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Snapshot : deux méthodes pour deux utilisations distinctes

Pour conserver une copie de leurs données, soit les utilisateurs passent par la réplication, soit ils enregistrent les adresses des blocs, avant modification, par un système de pointeurs.

Photographier les données à un instant T pour régénérer une version antérieure d’un fichier, c’est le principe même du snapshot. Et, pour saisir cette image, deux procédés sont applicables. L’un s’appuie sur un système de pointeurs, l’autre repose sur une copie brute de données. Time Finder, d’EMC, se calque sur cette dernière méthode. Dans une configuration en Raid 1 (mode miroir), le constructeur associe à l’espace logique (composé de deux espaces physiques) un troisième volume, baptisé BCV (Business Continuance Volume). En temps normal, ce dernier est synchronisé avec l’espace logique et forme, en ce sens, un deuxième miroir. Mais cette symétrie peut être rompue. Le BCV présente alors une image des données à un instant T, qui constitue un snapshot. Time Finder conserve en mémoire jusqu’à huit snapshots.

Une photographie des données hébergées dans la baie

Si ce dispositif permet de restaurer des versions en cas de crash disque, il implique une consommation en ressources allant bien au-delà de l’espace utile. “Nous sommes prêts à payer ce prix pour que nos données stratégiques soient en tout temps récupérables “, explique Laurent Deletain, directeur de l’architecture informatique chez Completel. L’opérateur français utilise Time Finder pour “photographier” les données issues de ses applications de facturation et de son datawarehouse, toutes hébergées sur une baie Symmetrix. L’image de la base ainsi récoltée est utilisée pour réaliser une sauvegarde sur bande, lancée quotidiennement dans la nuit. Car, avant de dissocier le BCV des volumes logiques, la base de production doit être arrêtée pour que s’achèvent les transactions en cours. Cette opération dure un quart d’heure. “Nous nous servons également du snapshot pour répliquer la base sur un autre volume, rattaché à un serveur de préproduction, poursuit Laurent Deletain. Nous pouvons alors tester l’application de facturation ou la montée en charge du système et exploiter cette base pour la publication de rapports.”La seconde technologie de snapshot exclut, en revanche, toute idée de copie. Le principe ? Conserver temporairement la donnée dans son ancienne version, en préservant le bloc de tout effacement et en enregistrant son adresse dans un pointeur. À tout moment, on est donc capable de restaurer une version antérieure de la donnée. Ce type de snapshot est souvent proposé par des acteurs qui détiennent leur propre système de fichiers, comme Veritas, Sun, Auspex ou Network Appliance. Principal avantage : l’espace nécessaire est réduit, puisque ne sont pas stockés des blocs, mais leur adresse. Par ailleurs, la récupération des données est extrêmement rapide. “Nous effectuons un snapshot toutes les deux heures, précise Stéphane Coubard, DSI d’Ex Mackina, société de production vidéo et de jeux. Résultat, nous ne comptons pas sur notre sauvegarde sur bande quotidienne pour restituer les anciennes versions des fichiers.” L’entreprise utilise l’outil de Network Appliance, chez qui elle s’est équipée en serveurs de fichiers. 20 % de son espace disque sont ainsi réservés au snapshot. Cela lui permet de conserver en permanence dix versions de ses fichiers.Les deux méthodes de snapshot répondent donc à des exigences bien distinctes. L’une mise sur l’intégrité des données en cas de dysfonctionnement matériel, l’autre sur la rapidité de restauration et l’économie d’espace disque.

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Vincent Berdot