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Test Sony RX10 : le bridge expert qui remplace (presque) votre reflex

L’optique du RX10 offre la versatilité combinée d’un 24-70 mm et un 70-200mm f/2.8 pour une fraction du poids et du prix.

Avec ses RX1, RX100 et autres Alpha 7, Sony commence à accumuler un grand nombre d’appareils haut de gamme – et les nombreux trophées qui vont avec. Le RX10 est héritier de ce savoir-faire et la qualité de l’engin est assez impressionnante. L’optique, massive, pèse son pesant de cacahuètes et le RX10 dégage une vraie impression de qualité une fois en main. La qualité à la japonaise – compacte, soignée, presque racée – et non la qualité à l’allemande, plus massive et robuste. Le RX10 n’est pas un appareil fragile, mais son poids conséquent pour un bridge (813 g) fait qu’il ne devrait pas trop apprécier les chutes sur le carrelage de la cuisine. Les molettes de mode et d’exposition offrent un « clic » à la résonance très haut de gamme qui participe au plaisir de prendre l’appareil en main. Seuls bémols, la molette arrière, un peu petite et les boutons autour de la roue codeuse, pas assez en reliefs pour être pressés rapidement.

Un grand-petit capteur qui fait de belles images

Face à un capteur de reflex, le capteur 1 pouce (13,2 x 8,8 mm) de ce RX10 fait figure de petit poucet. Mais dans le monde des bridges auquel il appartient de facto de par son gabarit et son optique fixe, il fait figure de géant puisqu’il est quatre fois plus grand que le capteur du FZ200 de Panasonic, jusqu’ici champion de la catégorie. Hérité du RX100 II, ce capteur offre délivre une qualité d’image largement supérieure à celle des compacts, les dominant dans tous les domaines que cela soit la quantité de détails, la plage dynamique ou la montée en hautes sensibilités. Si on accepte un fort lissage on peut tout à fait shooter à 3200 ISO et obtenir des tirages 20×30 cm de qualité ! Attention cependant, le lissage visible dès 800 ISO dégrade le piqué de l’optique de manière très sensible. Logiquement moins performant que les hybrides/reflex en basses lumières, le RX10 fait cependant presque jeu égal en plein jour, profitant d’un zoom à la qualité optique indéniable. Plus polyvalent qu’un reflex, le RX10 explose la qualité d’image des bridges et rempli parfaitement son contrat d’appareil entre deux mondes.

Optique haut de gamme qui peut tout faire

Les reporters pros qui travaillent avec des zooms ont deux optiques de prédilection : le 24-70 mm f/2.8 (ou f/4) et le 70-200 mm (là encore en f/2.8 ou f/4 selon le budget !). Ce n’est donc pas pour rien que ce RX10 est équipé d’une optique allant de 24 à 200 mm ! Ouvrant à f/2.8 constant, sa compacité relative est exceptionnelle. Quant à ses qualités optiques, elles sont elles aussi excellentes : le vignettage est très léger en grand-angle à pleine ouverture et disparaît totalement dès f/3.5. Le piqué est très bon sur toute la plage. En Jpeg, les déformations à 24 mm (inhérentes aux très grands angles) sont très bien corrigées de manière logicielle. Le RX10 étant à peine disponible, aucun logiciel de développement ne prenait en charge les fichiers RAW à l’heure d’écrire ses lignes, mais puisqu’il récupère le capteur du RX100 II, on est en droit d’attendre une bonne marge de manœuvre supplémentaire pour récupérer des détails dans les ciels et les fortes ombres – de l’ordre de 1 à 2 diaph max. Les plus experts d’entre vous apprécieront la bague de contrôle de l’ouverture placée sur le fût de l’optique, « à l’ancienne ». Mieux : pour les vidéastes, un levier désactive les crans (qui font clic clic) pour éviter les bruits de manipulation en vidéo. Bien pensé et bien réalisé. Notre seul regret concernant cette optique est sans vitesse de zoom/dezoom un peu lente à notre goût.

De la difficulté d’expliquer la qualité optique

Si du point de vue technique cette optique est une réussite – voire un vrai exploit -, c’est face au consommateur néophyte qu’elle rentrera son vrai challenge. En effet, comment expliquer que le modeste zoom x8 de ce RX10 coûte bien plus cher que les appareils dotés de zoom x24, x30 voire x50 qui sont proposés trois à cinq fois moins chers ! Si Sony a gagné le match technique, le match marketing devrait donner du fil à retordre aux équipes de vente du constructeur japonais.

Doué en vidéo, menus perfectibles

Le RX10 a été pensé comme un appareil réellement hybride en termes de photo que vidéo. Outre le mode silencieux de l’optique, nombre d’équipements et d’options font la joie des cinéastes comme la présence de zébras – un affichage spécial de l’image qui permet au caméraman de contrôler la qualité de son exposition. Bizarrement appelée « Rayons diagon. » (voir le guide en ligne), la fonction zébra est disponible en mode vidéo (Molette gauche sur la position film), et se trouve sur le second onglet des menus (la roue dentée), en haut de la première page. Cet exemple illustre un peu le dilemme du RX10 : aussi fort en photo qu’en vidéo, il propose la plupart des fonctions essentielles, mais certaines sont bien cachées – ou mal placées, au choix. Sony aurait peut-être dû développer une interface spéciale pour le mode vidéo – en copiant celle de ses caméscopes par exemple – afin d’améliorer l’ergonomie logicielle en vidéo.

Versatile

Côté matériel, le poids relativement élevé fait qu’il est assez stable (mais pas autant qu’une caméra, prévoyez un pied ou une petite steadycam pour les mouvements) et son écran orientable est visible même en plein jour. Il s’avère ainsi bien supérieur aux reflex en termes de légèreté, versatilité tout en les égalant en qualité d’image. Sa faiblesse face aux reflex est la profondeur de champ, nécessairement plus importante que ces derniers à cause de son capteur plus petit (à ouverture donnée, la largeur de la profondeur de champ est inversement proportionnelle aux dimensions du capteur). Mais c’est un mal pour un bien puisque cela lui permet de maintenir à merveille le point sur les sujets, même mobiles – le focus est plus facile à maintenir sur un petit capteur.

Viseur et écran

Performant et visible en plein jour, l’écran LCD orientable n’est malheureusement pas tactile – c’est là son seul défaut, mais c’est bien dommage. Côté viseur électronique, s’il ne peut rivaliser avec celui de l’hybride haut de gamme d’Olympus – l’OM-D E-M1 – qui fait office de référence, il reste incroyablement supérieur à tout ce que nous avons pu tester dans le segment des bridges. Plus lumineux que celui de l’Alpha A77 il est précis et vraiment agréable à utiliser et se place, là encore, en référence du monde des bridges.

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Adrian Branco