Passer au contenu

TMN est le Big Brother des infrastructures d’opérateurs

Face à la croissance de leur infrastructure, les opérateurs se tournent vers une administration globale. Les gestionnaires TMN et SS7 facilitent cette entreprise, malgré la réticence des équipementiers.

La pression concurrentielle et la surenchère technologique ont engendré des infrastructures télécoms hétérogènes se superposant en strates organiques sur plusieurs générations. Ce contexte entrave l’exigence d’une administration globale, et s’oppose aux impératifs de collaboration entre opérateurs, exigée par la déréglementation.Pour remettre de l’ordre, ceux-ci doivent superposer à ce magma filaire un réseau dédié à la gestion, appelé TMN (Telecommunications management network), qui se distingue des réseaux qu’il contrôle, même s’il emprunte leurs ressources. Il évite les recouvrements fonctionnels, minimise les erreurs d’exploitation, facilite la communication entre réseaux disparates, et accélère l’introduction de nouveaux services.

Une mise aux normes délicate

Sur le terrain, le caractère propriétaire et l’obsolescence des équipements contrarient la mise en ?”uvre de cet environnement d’administration idéal. Les réseaux hérités du passé (X.25, RNIS ou liaisons louées) côtoient les infrastructures GSM, DSL, BLR, câble TV et réseaux métropolitains optiques.Certains de ces réseaux partagent la même épine dorsale. Ce dénominateur commun implore une supervision globale.Or, il n’en est rien. Développés au temps béni du monopole, backbones PDH et boucles SDH ont prospéré dans l’insouciance d’une administration propriétaire.Il subsiste de larges séquelles de ces particularismes entretenus par les équipementiers soucieux de préserver leur marché. La succession de plusieurs familles de réseaux radioélectriques (GSM, GPRS ou UMTS) a néanmoins révélé l’enjeu d’une administration standardisée.Dans la pratique, TMN supervise les commutateurs, les multiplexeurs et les brasseurs par l’intermédiaire d’agents orientés objets, enfourchant le protocole CMIP (Common management information protocol). L’administration des services téléphoniques ?” fixes ou mobiles ?” passe, elle, par la gestion du réseau SS7 (Signaling system 7), une infrastructure de signalisation et de contrôle distincte.

Le réseau SS7, second chantier d’administration

Ce réseau adjacent simplifie l’adjonction de nouveaux services (portabilité du numéro, transfert d’appel ou cartes prépayées), un enrichissement fonctionnel primordial pour les opérateurs.L’alignement sur le standard TMN est plus délicat. La facilité incite à appliquer le modèle TMN aux nouvelles générations d’équipements. Ainsi, les réseaux GSM se retrouvent aujourd’hui dans le giron TMN. Mais certains équipementiers continuent d’ignorer ce paradigme ou le supportent mollement.Ce schisme latent, tout comme un existant réfractaire aux standards, cantonne les bienfaits TMN à des îlots d’infrastructures, et éloigne l’horizon d’une administration globale.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Hafid Mahmoudi