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Thierry de Panafieu, associé chez GMT Partners : ” Le câble devrait aiguiser les appétits “

Thierry de Panafieu reste confiant concernant des LBO dans les secteurs télécoms et médias.

Ancien de JP Morgan, Thierry de Panafieu a rejoint, il y a quatre ans, GMT Partners, une société d’investissement britannique concentrée sur le secteur des médias et des télécoms. Aujourd’hui associé, il évoque le devenir des LBO (Leverage Buying-Out, acquisition avec effet de levier) en France.Comment se présente 2002 pour les LBO en France dans les télécoms et les médias ?Nous sommes plutôt confiants. Il y a beaucoup de projets en cours. Le câble devrait aiguiser l’appétit des investisseurs. Grosso modo, tout y est à vendre ! Ce secteur engrange des revenus récurrents, amenant peu à peu les entreprises vers une perte opérationnelle proche de zéro. D’ici quelque temps, les acteurs pourront contracter de la dette. En France, Noos et NC Numéricâble font figure de candidats potentiels à un buying-out.Une récente étude de Deloitte & Touche note une décrue des opérations de LBO en Europe l’an dernier, avec 31, 6 milliards d’euros contre 36,2 milliards en 2000. Comment l’expliquez-vous ?Globalement, 2001 a été une année décevante. Il faut savoir que la valorisation des sociétés a moins baissé que le niveau de la dette. En 2000, une société pouvait espérer contracter une dette de quatre fois son Ebitda. Aujourd’hui, la dette levée ne pèse plus que 2,5 ou 3 fois le résultat brut d’exploitation. Si bien que le retour sur investissement n’a pas été aussi fort qu’espéré. Logiquement, de nombreux acteurs ont préféré mettre un frein sur leurs investissements. Enfin, dans les LBO comme dans le capital-risque, conclure une transaction prend plus de temps.GMT Partners a été peu actif depuis un an. Que comptez-vous faire en 2002, tant en capital-risque qu’en LBO ?Il est vrai que depuis la levée de notre fonds de 365 millions d’euros, il y a deux ans, nous n’en avons investi que 15 %. Mais si nous avions financé des sociétés en 2001, la valorisation de notre portefeuille serait la même qu’aujourd’hui, voire plus basse. Pour ce qui est des buying-out, nous avons des projets en France surtout dans les médias. Via une de nos sociétés, Cimarosa Communications Holdings, nous avons étudié une cinquantaine de transactions possibles en un an. Nous espérons regrouper dans cette structure plusieurs sociétés d’édition d’une valeur de 10 à 30 millions d’euros chacune. Concernant le capital-risque, nous allons nous concentrer sur des sociétés bien établies. Nous retournerons vers lamorçage quand le pourcentage investi de notre fonds sera plus conséquent.Les télécoms ne semblent pas être un secteur très prisé par les investisseurs pour des opérations de LBO. Pourquoi ?Tous les acteurs affichent des pertes opérationnelles ! Ne dégageant pas de cash flow, comment pourraient-ils lever de la dette supplémentaire ? Quant aux opérateurs alternatifs, ils sont plutôt destinés à une consolidation industrielle.

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Hélène Puel