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Sam Palmisano, héritier lucide

Celui qui connaît par c?”ur la maison pour avoir traîné ses guêtres dans pratiquement toutes les divisions du groupe va devoir s’attaquer à cinq chantiers. Rapidement.1…

Celui qui connaît par c?”ur la maison pour avoir traîné ses guêtres dans pratiquement toutes les divisions du groupe va devoir s’attaquer à cinq chantiers. Rapidement.1 – Régler les dossiers en souffranceDéficitaire depuis des années, l’activité micro-informatique n’est plus le fer de lance. La fabrication des ordinateurs de bureau ayant déjà été sous-traitée à l’assembleur américain Sanmina-SCI, ne vaudrait-il pas mieux en faire autant avec les portables ? Même ordonnance pour les dispositifs de stockage, où la société est directement menacée par Dell, Sun et EMC. “Sam va devoir mettre de l’ordre dans tout ça”, estimait Joe Tucci, le président d’EMC. Avant d’ajouter, un rien perfide : “Le “financial engineering” dont a su faire preuve Lou Gertsner ne suffit plus.” 2 – Relancer les servicesLes prestations immatérielles sont essentielles pour IBM. Or, l’activité services aurait tendance à stagner ces derniers mois. Certes, la détérioration du climat économique est largement responsable. Raison de plus pour diversifier les sources de revenus, en gagnant des contrats avec des entreprises de taille moyenne. Sam Palmisano veut jouer la carte de l’e-business on demand, concept initié par Gerstner. Il met en place les IVP (Industry Value Process), pool de consultants spécialisés, regroupés par secteurs économiques prioritaires comme la distribution, les réseaux mobiles ou l’automobile, et travaillant sur les process d’intégration e-business.3 – Reprendre l’avantage dans le logicielDès le début des années 1990, IBM s’est fait définitivement distancer par Word dans le traitement de texte, Excel dans les tableurs et Windows dans les environnements d’exploitation. Que des produits Microsoft. Cependant, l’intégration réussie de Lotus par IBM, fin 1995, a redonné une chance à Big Blue. Gerstner et Palmisano ont donc injecté plus d’un milliard de dollars dans le système d’exploitation Linux. Mais, pour convaincre les grands comptes de passer tout leur système d’information sous cet environnement, il faudra plus que de l’enthousiasme. Le logiciel conserve une image assez “fun”, et Linux devra garantir aux entreprises la compatibilité de toutes leurs applications existantes.4 – Mieux utiliser le web Alors qu’IBM achète aujourd’hui plus de 90 % de ses fournitures via internet pour ses besoins internes, la proportion des biens et services qu’il vend directement sur le web n’est que de 25 %. Un décalage inquiétant, mais aussi une mine d’économies et de gains de productivité potentiels.5 – Faire enfin décoller le chiffre d’affairesIBM se trouve dans une situation paradoxale : l’entreprise connaît des extrasystoles fortes sur sa ligne du bas, mais les ventes restent planes. Résultat, cet amortisseur de chocs en cas de coup dur se transforme en contrainte pendant les années fastes. Palmisano laisse entendre que, sous son mandat, IBM franchirait la barre des cent milliards de dollars de chiffre d’affaires. Reste à savoir quand.

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Gilles Musi et Pierre-Antoine Merlin, envoyés spéciaux aux Etats-Unis