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Symbian et Microsoft s’affrontent sur les téléphones évolués

Au petit jeu des annonces cannoises, les deux éditeurs de système d’exploitation pour terminaux ‘ intelligents ‘ font match nul. Microsoft s’associe à l’allemand T-Mobile alors que Symbian accueille Samsung dans
son capital.

A Cannes, le numéro un mondial du logiciel a ouvert le feu. Après avoir rallié Orange à sa cause en octobre 2002, Microsoft s’associe cette fois à l’allemand T-Mobile. La filiale de Deutsche Telekom devrait en effet
commercialiser, à partir de l’été 2003, le SmartPhone de Microsoft dans une version construite par l’électronicien taïwanais HTC. T-mobile n’avance aucun objectif chiffré, précisant dans son communiqué viser ‘ le
lancement d’un SmartPhone Windows à travers ses principaux marchés ‘
(l’opérateur totalise 82 millions de clients en Europe et aux Etats-Unis).D’autre part, après Vodafone au printemps, T-mobile proposera à ses clients le service Pocket MSN, qui rend accessessibles Hotmail et Messenger depuis des SmartPhone ou des Pocket PC communicants. Microsoft a par ailleurs enfoncé
le clou avec Orange, annonçant que l’opérateur serait le premier à proposer aux clients de son SmartPhone SPV la possibilité de télécharger des programmes issus de sa place de marché Mobile2Market. Celle-ci devrait regrouper
500 applications ‘ mobiles ‘ dès le mois de juin 2003.

Pas de traitement de faveur pour Samsung

Dans le camp opposé au SmartPhone de Microsoft, Symbian annonçait pour sa part l’acquisition de 5 % de son capital par Samsung pour un montant de 17 millions de livres sterling. ‘ A l’instar des
autres actionnaires, Samsung ne bénéficiera pas de traitement de faveur, et sera géré comme tout équipementier achetant une licence Symbian OS ‘
, tint à préciser David Levin, PDG de Symbian.De même, cet engagement financier n’empêchera pas Samsung de commercialiser, a priori en 2003, des téléphones équipés de Windows SmartPhone. Premier des grands fabricants mondiaux à collaborer avec Microsoft,
l’équipementier prône en effet une stricte égalité entre les deux systèmes d’exploitation.

Motorola fait cavalier seul

Symbian a toutefois subi un revers à Cannes, avec la défection de Motorola. Bien qu’actionnaire de l’entreprise, l’électronicien américain a décidé de placer le couple Embedded Linux/Java au c?”ur de son
nouveau terminal A760, présenté à Cannes. Motorola affirmant désormais faire de ‘ Linux un élément clé de sa stratégie en matière de logiciels pour terminaux mobiles. Les applications innovantes sont ainsi privilégiées pour permettre
aux opérateurs de générer plus de revenus et de différencier leurs offres ‘
. David Levin ne désespère pas toutefois de ramener prochainement Motorola dans l’univers Symbian, en s’avouant déçu ?” mais pas
surpris – du choix fait par l’équipementier.

Orange reste neutre

Un opérateur comme Orange a choisi… de ne pas trancher, comme l’explique Sébastien Goales, porte-parole de l’entreprise : ‘ Concernant le SPV, nous avons signé un contrat d’une année,
sans exclusivité. C’est déjà un succès, puisque nous en avons vendu 50 000 exemplaires. Prochainement, nous proposerons aussi des modèles Symbian. Il n’y a pas de concurrence à nos yeux entre ces deux plates-formes, plutôt
une complémentarité. ‘
Laurent Dugimont, chef de produits mobilité chez Microsoft France, est toutefois persuadé que l’avenir appartient à des téléphones reposant sur les standards ouverts du Web (HTML, XML, services Web).
‘ Contrairement aux plates-formes Symbian/Java, nous proposons un cadre de développement homogène. De plus, nous laissons toute latitude aux opérateurs pour définir des terminaux réellement adaptés à leurs besoins. Enfin, le
SmartPhone devrait les aider à accroître le revenu généré par leurs clients, en augmentant les services fondés sur du trafic de données. ‘

Symbian dispose d’une longueur davance

Aux yeux de François Estrade, responsable de l’offre services mobiles de Logica CMG, ‘ Symbian présente plusieurs atouts : sa connaissance du secteur mobile, le poids de ses actionnaires [Psion, Nokia,
Motorola, Panasonic, Ericsson, Siemens, Sony Ericsson et Samsung, NDLR] et son ouverture à Java, avec des milliers de programmes téléchargeables en ligne. ‘
De l’autre côté, Microsoft profite de sa force de frappe, et cherche à contourner ces gros équipementiers pour s’adresser directement aux opérateurs, en leur proposant des terminaux adaptés à leurs spécifications.
‘ Depuis sa version 7.0, la force de Symbian OS est d’inclure des protocoles standards d’Internet comme Personal Java 3.0, MIDP, IPv6 ou IPSec. Microsoft bénéficie, quant à lui, de ses applications et suites
logicielles dérivées du PC
, estime Vincent Poulbère, analyste à l’IDATE. Cependant, les offres en matière de téléphones évolués débutent à peine. Il manque une offre riche, découpée en différents
segments. ‘
Reste que, pour le moment, les chiffres donnent l’avantage à Symbian (il est vrai parti plus tôt dans la course) : 2 millions de terminaux dotés de cet OS ont été vendus en 2002, contre quelques dizaines de milliers de
Windows SmartPhone. Ces volumes, relativement faibles, sont corroborés par une étude de Gartner Dataquest qui estime la part du marché des terminaux ‘ intelligents ‘ à moins de 5 % de l’ensemble des terminaux mobiles
vendus aujourd’hui, et à moins de 10 % de ceux commercialisés en 2005.

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Laurent Campagnolle