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Suez Lyonnaise : la quête de contenus pour l’Internet mobile

Pour préparer sa future offre UMTS (téléphonie mobile de troisième génération), le groupe Suez Lyonnaise des Eaux entre à hauteur de 30% dans Europ@web, le fonds d’investissement contrôlé par Bernard Arnault. Objectif: disposer de contenus à diffuser sur Internet.

A l’instar de Vivendi il y a deux ans, Suez Lyonnaise des Eaux (SLdE) poursuit une mutation rapide en vue de devenir un nouveau géant de la communication. Déjà présent dans le numérique avec le câble (Noos) et la télévision par satellite (TPS), le groupe, présidé par Gérard Mestrallet, cherche désormais à s’imposer dans l’accès Internet haut débit.Une stratégie déjà initiée au début de l’été par l’attribution d’ une licence d’exploitation de la boucle locale radio (BLR) à Firstmark France, dont Suez Lyonnaise des Eaux est précisément actionnaire aux côtés du Groupe Arnault.Désormais, la priorité de SLdE est de décrocher l’une des quatre licences UMTS (téléphonie mobile de troisième génération), qui seront attribuées à l’issue du ” concours de beauté ” organisé par le gouvernement français.A deux mois du dépôt des candidatures, les concurrents peaufinent leurs stratégies. En cas de victoire, Suez Lyonnaise table déjà sur un investissement colossal de 10 milliards d’euros, à répartir pour moitié dans le coût de la licence et les dépenses commerciales.Pour parvenir à ses fins, le groupe s’était déjà trouvé un partenaire de choix avec l’opérateur espagnol Telefonica (actionnaire de Terra-Lycos), déjà détenteur de licences UMTS sur l’Allemagne, l’Autriche, l’Italie et la péninsule ibérique.

Des services spécifiquement connotés Internet

Restait à étoffer l’offre d’accès sécurisé à des contenus et à des services spécifiquement connotés Internet. C’est apparemment chose faite avec le partenariat conclu aujourd’hui entre le Groupe Arnault et SLdE.Au jeu des participations croisées, SLdE entre par une augmentation de capital de 300 millions d’euros (près de 2 milliards de francs), à hauteur de 30 % dans le capital d’Europ@web, entité désormais composée de 46 sociétés.En contrepartie, le Groupe Arnault se voit offrir 10 % dans SldE UMTS, qui contrôle 60 % du consortium ST3G chargé de concourir à une licence française de téléphonie mobile.Par ailleurs d’autres alliances stratégiques comparables à celle récemment passée, au plan éditorial, avec BayardWeb, seraient également à l’étude. On évoque notamment l’hypothèse d’un rapprochement avec Deutsche Telekom, ou encore avec le portail internet Terra Lycos dont Telefonica est le principal actionnaire.Dans le bouquet de contenus générés par Europ@web, on retrouvera donc pèle-mèle des city-guides (Zurban), des sites de ventes aux enchères (Aucland, QXL), de ventes de spiritueux (Wine and Co), d’immobilier (Home Village), ou de musique (Peoplesound, Muzigzag). A signaler que Groupe Arnault possède également une activité presse importante dont le quotidien La Tribune. Pour l’instant, rien n’indique cependant que des discussions aient eu lieu à ce propos.Reste désormais à gérer les problèmes d’image. Car l’entrée de Suez Lyonnaise des Eaux dans le capital d’Europ@web risque de ne pas être du plus bel effet, tant ce fonds d’investissement a su cristalliser autour de lui tous les errements propres à la nouvelle économie, comme la faillite retentissante, au printemps dernier, du site Boo.com.

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Philippe Crouzillacq