?”u pieux ? Loin de là. En septembre, le fabricant de processeurs graphiques sortira la Nforce2, destiné aux fabricants de cartes mères et à… Shuttle avec lequel Nvidia a conclu un partenariat. Objectif : la sortie d’un modèle, au plus tard en octobre, équipé du Nforce2, pouvant accueillir les processeurs d’AMD, rival d’Intel. Les capacités de cette puce surpassent sur de nombreux points la concurrence. Nvidia a misé sur la polyvalence en ne ciblant pas uniquement le grand public mais également les entreprises. Ainsi, le chipset intègre un double contrôleur réseau Ethernet. L’un estampillé Nvidia, l’autre 3Com, “car les outils d’administration réseaux des entreprises sont souvent de marque 3Com”, souligne Stéphane Quentin. Cette caractéristique du composant Nforce2 est aussi destinée à séduire les particuliers. Un double contrôleur permet de bénéficier, au sein de la même machine, à la fois d’une connexion internet et d’un routeur répartissant l’accès au sein du foyer. Le Nforce2 gère le multi-écran ce qui permet à Stéphane Quentin d’affirmer qu’il sera possible de “regarder sur sa télévision un DVD lu par le mini-PC tout en continuant d’utiliser ce dernier pour n’importe quelle application.”

Dans la peau d’une chaîne Hi-Fi

Adjoint à un processeur puissant et à un disque dur de grande capacité, un barebone jouera également le rôle de juke-box virtuel. Couplé à un lecteur DVD de PC, il remplacera le lecteur de salon, en bénéficiant également d’un encodage Dolby Digital en temps réel. Les ports Firewire et les fonctions du circuit graphique autoriseront le montage vidéo. Autant de caractéristiques qui font d’un tel barebone le premier objet multimédia connecté digne de ce nom… Au-delà des capacités d’une X-Box de Microsoft qui affiche pourtant les mêmes prétentions.

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Christophe Dupont