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Talmon Marco (iMesh) : ‘ Notre service de P2P 100 % légal arrivera en France en 2006 ‘

L’éditeur a ouvert un service 100 % légal de plus de 2 millions de titres. Son cofondateur nous explique cette évolution.

01net. : Depuis 1999, votre logiciel a été principalement utilisé pour télécharger et partager des contenus illégaux. Pourquoi avoir brusquement décidé de créer un
iMesh légal ?


Talmon Marco : iMesh a toujours été légal depuis sa création. Nous avons créé un logiciel de partage de fichiers. C’est l’utilisation qui en a été faite qui n’était pas légale. En juillet dernier, nous avons annoncé que
nous allions créer un nouveau modèle économique. Nous nous y sommes tenus.Avez-vous été influencés par la décision de la Cour suprême de justice dans
l’affaire Groster contre MGM ?


Cette décision rend les éditeurs responsables de l’utilisation qui est faite de leur logiciel. Pour être clair, oui, le verdict de la Cour suprême de justice nous a influencés. A terme, tous les éditeurs de logiciels clients de
peer to peer vont être obligés de transformer leur modèle économique. Nous sommes les premiers à l’avoir fait, c’est tout.Pourtant Napster propose déjà du téléchargement légal…


Napster tel qu’il existe aujourd’hui est une toute nouvelle société. Elle n’a rien à voir avec celle créée par Shawn Fanning. C’est une société commerciale qui vend de la musique en ligne. Elle n’a jamais fait de partage de
fichiers.Avez-vous reçu une lettre de la RIAA [Recording Industry Association of America, NDLR], comme la majorité des éditeurs de logiciels de peer to peer ?


Si vous parlez des Cease and desist letters [la RIAA a sommé sept éditeurs de logiciels de peer to peer, par courrier, de stopper l’usage illégal qui est fait de leur produit, NDLR], non, nous
n’avons reçu aucune mise en demeure de l’industrie du disque. Nous avions déjà signé un accord avec la RIAA. Nous nous étions engagés à concevoir un service de téléchargement légal. En échange, nous pouvions continuer notre activité sans menace de
poursuites judiciaires [iMesh a également versé 4,1 millions de dollars en dommages et intérêts, NDLR].Pensez-vous avoir répondu aux attentes des majors ?


Oui, tout à fait.Pourtant, iMesh ne semble pas tout à fait au point. Le logiciel testé outre-Atlantique laisse passer plusieurs chansons dont les utilisateurs n’ont pas les droits.


Il y a toujours des bugs quand vous lancez une nouvelle version d’un logiciel. Nous espérons corriger cela dans trois ou quatre jours. Les résultats que nous avons obtenus jusque-là sont très encourageants. Nous utilisons une technologie
basée sur des filtres et des statistiques de téléchargement. Les fichiers sont identifiés à la volée. Ceux pour lesquels les droits n’ont pas été acquis sont bloqués.Mais votre nouveau logiciel laisse également passer les fichiers sur d’autres réseaux comme Gnutella, non ?


Nous avons lancé un service sur le réseau iMesh qui, moyennant un abonnement mensuel, donne accès à deux millions de fichiers musicaux. Les utilisateurs de la version 6.0 du logiciel peuvent également accéder gratuitement au contenu du
réseau de Gnutella. Mais uniquement à ce qui est légal : il peut s’agir de contenu sans copyright ou issu de maisons de disques indépendantes, par exemple.D’où provient votre contenu payant ?


Une partie de nos fichiers vient de Musicnet, qui travaille avec nous comme fournisseur de contenu. Mais 55 % des morceaux proposés en téléchargement sont commercialisés sous notre propre licence. Nous avons signé avec toutes les
grandes majors américaines telles Universal Music, MGM, EMI, etc.Comment comptez-vous convaincre les utilisateurs de payer pour obtenir ce qu’ils peuvent avoir gratuitement ailleurs ?


Nous allons communiquer sur le fait que notre service est légal et de meilleure qualité. Le réseau est plus propre, plus sécurisé [la dernière version d’iMesh est garantie sans adware, ni spyware,
NDLR] : les fichiers ne sont pas endommagés. Il n’y a ni leurre, ni virus.Les utilisateurs vont-ils toujours pouvoir se servir des anciennes versions d’iMesh ?


Nous sommes en train d’y réfléchir. Très prochainement, nous déterminerons si nous devons empêcher l’utilisation des anciennes versions de notre player. C’est en tous cas très facilement réalisable.Combien de membres compte votre communauté ?


Plusieurs centaines de milliers d’internautes ont téléchargé la version 6.0 de notre player. Nous avons au total 6 milliards d’utilisateurs à travers le monde.Allez-vous implanter votre service de téléchargement en Europe ?


Nous allons tout d’abord ouvrir au Canada. Dans les trois mois, nous comptons développer notre service en Grande-Bretagne. La France et l’Allemagne viendront ensuite. En principe dans les six premiers mois de l’année 2006.

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Propos recueillis par Hélène Puel