Passer au contenu

Téléphones portables portés près du corps : l’Anses appelle à la prudence

Une étude d’envergure menée par l’Agence nationale de sécurité sanitaire conclut que les téléphones portables au contact ou à 5 mm du tronc n’ont pas d’effets sur la santé. Mais elle recommande la précaution, et demande à ce que les constructeurs mettent à jour leurs téléphones pour baisser leur DAS.

Les téléphones portés près du corps sont-ils dangereux pour la santé en matière d’expositions aux ondes électromagnétiques ? À cette question, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) conseille la prudence et une action de la part des constructeurs, en publiant un rapport sur l’exposition du corps aux téléphones mobiles portés près du corps. 

« Avant 2016, les constructeurs avaient le droit de mesurer le DAS de leurs smartphones à une distance comprise entre 0 et 25 mm de la tête ou du corps. Donc au contact ou à 5 mm, le débit d’absorption spécifique peut être beaucoup plus élevé que les 2 W/kg autorisés. Certains peuvent même atteindre 7 W/kg, pour autant ils n’enfreignent pas la réglementation puisque leur DAS est de 2 W/kg à par exemple 15 mm », explique à 01net.com Olivier Merckel, chef de l’unité d’évaluation des risques physique à l’Anses.

Certains appareils déjà retirés ou mis à jour

« Le contrôle de l’exposition aux ondes émises par les téléphones mobiles a été modifié en 2016, afin de tenir compte de l’évolution des modèles et des usages. Depuis, les fabricants sont tenus d’évaluer l’exposition dans des conditions réalistes d’utilisation, à savoir lorsque le téléphone est placé très près du corps, au maximum à 5 mm de distance », explique par ailleurs l’Anses dans un communiqué.

« Depuis 2016 et la directive européenne « RED », certains modèles de téléphones ont d’ailleurs été retirés du marché ou mis à jour à cause d’un DAS trop élevé », nous précise Olivier Merckel. C’est ainsi le cas du Hapi 30 d’Orange, du Honor 8 ou du Wiko Tommy 2.

Des effets biologiques, mais pas sur la santé

L’ANFR a donc demandé à l’Anses d’identifier d’éventuels effets biologiques lorsque le téléphone se trouve très près du corps, par exemple dans la poche intérieure d’une veste ou celle d’un jean. Pour cela l’Agence a à la fois analysé ses propres publications, mais aussi l’ensemble des études récentes portant sur les éventuels effets de tels niveaux d’exposition.L’Anses a dû adapter aux humains les données issues de la littérature scientifique, celles-ci portant essentiellement sur des animaux ou des cultures cellulaires.

Eviter de porter les téléphones sur soi

Les résultats de l’expertise ont mis en évidence des effets biologiques sur l’activité cérébrale au-delà d’un DAS de 2 W/kg. « Pour autant, il n’y a pas d’effet sur la santé, car on ne dépasse pas les capacités d’adaptation de l’organisme », clarifie Olivier Merckel. « Par précaution et souci d’information, nous recommandons donc de réduire l’exposition. Cela peut se faire en utilisant un kit mains libres tout en gardant le téléphone à la main ou dans un sac. Une mise à jour logicielle des modèles concernés est également possible de la part des constructeurs ».

De plus, « l’Agence recommande de faire évoluer les dispositions normatives afin que les mesures de vérification de conformité du “DAS tronc” des téléphones mobiles soient effectuées au contact du corps », explique l’Anses dans ses conclusions.

Source : Anses

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Jean-Sébastien Zanchi