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Stefan Vilsmeier (BrainLAB) : ” L’engagement à long terme est une valeur qui m’importe “

A moins de 35 ans, Stefan Vilsmeier dirige BrainLAB (logiciels de neurochirurgie), l’entreprise qu’il a créée treize ans plus tôt. Il a été nommé World Entrepreneur of the Year 2002, par Ernst & Young. Son credo : miser sur la réussite à long terme de son entreprise plutôt que sur un profit rapide. Incarnerait-il une nouvelle catégorie de managers ?



01net. :
Vous avez été désigné World Entrepreneur of the Year 2002, par le cabinet Ernst & Young. A 34 ans, quel effet cela vous fait-il ?
Stefan Vilsmeier : C’est très émouvant ! J’avoue que, quand j’ai entendu mon nom, je n’y croyais pas, je ne savais plus quoi dire. J’avais déjà été nommé entrepreneur de l’année en Allemagne, mais la cérémonie a été annulée, car cela se passait le 11 septembre 2001.Cette reconnaissance va-t-elle vous faire changer de cap ?Non, au contraire ! Une valeur importante à mes yeux est l’engagement à long terme. Je crois qu’une bonne partie des problèmes que rencontrent aujourd’hui les entreprises, et pas seulement celles de nouvelles technologies, sont liés à une stratégie à trop court terme. Il faut s’engager et être en bonne relation avec les gens avec qui on travaille. Cela suppose d’être intègre et d’avoir une stratégie à long terme. De plus, je suis jeune, je ne peux pas me contenter de penser à court terme, puis de prendre ma retraite deux ans après. En juillet 2001, vous avez interrompu le processus d’introduction en Bourse que vous aviez lancé. Comment avez-vous pris cette décision ?Cela a été une des décisions les plus difficiles à prendre, mais il ne faut jamais tomber trop amoureux de ses idées. Nous avons décidé d’interrompre le processus peu de temps avant l’introduction, car le marché était vraiment trop mauvais. Le plus dur a été de l’annoncer aux employés réunis pour la soirée. Finalement, ils ont bien compris et ont transformé la soirée prévue en une “soirée de l’indépendance”, mais la presse a été très négative. Cela dit, nous avons largement les moyens de nous développer sans recourir à la Bourse et d’attendre que le marché redémarre. Nous pouvons prendre le temps de construire une société solideCertains journaux vous appellent le ” Bill Gates bavarois “. Est-il un modèle pour vous ?Non, je n’ai pas de modèle et je ne veux pas en créer un nouveau. J’ai un point commun avec Bill Gates, je n’ai jamais travaillé pour une autre société que celle que j’ai créée. Mais Bill Gates a changé la manière de faire de l’informatique. J’espère que je pourrais inspirer les gens, comme lui les a inspirés. Dans quel domaine ?Il y a beaucoup à faire en médecine et dans la santé. Les logiciels sont très peu utilisés dans ces domaines, alors qu’ils peuvent apporter beaucoup. On estime que moins de 10 % de la population mondiale accède à un système de santé de bon niveau. Il y a donc un potentiel. La Ville de Mexico, par exemple, a décidé de s’équiper de notre système de radio-chirurgie Novalis, qui permet de soigner beaucoup de gens sur place au lieu que les plus riches aillent se faire soigner aux Etats-UnisPourquoi avez-vous choisi de sponsoriser le coureur cycliste Lance Armstrong ?En 1998, pour lancer Novalis aux Etats-Unis, nous cherchions quelqu’un qui avait été soigné pour une tumeur et qui pourrait devenir notre porte-parole. Il y avait bien Elisabeth Taylor, mais ce n’est pas vraiment le genre de BrainLAB. Lance Armstrong se remettait de sa tumeur, il voulait revenir au cyclisme et personne ne voulait le sponsoriser. Il partage beaucoup de valeurs avec notre société et c’est un bon exemple d’engagement et de volonté de réussir.

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Sophy Caulier