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Thomson se veut le gardien des contenus numériques

La société française multiplie les partenariats. Elle protège la création de vidéos, la diffusion dans les foyers ou en salle,…

En quelques jours, la compagnie a annoncé la réorganisation de ses activités et plusieurs alliances ou prises d’intérêts dans le domaine de la gestion des
DRM
(Digital Rights Management). Le géant de l’électronique grand public et des systèmes de diffusion de contenus veut en effet devenir le partenaire
privilégié de tous les industriels de l’image vidéo, depuis les phases les plus en amont de la création avec des solutions de prises de vues (caméras numériques Viper FilmStream), de stockage ou de montage, jusqu’à la diffusion en
salle ou dans les foyers.Pour répondre à la demande des industriels d’une protection des contenus de bout en bout de la chaîne de l’image, Thomson a annoncé une prise de participation dans la société
ContentGuard, spécialiste de la gestion des droits numériques (DRM), ainsi qu’un partenariat avec Verisign, acteur majeur de l’autorisation et de
l’authentification des contenus circulant sur des réseaux IP. Avec une participation de 33 % au capital de ContentGuard, Thomson pourra exploiter les systèmes de gestion des droits numériques de la société, notamment pour mettre en place
des solutions d’achat de contenus en ligne, au même titre que les deux autres actionnaires majoritaires : Time Warner et Microsoft.Les trois actionnaires ont d’ailleurs conclu un partenariat visant à faciliter le développement de solutions interopérables (à travers le langage XrML – eXtensible rights Markup Language) et à en
accélérer le déploiement. Ainsi, ‘ les sociétés de médias, de logiciels, de services technologiques et de produits d’accès s’engagent à développer l’infrastructure nécessaire à la
croissance ‘
, a déclaré Bill Gates.

La solution de Verisign et Thomson testée à Hollywood

Plus en amont, Thomson s’apprête à lancer avec Verisign un service commun d’authentification et d’autorisation d’échanges de contenus numériques entre professionnels. Une infrastructure sécurisée (fibres
optiques ou satellite), associée à la technologie de Verisign, permet à l’éditeur de transférer des contenus vers un opérateur de service (vidéo à la demande par exemple) ou une salle de cinéma équipée d’un système de diffusion
numérique (quelques centaines de salles dans le monde aujourd’hui).Thomson et Verisign testent actuellement ce service auprès de plusieurs professionnels à Los Angeles. Ils ont par ailleurs présenté le concept à un ensemble de sociétés de divertissement, de télécommunications, de technologie et de
distributeurs en ligne et s’apprêtent à lancer commercialement le service d’ici la fin du premier semestre 2005.Enfin, pour protéger les droits du contenu chez l’utilisateur final, Thomson propose aux fabricants de matériels grand public sa solution de cryptographie SmartRight, basée sur l’intégration d’une puce dans chaque
appareil de lecture. Reposant sur la notion de domaine privé protégé, cette technologie n’autorise l’utilisation des données que par les appareils d’un même foyer (sans limitations géographiques, ce qui permet le visionnage des
contenus dans différentes résidences). Ainsi, les données restent perpétuellement cryptées dans tous les supports de stockage, et ne sont décryptées que si les droits ont bien été acquis.Le système offre plusieurs niveaux de protection, allant de ‘ copie libre ‘ avec possibilité de décrypter les contenus copiés dans n’importe quel autre réseau privé (les clés de cryptage sont livrées
avec le contenu) à ‘ aucune copie ‘
 ?” c’est-à-dire impossibilité totale d’échanger les fichiers vers un autre appareil ?” en passant par ‘ copie privée ‘, pour ne
permettre le visionnage des copies qu’à l’intérieur du réseau privé où la copie est réalisée. Thomson propose d’utiliser un module de cryptographie amovible (au format carte à puce par exemple), pour permettre un échange en cas
de modification du système de cryptage (en cas de craquage fatal), ou pour pouvoir changer les droits associés à un appareil.Rappelons que Thomson s’est donné pour objectif de devenir le leader mondial dans le domaine des applications de vidéo sur IP d’ici 2006 et espère doubler son chiffre d’affaires (de 500 millions d’euros
à 1 milliard d’euros) dans le domaine des contenus électroniques (postproduction, diffusion, distribution vers l’utilisateur et passerelles d’accès).

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Nicolas Kuhn