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SunFire invente le midframe

Le constructeur californien a dévoilé ses serveurs Unix milieu de gamme SunFire. Des machines d’ores et déjà disponibles, mais sans leur principal atout, des fonctions de partitionnement dynamique.

Pour promouvoir les grands systèmes du type HP Superdome et autres Sun E10000, les vendeurs de gros serveurs Unix utilisent l’expression ambiguë de ” mainframe Unix “. Avec ses SunFire, des serveurs Unix milieu de gamme dotés des puces UltraSparc III, Sun accouche du concept de ” midframe “. Pour justifier l’existence du vocable, la compagnie de Scott McNealy explique que ses serveurs de milieu de gamme incluent des technologies dignes des grands systèmes. Du moins, en démonstration, puisque les premiers SunFire livrés ne comprendront pas certaines des fonctionnalités les plus intéressantes.En termes de caractéristiques, les SunFire se distinguent avant tout par leur modularité, avec des capacités de partitionnement jusque-là peu communes dans ce type de serveur Unix. Le partitionnement ” fault-isolated ” rend ainsi indépendante chacune des instances qui font travailler plusieurs serveurs matériels ensemble. Un plantage sur une partition n’affectera plus alors que cette partition.L’avancée la plus intéressante sur ce milieu de gamme réside dans le partitionnement ” dynamique “. Contrairement aux serveurs Unix qui utilisent un partitionnement ” statique “, nécessitant de redémarrer la machine à chaque modification, les Sunfire autorisent les modifications à chaud : mise à jour du système d’exploitation, changement des paramètres d’entrée-sortie, ajout de mémoire, ou même une modification du processeur. En lieu et place d’un redémarrage, un logiciel se charge de mettre les instances concernées en veille, permettant ainsi de manipuler les composants matériels qui gèrent les grappes de serveurs.

Les premiers SunFire n’intègrent pas le partitionnement dynamique

Des fonctionnalités intéressantes qui semblent poser des problèmes de livraison à Sun. En dévoilant les SunFire, le constructeur a annoncé fièrement que les machines étaient d’ores et déjà disponibles. Mais sans partitionnement dynamique. Les logiciels nécessaires ne sont en effet pas encore finalisés. Il faudra donc attendre une mise à jour du système d’exploitation pour que cette technologie ?” pourtant point fort des SunFire ?” soit disponible.Entretemps, il faudra considérer les SunFire comme une simple évolution des machines Sun. Il s’agit en effet de la première déclinaison de taille des processeurs 64 bits UltraSparc III dans les machines du constructeur. Jusque-là, n’étaient sortis en UltraSparc III qu’un serveur d’entrée de gamme et une station de travail. LesLa gamme SunFire est déclinée suivant quatre modèles : le 3800, le 4800, le 4810 et le 6800, tous dotés du système d’exploitation Solaris 8 et pouvant gérer de 8 à 24 processeurs.Quant aux performances, Sun affirme, grâce aux UltraSparc III, écraser la concurrence aussi bien sur les benchmarks Peoplesoft et Oracle que sur les benchmarks Java. Le constructeur assure par d’ailleurs avoir optimisé ses machines pour ce langage.Sun mise gros avec les SunFire. Comme l’expliquait son PDG, Scott McNealy, ” nos clients nous disent qu’ils aimeraient vraiment acheter un, voire plusieurs E10000, mais qu’ils n’en ont pas les moyens “.Or, jusque-là, l’E10000 avait assuré le succès financier de Sun. L’heure étant dorénavant à des machines plus modestes, le constructeur table sur les SunFire pour ressusciter ses profits d’antan.

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Ludovic Nachury, correspondant à New York